Le groupe parlementaire Burkindlim a organisé une conférence de presse, le 02 septembre 2016, à Ouagadougou, au siège du Nouveau temps pour la démocratie (NTD). Objectif : faire le bilan de la première session ordinaire de la 7e législature ainsi que la session extraordinaire de juillet dernier. Membre de la majorité, ce groupe a voté « pour » l’ensemble des projets de loi qui sont passés devant le parlement. Mais, il fut aussi le plus prolifique dans l’interpellation du gouvernement, avec 25 questions orales posées à l’exécutif.

Informer l’opinion nationale et internationale sur ses activités. C’est pour répondre à cet impératif que les membres du groupe parlementaire Burkindlim ont tenu cette conférence de presse, plus d’un mois après la fin de la dernière session (extraordinaire) parlementaire. Faut-il le rappeler, 19 lois ont votées au cours de la session ordinaire et deux au cours de la session extraordinaire. Des sessions de formation diverses ont été organisées au profit des parlementaires. Aussi, ils ont pris part aux activités des parlements communautaires. Et, les députés du groupe Burkindlim étaient bien représentés. Aussi, ce groupe parlementaire prend part aux travaux des deux commissions d’enquête parlementaire mises en place par l’Assemblée nationale.

Le groupe parlementaire Burkindlim qui compte 15 députés a exercé un vote positif pour l’ensemble des projets de loi des deux sessions. Car, « ces différents projets de loi traduisent la volonté réelle et l’engagement ferme du gouvernement de doter notre pays de textes à même de garantir à notre peuple un environnement juridique, économique et social viable et prometteur de lendemain meilleur. A cela, il faut ajouter l’engagement résolu de notre groupe parlementaire à contribuer à la mise en œuvre du programme du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dont l’objectif est d’apporter des réponses concrètes aux nombreuses préoccupations et attentes du peuple burkinabè », a justifié Issa Barry, le président du groupe parlementaire Burkindlim.

Avec de tels votes, Burkindlim ne donne-t-il pas raison à certaines (mauvaises) langues qui le qualifient de « caisse à résonnance du MPP » ? Les membres réfutent en bloc cette thèse. « Nous ne sommes pas une caisse de résonnance du MPP, mais nous sommes, avec le MPP, des collaborateurs et cette collaboration marche bien. On se tend la main, on travaille ensemble, on cherche à corriger là où ça ne va pas, mais nous interpellons le gouvernement pour que ce ne soit pas des députés qui sont là pour juste faire plaisir au gouvernement », a expliqué Issa Barry.

Le groupe parlementaire qui a le plus interpellé le gouvernement

Mieux, il soutient que son groupe parlementaire est celui qui, dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, a le plus interpellé le gouvernement. Le groupe Burkindlim, assure son président, a posé 25 questions orales avec ou sans débat dont certaines ont été transformées en questions écrites. Ce qui représente 44% de l’ensemble des questions orales posées au gouvernement. Issa Barry et ses camarades en ont d’ailleurs profité pour lancer des piques à leurs adversaires, le groupe parlementaire UPC qui fustigeait le fait que certaines questions orales soient transformées en questions écrites.

« L’opposition dit que la plupart des questions ont été transformées en questions écrites, mais elle ne vous dit pas quelle était sa part de contribution au débat à l’assemblée nationale. C’est le groupe Burkindlim qui a le plus interpellé le gouvernement. Il faut qu’ils disent le nombre de questions qu’ils ont posé et voilà le nombre qui a été transformé en questions écrites », martèle Issa Barry.

Conférence nationale des insurgés : des germes de destruction de notre tissu social


Actualité oblige, la question de la conférence nationale des insurgés s’est invitée au débat. Là aussi, les membres du groupe Burkindlim ne sont pas en accord avec la proposition du chef de file de l’opposition. « L’insurrection tout comme la résistance active contre le coup d’Etat est un acquis de la lutte de l’ensemble de notre peuple. C’est un patrimoine de notre histoire. Je m’élève contre toute idée ou toute velléité d’instrumentaliser le peuple burkinabè pour des calculs politiciens », a lancé Bénéwendé Sankara, vice-président du groupe Burkindlim. « L’insurrection n’appartient pas à une coalition, encore moins à un candidat qui a été comme moi (ndlr, qui a été battu à l’élection présidentielle). Dans cette manœuvre, on voit une malice à la limite mesquine et emporte des germes d’une destruction de notre tissu social qu’il faut condamner fermement », poursuit-il. Au lieu d’une conférence des insurgés, Maître Bénéwendé Sankara et ses camarades ont plutôt invité le gouvernement à prendre ses responsabilités en se penchant sur la question pendante des dossiers des victimes. Il faut que le gouvernement donne des réponses.

Le groupe Burkindlim a annoncé la tenue de ses prochaines journées parlementaires, à Yako, du 16 au 17 septembre 2016 sous le thème : « le passage à une 5e république répondra-t-elle aux aspirations du peuple burkinabè ? ». A l’occasion, les membres dudit groupe vont s’intéresser à l’apport du passage à la 5e république.

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net