Il fait partie de la première équipe gouvernementale du MPSR II (dévoilée le 25 octobre 2022), promu au poste de ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises. Roch Donatien Nagalo, puisque c’est de lui qu’ il s’agit, s’est immédiatement heurté à des contestations venant d’acteurs du monde du commerce, l’accusant « d’opérations frauduleuses » à travers le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNATCOMB) dont il est le secrétaire général. Ces expressions hostiles finissent par avoir raison de lui. Sans avoir même officiellement pris fonction, il rend le tablier le 8 novembre 2022. Ce jeudi 18 avril 2024 à Ouagadougou, sa structure, le SYNATCOMB, a animé une conférence de presse pour informer l’opinion publique, que l’intéressé a été « blanchi » à l’issue d’un procès qui a rendu son verdict le 13 mars 2024.

« Il y a longtemps que des gens avaient posé des plaintes à notre niveau et au niveau de certaines autorités pour dire que monsieur Nagalo, à travers sa structure syndicale le SYNACOMB, avait organisé une collecte d’argent dans les années 2015-2016 en vue de constituer genre une caution solidaire, pour l’autofinancement des femmes dans les marchés. Les gens avaient eu à s’acquitter d’une facture de 22 000 ou de 32 000 pour certains, au niveau de la région du Centre et jusqu’à présent, il n’y a pas eu gain de cause. Ces gens avaient interpellé les autorités en son temps pour qu’elles interviennent pour qu’ils puissent rentrer en possession de leurs fonds, mais ça n’a pas été fait », retraçait entre autres, le secrétaire général du Conseil national de l’économie informelle du Centre (CNEI/Centre), Harouna Kaboré, dans une conférence de presse tenue sur le sujet.

La conférence de ce jour, 18 avril 2024, vise donc, selon ses animateurs, à informer que l’affaire, portée devant la justice, a rendu son verdict le 13 mars 2024. Une décision de justice qui « blanchit » l’intéressé, à en croire les conférenciers.

Roch Donatien Nagalo (à droite), principal animateur de la conférence.

« Touché dans mon honneur, j’ai porté l’affaire auprès du tribunal de grande instance de Ouagadougou afin d’élucider la question. A l’appel, nous apprenions qu’une plainte avait été également déposée contre notre structure et notre personne. Ce verdict vient donc conforter nos déclarations depuis le début de l’affaire, qui sont que l’accusation portée à notre endroit relevait d’une malice politicienne. (…). Le verdict a fait éclater la vérité, lavant ainsi notre honneur et l’honneur de notre structure. Je savais que j’étais innocent, mais je ne pouvais pas le prouver moi-même. Il fallait que ce soit la justice qui tranche », s’est réjoui Roch Donatien Nagalo, qui relève ici que le préjudice de ces accusations n’a pas été négligeable, tant moralement, physiquement que matériellement.

« Humainement, c’est difficile à supporter. Il y a ce que tu penses être, il y a ce que les gens pensent que tu es et il y a ce que tu es réellement. (…). Le président ne s’était pas trompé pour me nommer ministre du commerce. Il ne s’était pas trompé. Si nous avions été installés et que j’avais joué mon rôle, je pense qu’on aurait dû contribuer autrement pour aider », a commenté M. Nagalo, pour qui, le camp accusateur doit faire un démenti dans la même forme pour rétablir donc son honneur.

Il affirme ne cependant pas s’inscrire dans un esprit de vengeance, mais plutôt dans une logique de réconciliation, de rassemblement.

« Nos portes sont ouvertes à qui veut la paix. Nous voulons signifier par-là que, ceux contre qui nous avons porté plainte pour avoir traîné notre image ainsi que celle de notre structure dans la boue, doivent reconnaître publiquement leur tort, dans la mesure où c’est sur la place publique que nous avons été traînés par leurs accusations. Car, ils ne peuvent rien apporter qui puisse réparer ce préjudice subi ; ni de l’argent, ni de l’or. L’honneur de l’homme vaut plus que tous les milliards du monde », a lancé Roch Donatien Nagalo.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net