Les concours directs de la fonction publique ont été lancés le 1er aout 2016, et se poursuivent jusqu’au 14 de ce mois. Depuis plus d’une semaine donc, candidats, surveillants et agents en charge de la sécurité se côtoient dans les centres de compositions des 13 régions que compte le Burkina Faso. Nous avons fait le tour de quelques centres de compositions de la ville de Ouagadougou, et avons recueilli l’avis de certains acteurs.

Comme chaque année, le mois d’août est réservé aux concours directs organisés par le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, à travers l’Agence nationale de recrutement de l’Etat. Les concours d’entrée à l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF cycle A B et C) et à l’Ecole nationale des douanes (END), sont repris pour la session de 2016. Ils font partie de ceux entachés par les fraudes en 2015. Pour éviter d’autres cas de fraudes, des mesures supplémentaires ont été prises par l’Etat.


De l’avis de Soumaila Ouédraogo, président du jury ENAREF cycle A au lycée technique Amilcar Cabral (LTAC), il n’y a pas d’incident majeur. La seule difficulté constatée, pour lui, est en rapport avec les candidats qui ne viennent pas la veille chercher leurs salles de composition. C’est le matin de la composition que ces derniers, viennent en retard et cela pose un problème à l’organisation.

Même son de cloche du côté de Bertrand Poda, superviseur dans un centre de composition de la place. « Nous n’avons pas de retour négatif pour le moment, car le système que nous utilisons est sécurisé » confie t-il. Il ajoute qu’un système de veille a été mis en place, au niveau des candidats, visant à ramener l’information, s’il ya des bouchons ou des fuites. Et lorsque les compositions finissent, « le reste des feuilles de compositions ainsi que les brouillons sont froissés et incinérés, en présence de la sécurité, pour éviter que les centres de formations ne les récupèrent, car les questions peuvent revenir », laisse t-il entendre.

Des sujets abordables


Du côté des candidats il y a deux camps. Ceux qui félicitent le gouvernement pour les innovations constatées, et ceux qui crient à l’injustice.

Véronique Kalgoudo est de ceux qui se réjouissent des nouvelles mesures. Cette mère allaitante, candidate au concours directs de recrutement de 155 élèves de l’ENAREF cycle A, trouve que dans l’ensemble tout se passe bien. Pour elle, « comparativement à l’année passée, les sujets reflètent le niveau d’études, avec des questions de droit et d’économie ».

Abdoul Aziz Kiendrébeogo, lui aussi candidat aux concours de la fonction, apprécie les innovations par rapport aux sujets. Pour lui, les épreuves de cette année valent mieux que celles de l’an passé car dit- il, « nous n’avons pas eu beaucoup d’exercices Psychotechniques ». Et cela est la meilleure manière d’évaluer les gens, se convint-il.

« Si à leur époque l’Etat procédait ainsi, ils ne seraient peut-être pas là… »


Par contre, des candidats bien que reconnaissant l’évolution des choses, trouvent que c’en est peu. Il en aurait fallu plus, selon eux. Ils ne sont pas satisfaits. « J’ai déposé 15 concours et je vais en composer moins de la moitié. Tout simplement parce que des concours viennent le même jour », nous confie Z. B. Pour elle, il faut que l’Etat donne la possibilité aux gens de composer le maximum de concours importants, en ne les alignant pas le même jour. Comme exemple, elle cite, le concours de recrutement des élèves conseillers en gestion des ressources humaines et celui des élèves inspecteurs des douanes, qui se déroulaient le même jour. « Si à leur époque l’Etat procédait ainsi, ils ne seraient peut-être pas là où ils sont et ils n’auraient sûrement pas pu entrer dans la fonction publique » affirme t- elle, très remontée.

Pour T.A, le principe des moins introduits depuis l’an passé ne correspond à rien. Il faut laisser libre cours à la chance car, « concours- là, c’est la chance ». « Ce sont des pratiques qui nous ont contraints au campus à doubler, même à tripler les années. Nous pensions que c’en était fini. Alors que c’est mal connaitre l’Etat » reconnait-il le cœur triste.

En attendant d’avoir les chiffres officiels, 11 537 postes sont en jeu pour cette session de 2016, avec plus de 700 000 candidats en lice. Nous y reviendrons.

Marcus Kouaman

Lefaso.net

Source: LeFaso.net