Dans la journée du Mercredi 25 janvier 2017, des individus armés ont proféré des menaces pour dissuader des enseignants de la province du Soum de dispenser les cours en langue française dans des écoles. Ils leur auraient intimé l’ordre de le faire en arabe, faute de quoi ils en subiraient les conséquences. Ce lundi 30 janvier 2017 dans la matinée, le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly, s’est rendu dans les écoles périphériques qui ont été directement affectées par ces violences, pour encourager et apporter le soutien du gouvernement aux élèves, aux parents d’élèves et surtout aux enseignants

« Je suis venu pour vous parler par rapport aux événements qui se sont passés. Des fois on a peur, mais il faut avoir le courage. L’école qui est la solution durable à ces types de violences doit continuer afin que vous puissiez apprendre à lire, à écrire et apprendre les valeurs de considération et de respect de la personne. » C’est pratiquement le mot d’encouragement que le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly disait au cours de sa visite, dans toutes les salles de classe qu’il a parcourues. D’abord, à l’école primaire publique de Bouro dans la commune de Nassoumbou, une école à six classes, avec un effectif de 454 élèves et douze enseignants. Le ministre en charge de l’éducation s’est dit fier de voir les enseignants à leurs postes. Et il en a profité pour leur réaffirmer le soutien indéfectible du gouvernement.


Aux élèves, M. Jean Martin Coulibaly a prodigué des conseils. Il les a notamment invités à bien travailler à l’école, et à ne pas hésiter à saisir leurs enseignants s’ils ont peur ou ont vu quelque chose d’anormal. Il rassure que le gouvernement, sur instruction du président du Faso, a pris des dispositions idoines en renforçant la sécurité au profit des populations dont font partie élèves, parents et enseignants, afin que chacun, dans son domaine, puisse travailler dans la quiétude et la sérénité.


Le ministre Jean Martin Coulibaly et sa délégation ont ensuite mis le cap sur l’école publique de Nassoumbou à une dizaine de kilomètres de la première. Là-bas l’attendaient dix enseignants et 269 élèves issus de six classes. Mais avant d’y arriver, M. Coulibaly a fait une halte au camp militaire de Nassoumbou pour encourager les forces de défense et de sécurité dans leurs tâches quotidiennes. « Nous devons défendre l’école avec toutes les forces que nous avons et aussi avec détermination », a beaucoup insisté le ministre en charge de l’éducation.


En marge de sa visite dans les écoles, il a aussi rencontré les populations à Djibo tout comme à Nassoumbou et le ministre les a invitées à s’engager pour défendre l’école et ses valeurs. Avec ces populations, le volet sécurisation de la région du Sahel et en particulier la province du Soum a été au centre des échanges. Le ministre a en outre conseillé les enseignants de ne pas jouer aux héros avec ces hommes sans foi ni loi. « Obéissez en ce qu’ils vous demandent, cherchez la survie et la réponse viendra après », a-t-il confié. M. Jean-Martin Coulibaly a par ailleurs annoncé la mise en place très prochainement d’une cellule de soutien psychologique, de concert avec le ministère de la santé, pour la prise en charge des enseignants touchés moralement par ces violences inouïes.


Le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation avait à ses côtés au cours de sa visite, le haut-commissaire de la province du soum, Mohamed Dah, et le directeur provincial de l’éducation nationale et de l’alphabétisation du Soum, Alfred Sawadogo.

Bertrand Nignan

Lefaso.net

Source: LeFaso.net