Le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) avec l’appui financier de la Fondation Karanta, organise du 16 au 18 mai 2022, un atelier de formation pour renforcer les capacités des acteurs en charge des statistiques de l’éducation non formelle. La cérémonie d’ouverture a eu lieu dans la matinée de ce lundi 16 mai 2022 sous la présidence du chargé de missions du ministère, Ouédan Jean Noël Tagnabou, par ailleurs représentant le ministre Lionel Bilgo empêché.

Pendant trois jours, les acteurs de la statistique de l’éducation non formelle (ENF) seront outillés sur la loi statistique au Burkina Faso, les critères de collecte de bonnes données statistiques et sur la détermination des indicateurs de base dans l’analyse et le traitement des données. C’est ce qu’a laissé entendre le président de la cérémonie, Ouédan Jean Noël Tagnabou, au cours de son intervention.

Selon ses explications, il s’agit de donner toute l’armature nécessaire aux chargés de suivi-évaluation pour qu’à terme, les données récoltées puisent être facilement traitées et exploitées. Souscrivant à la théorie selon laquelle le nombre gouverne le monde, il pense que tout ce que l’on fait doit être mesuré, évalué pour pouvoir dégager les acquis, les faiblesses et à partir de là, reconstruire une stratégie de rattrapage. Il a aussi relevé que la crise sécuritaire qui frappe le Burkina Faso sape l’effort du gouvernement sur le terrain. Mais qu’à cela ne tienne, M. Tagnabou reste convaincu que le jeu en vaut la chandelle.

A écouter le directeur général de l’ENF et point focal de la Fondation Karanta, Kirassai Zio, la question de la disponibilité de statistiques fiables sur l’éducation longtemps posée est devenu davantage problématique dans le monde. Malgré l’existence d’instituts ou d’agences et le financement de plusieurs projets par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM) pour le renforcement des capacités statistiques des pays africains, les statistiques du sous-secteur de l’ENF restent toujours insuffisantes, peu fiables et d’accès difficile, constate-t-il.

Cette rareté de données en qualité et en quantité suffisante est plus ressentie en Afrique et dans la région subsaharienne en particulier, fait-t-il remarquer. Cette situation est due en grande partie au déficit de qualification de certains acteurs en charge de la question. Par conséquent, conclut-il, il devient difficile de disposer de statistiques fiables sur l’ENF. « C’est au regard de ces difficultés que Karanta a estimé qu’il était opportun d’organiser cette session de formation dans les pays membres de la Fondation », justifie-t-il.

En rappel, la Fondation Karanta a été créée le 15 décembre 2000 à Dakar au Sénégal et couvre six pays d’Afrique de l’Ouest : le Mali, la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Burkina Faso. Sa principale mission est « d’assister les ministères en charge de l’éducation non formelle dans la conception de la mise en œuvre des politiques éducatives en lien avec l’ENF et dans l’insertion socioprofessionnelles des populations. »

Dofinitta Augustin Khan

Lefaso.net

Source: LeFaso.net