Durant la période de soudure (juin-août) de cette année, Action contre la faim (ACF), Oxfam et la Croix-Rouge ont mis en œuvre des projets d’assistance alimentaire dans les régions du Sahel et de l’Est du Burkina Faso. Ce mercredi 28 novembre 2018, un atelier-bilan des projets d’assistance alimentaire a réuni à Ouagadougou les acteurs de la mise en œuvre de ces projets.

La campagne agricole 2017-2018 a enregistré une baisse de la production dans plusieurs localités du pays, à cause des inondations, des vents violents, des poches de sécheresse, mais aussi des attaques de chenilles légionnaires et d’oiseaux granivores. Du fait de cette baisse, 53,2% des ménages n’ont pu couvrir leurs besoins en céréales sur la base de leurs propres productions, jusqu’aux prochaines récoltes. De plus, les prix des céréales sont restés élevés sur les différents marchés, mettant ainsi les ménages vulnérables dans une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.


Les résultats les travaux d’analyse du cadre harmonisé de mars 2018 indiquaient que 954 315 personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire dans la période de soudure juin-août 2018, soit une hausse de 300% comparativement à la situation de 2017 à la même période. Les régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire sont le Sahel (195 665 personnes), l’Est (167 883 personnes), le Centre-Nord (166 919 personnes) et le Centre-Ouest (163 774 personnes).

Pour faire face à cette situation, les ONG Action contre la faim (ACF) et Oxfam et la Croix-Rouge ont obtenu un appui financier du Bureau d’aide humanitaire et de la protection civile de l’Union européenne (ECHO) pour apporter une assistance alimentaire aux populations les plus vulnérables et affectées par des chocs climatiques, à travers des projets de réponse à l’urgence dans les régions de l’Est et du Sahel. En plus de ce financement d’ECHO, ACF a bénéficié d’un cofinancement de l’Agence suédoise de coopération internationale et Oxfam d’un financement de l’USAID, à travers le Food For Peace.

Plus de 360 000 bénéficiaires

Grâce à aux financements reçus, ces ONG ont pu venir en aide à 360 000 personnes durant la période de soudure par des vivres, des dons en nature ou en cash.

Cependant, la mise en œuvre de ces projets d’assistance alimentaire a été émaillée de certaines difficultés.

Ainsi, sur le terrain, les acteurs ont été confrontés à certains défis, notamment sécuritaires, opérationnels, stratégiques qu’il est important de relever pour une amélioration des actions futures.

Marc Sekpon, directeur pays d’Action contre la Faim

Malgré ces difficultés, Marc Sekpon, directeur pays d’ACF, tire un bilan positif de la mise en œuvre des projets d’assistance alimentaire menés par les ONG. Il a notamment salué la mobilisation des ressources qui a permis de couvrir les besoins d’une grande partie des personnes vulnérables, mais aussi la synergie d’action de tous les acteurs qui a permis de mener à bien les projets.

L’atelier-bilan, qui se tient ce mercredi 28 novembre 2018, a donc pour but de faire un bilan de la mise en œuvre des projets d’urgence dans la région du Sahel, précisément dans les provinces de l’Oudalan et du Soum ; et dans la région de l’Est, dans la province de la Gnagna.

Ce sera l’occasion, pour les parties prenantes, de mener entre autres des réflexions stratégiques et opérationnelles sur certaines problématiques et enjeux liés à la réponse à la soudure, de partager les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des projets, mais également de formuler des recommandations stratégiques et opérationnelles en vue d’améliorer l’efficacité des projets d’assistance alimentaire et de réponse d’urgence.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net