Les habitants de Diapaga ont manifesté dans les rues de la ville le jeudi 18 avril 2024 pour exiger du gouvernement le traitement diligent de leurs préoccupations. La décision de cette manifestation fait suite à une réunion qui s’est déroulée le 16 avril 2024, avec l’ensemble des forces vives de la Tapoa.

« La population de la Tapoa n’a pas pu cultiver depuis plus de deux ans au point que la situation alimentaire est devenue catastrophique, si bien que certains mangent des feuilles, des mangues crues, d’autres boivent de l’eau chaude pour dormir », a déploré le secrétaire général du Conseil provincial des organisations de la société civile (CPOSC), Diassibo François Xavier Coulidiati lors d’une grande « marche pacifique » tenue le 18 avril 2024, à Diapaga. Ils étaient nombreux, le jeudi 18 avril 2024, dans la matinée, les manifestants, à prendre d’assaut le centre-ville pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à la situation alimentaire et sécuritaire délétère dans la province de la Tapoa, située dans la région de l’Est.

Ils avaient pour itinéraire l’église SIM (située au secteur N°5 sur la route nationale 19) en passant par le rond-point central de Diapaga. Les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « halte aux faux rapports sur la situation sécuritaire », « nous réclamons des Bataillons d’intervention rapide (BIR) », « nous voulons nous défendre, donnez-nous des armes”, “nous exigeons des opérations d’envergure dans la province », « nous réclamons le départ du chef de corps », « non aux autorités fuyardes ».

Le secrétaire général du CPOSC, Diassibo François Xavier Coulidiati

Cette manifestation a été organisée par le CPOSC. Parlant de la situation sécuritaire, M. Coulidiati, qui a lu la déclaration liminaire, a affirmé que la Tapoa a toujours soutenu la transition de diverses manières. Cependant, a-t-il relevé, cette province n’a cessé de sombrer de jour en jour face aux multiples attaques. Pour illustrer ses propos, il a pris l’exemple de l’attaque du 14 avril 2024 qui a lieu en ville au secteur 5 de Diapaga, laquelle attaque a coûté la vie à un VDP et a semé la psychose au sein de la population.

Face aux attaques récurrentes, la population a formulé des doléances. Elle demande, entre autres, « le départ immédiat et sans condition du chef de corps de Diapaga, le relèvement du haut-commissaire de la province ; des préfets de leurs fonctions et la nomination en lieu et place d’autorités qui vont résider dans leurs circonscriptions administratives. Elle exige également le départ des agents actuels de l’action sociale, la fermeture des mairies dans les jours à venir etc.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net