Les députés s’informent sur les questions liées à la décentralisation. C’est dans ce cadre que le réseau des parlementaires pour la décentralisation et le développement local a organisé un atelier d’information et d’échanges autour du thème « bilan et perspectives d’évolution de la décentralisation au Burkina Faso : rôle et place de l’Assemblée nationale », les 26 et 27 avril 2016, à Ouagadougou.

Cet atelier visait à sensibiliser et informer les parlementaires sur l’évolution de la décentralisation au Burkina. Ainsi, durant deux jours, les participants ont passé en revue l’organisation actuelle de la décentralisation, les enjeux et défis, mais aussi les perspectives. Au niveau des perspectives, ils ont échangé sur les modalités, démarches et méthodes pour conduire l’élaboration des nouveaux référentiels de la décentralisation et sur le rôle et la place de l’Assemblée nationale. Ce, avec l’accompagnement de techniciens du domaine. Une dizaine de Partenaires techniques et financiers étaient présents. « Notre atelier est un grand succès parce que nous avons pu mobiliser le maximum d’acteurs autour de cette question liée à la décentralisation », s’est réjoui Marc Zoungrana, président du réseau des parlementaires pour la décentralisation et le développement local.


L’Etat s’apprête à élaborer une politique nationale de la décentralisation, dans les mois à venir. Ce qui impliquera l’élaboration de nouveaux référentiels. Et, les parlementaires veulent être impliqués depuis la base jusqu’au sommet pour une meilleure compréhension et une appropriation desdits référentiels. Puisque c’est eux qui adoptent les lois in fine. « L’élaboration de ces référentiels aura une implication sur les lois. Il faut revoir le code général des collectivités et un certain nombre de textes. Mais, dès que les parlementaires ne sont pas impliqués à la base, ça va être difficile de les sensibiliser à la fin du processus pour l’adoption des lois. C’est pourquoi, nous avons voulu qu’on nous implique depuis le départ pour que nous puissions suivre et sensibiliser tous nos collègues députés, même s’ils ne sont membres du réseau », a expliqué le président du réseau.

Cette nouvelle politique devrait permettre au processus de décentralisation au Burkina de prendre une autre direction plus dynamique et plus concrète sur le terrain.

Un processus irréversible à consolider


Des échanges, il ressort que depuis la mise en œuvre du processus de décentralisation, malgré les difficultés rencontrées, il y a des acquis indéniables qui rendent le processus irréversible. De ce fait, l’élaboration de nouveaux référentiels de la décentralisation qui sera bientôt engagée par le ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité se justifie aisément. Cette vision prospective de la décentralisation préparera ainsi un nouveau cycle visant à doter la décentralisation d’une politique nationale, d’un référentiel programmatique de long terme. C’est pourquoi, le 2e vice-président de l’Assemblée nationale, Lona Charles Ouattara, président la cérémonie d’ouverture a invité tous les parlementaires à accompagner cette nouvelle dynamique par la facilitation dans l’élaboration et le vote de la loi, mais aussi le contrôle de la mise en œuvre. « Je voudrais saluer la franchise et le sens du dialogue qui ont prévalu tout au long de nos travaux. Les échanges et les débats riches en enseignements que nous avons eus démontrent à suffisance l’importance que vous accordez aux questions liées à la décentralisation », a-t-il lancé, visiblement satisfait.

Le Burkina peut compter sur le soutien des PTF


Pour conduire le processus à terme, le Burkina peut compter sur l’appui de ses partenaires techniques et financiers qui l’ont réaffirmé au cours de cette rencontre. « L’Union européenne à travers le Programme d’appui à la décentralisation et aux investissements communaux (PADIC) accompagne ce processus et va continuer à l’accompagner. Un atelier comme celui d’aujourd’hui permet d’identifier qui doit faire quoi pour permettre une décentralisation efficace, c’est-à-dire qui permette le développement local pour un mieux-être de la population. Pour accompagner le processus, nous partenaires techniques et financiers, nous avons aussi besoin des règles claires », a confié Jean Lamy, le chef de la délégation de l’union européenne, au nom des Partenaires techniques et financiers intervenant dans ce secteur.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net