« Les arts et la culture face au Covid-19 : quels modèles de résilience à la lutte contre la pandémie ». C’est sous ce thème que se tient les 29 et 30 août 2020 à Ouagadougou la 2e édition des universités d’été de l’association culturelle Sylvie Chalaye, organisée en collaboration avec le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et Jeunesse Apôtre des frères de la sainte famille (JASAPHA). Et c’est par un panel sur le thème que l’association dirigée par Dr Issiaka Tiendrébéogo a débuté cet, samedi 29 août à l’Atelier Théâtre burkinabè.

C’est un secret de polichinelle. Le nouveau coronavirus à mis à genou la planète. A côté du combat que mène la recherche et le mesures barrières édictées pour freiner la propagation de la maladie, il y a la réflexion que mènent les acteurs culturels pour relever « l’humain et la société ». Dans la lutte contre la pandémie, les arts et la culture ont bien leur mot à dire, foi de l’association culturelle Sylvie Chalaye (du nom de cette anthropologue et historienne française du théâtre) qui a choisi d’interroger les modèles de résilience pour contrer le Covid-19, à l’occasion de la deuxième édition de ses universités d’été. Pour mieux échanger sur la question, elle a organisé un panel, ce samedi 29 août 2020 dans un Atelier théâtre burkinabè plein comme un œuf.

Pr Yves Dakouo, responsable du laboratoire Langues, discours et pratiques artistiques de l’Université Joseph Ki-Zerbo

Les étudiants de l’Université Joseph Ki Zerbo ne se sont pas faits prier pour cette cérémonie d’ouverture de ces universités d’été à la recherche des solutions pour résoudre des problèmes induits par le Covid-19. Selon le Pr Yves Dakouo, responsable du laboratoire Langues, discours et pratiques artistiques de l’Université Joseph Ki-Zerbo, le Covid-19 corrompt à la fois l’individu et la société à travers la notion de distanciation sociale. « L’essence de l’espèce humaine est de vivre en société et le coronavirus est venu remettre en cause ce fondement de notre existence sociale », a indiqué le Pr Dakouo. Selon lui pour apporter une réponse culturelle à cette pandémie, il faut interroger le vide et le manque provoqué par la maladie.

Une vue des panélistes

Le panel sera modéré par le journaliste Fousséni Kindo et animé par quatre personnalités. Il s’agit du directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA), Walib Bara, du président de la Fédération nationale de théâtre du Burkina (FENATHEB), Paul Zoungrana, le Dr Jacob Yarabatioula, enseignant chercheur et Mahamoudou Tindano, artiste comédien.

A l’issue des débats, il sera présenté au ministère un document sous forme de manifeste sur la stratégie de relance de la culture burkinabè après le Covid-19. « Le gouvernement a déjà fait un geste en ce qui concerne le milliard pour les acteurs culturels et artistiques mais on peut toujours faire plus. C’est paradoxal de voir les autorités reconnaitre que la culture est un maillon essentiel du développement alors que depuis l’indépendance, le budget alloué à la culture représente moins de 1% du budget national », a regretté le directeur de l’association culturelle Sylvie Chalaye, Dr Issiaka Tiendrébéogo.

Dr Issiaka Tiendrébéogo, directeur de l’Association culturelle Sylvie Chalaye

Le Pr Yves Dakouo a souhaité que des échanges contradictoires des panélistes, sortent des valeurs consensuelles qui nourriront des réflexions et décisions des autorités. « Il faut donner raison au philosophe du langage qui pense que parler, c’est agir. Que les conclusions qui seront issues de ce panel ne dorment pas dans les tiroirs des bureaux et les tiroirs de nos mémoires », a-t-il laissé entendre.

Gérard Koala, parrain de la cérémonie

Pour sa part, Konfé Moussa, chargé de mission au ministère des culture, des arts et du tourisme, a rassuré que le département s’appropriera les résultats de ce panel et travaillera à accompagner la mise en œuvre d’actions concrètes contre le Covid-19.

HFB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net