Sur la situation sécuritaire, les responsables du CISAG ont, après avoir dépeint la situation, déploré les derniers évènements de Tanwalbougou (Est du Burkina). Ils appellent les autorités à faire en sorte de lever toutes les équivoques par des enquêtes « minutieuses et indépendantes » et pour la « restauration » de l’honneur et l’intégrité de l’armée nationale. Issiaka Ouédraogo, président du CISAG (Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement), et ses camarades appellent en outre les acteurs à jouer à l’apaisement et surtout à ne pas jeter de l’huile sur le feu.

S’appuyant sur les témoignages des rescapés, rapportés par le procureur à sa conférence de presse du 27 mai 2020, les responsables du CISAG croient savoir que la gendarmerie n’a pas commis de bavure. De leur avis, les Forces de défense et de sécurité sont assez matures, responsables, formées et intelligentes pour poser de telles dérives.

Sur le point relatif à la pandémie du Covid-19, le CISAG reproche au gouvernement d’avoir contribué à installer le doute sur l’existence même de la maladie au sein de la population. « Il y a eu de la cacophonie autour de la communication de cette maladie, notamment entre le ministre de la Communication et le ministre de la Santé, qui a soutenu d’avoir été induite en erreur devant la représentation nationale », relève Issiaka Ouédraogo. Ce dernier estime que le comportement des autorités a amené les populations à ne pas croire à l’existence de la maladie.

Il observe également que tous les acteurs de la santé ne sont pas impliqués dans la gestion de cette crise, alors que cela devrait être le cas. « Le départ de Pr Martial Ouédraogo et son staff donne l’allure d’un règlement de comptes (…) et contribue à discréditer la parole de l’autorité », relève M. Ouédraogo, pour qui les nombreux témoignages de parents de présumées victimes du Covid-19 en disent également long sur la situation et la gestion de la maladie au Burkina.

« Nous avons aussi mené des investigations ; les chiffres qui sont donnés ne sont pas de vrais chiffres », affirme le président du CISAG, qui précise que parfois, les médecins en charge des centres de prise en charge des cas de Covid-19 sont étonnés des chiffres officiellement annoncés. « Il faut donner la vraie information aux gens », interpellent les responsables du CISAG, appelant cependant chaque citoyen à prendre ses responsabilités en respectant les mesures barrières.

Quant au point relatif à la cohésion sociale, le CISAG recommande un réexamen approfondi du vivre-ensemble. « Il n’y a pas mille chemins : il faut se dire les vérités », lancent les responsables de l’organisation de la société civile, relevant que les politiques sont à la base de l’effritement de la cohésion sociale pour des visées électoralistes. C’est dans ce souci que l’organisation dit mettre en place un plan d’action qui va consister également à sillonner les localités du pays à cet effet. Car, pensent les responsables du CISAG, il faut revenir « à nos fondements » sociaux.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net