Le collège des chefs coutumiers traditionnels bobo mandarè a organisé, le jeudi 25 avril 2024 à Bobo-Dioulasso, une conférence de presse pour réclamer plus d’attention de la part des pouvoirs publics. Cette rencontre avec les journalistes avait également pour objectif d’informer l’opinion publique nationale et surtout les autorités, de l’existence de l’autorité coutumière bobo mandarè qui s’occupe exclusivement des rites traditionnels et des cultes.

« Les chefs coutumiers traditionnels sont les dépositaires et les garants du maintien des rites et des traditions en pays bobo, avant même la colonisation. Leur responsabilité est grande dans la survie des rites et des cultes traditionnels dans nos différents lieux de culte », plante ainsi le décor Robert Sanou, chef coutumier de Bindougousso et porte-parole du collège des chefs coutumiers traditionnels bobo mandarè. Selon lui, les chefs coutumiers sont de grands baobabs représentant la sagesse, « car ils sont dotés d’une forte connaissance ».

Les chefs coutumiers traditionnels bobo mandarè réclament plus d’attention des pouvoirs publics

Etant au cœur de l’univers des pratiques culturelles dans la communauté bobo mandarè et dépositaires des savoirs ancestraux, ces chefs coutumiers traditionnels estiment qu’ils ne sont pas considérés dans nos sociétés. C’est pourquoi, à travers cette conférence de presse, ils réclament la valorisation de leur travail. « Le constat est que les coutumiers manquent d’attention de la part des pouvoirs publics qui les associent rarement aux politiques culturelles régionales et nationales, sans oublier le fait que notre travail a besoin d’être revalorisé, soigné et respecté sinon la menace plane et par finir cette immense connaissance risque de disparaître », a déploré le porte-parole du collège.

Par peur que l’immense connaissance de ces coutumiers ne disparaisse, ils réclament une attention de la part des pouvoirs publics. Aussi, ils expriment le besoin d’être revalorisés et respectés. Les chefs exhortent la jeunesse à se rapprocher plus des « vieux » pour acquérir des connaissances traditionnelles qui, disent-ils, leurs seront utiles à l’avenir. Selon les conférenciers, le collège, au-delà d’être un regroupement de chefs coutumiers, se veut être un cadre de promotion des valeurs civiques.

Le collège compte plus de 100 villages bobo mandarè

Existant depuis longtemps, le collège des chefs coutumiers traditionnels bobo mandarè est composé de l’ensemble des chefs coutumiers traditionnels des villages bobo mandarè. Le collège compte plus de 100 villages bobo mandarè. Dans le cadre de la commémoration de la journée du 15 mai, une journée consacrée aux cultes et rites traditionnels, le collège prévoit une série d’activités et une campagne de communication dans les médias pour mieux préciser le contenu de cette commémoration.

Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net