Le ministre de la Santé, Nicolas Médah était à l’hémicycle, le 28 mars 2017, pour répondre à trois questions orales sans débat. L’une des questions à lui adressées portait sur les capacités d’accueil et de prise en charge des patients dans les maternités. Face à la représentation nationale, il a d’abord dépeint la situation actuelle, peu reluisante des maternités des centres médicaux de la ville de Ouagadougou. Il a ensuite décliné les mesures prévues pour les décongestionner afin de réduire les délais d’attentes pour les césariennes.
Répondant à la question du député Honorine Ouédraogo/Sawadogo sur les maternités de la ville de Ouagadougou, le ministre de la Santé, Nicolas Médah, a reconnu d’entrée que : « les maternités des Centres médicaux avec antenne chirurgical (CMA) aussi bien publics que privés conventionnés et celles des centres hospitaliers universitaires de la ville de Ouagadougou sont souvent surchargés ». Sur les causes principales de cette ‘’surcharge », le ministre Médah cite, entre autres : l’inadéquation entre l’offre et la demande en matière d’infrastructures d’accueil, l’accroissement des infrastructures sanitaires non proportionnel à l’accroissement de la démographie de la ville de Ouagadougou. A ces raisons, il ajoute le non-respect de la pyramide sanitaire. Certains patients, sans passer par un CSPS, se retrouvent directement à l’hôpital de district ou même à l’hôpital universitaire. « L’analyse des malades de l’hôpital Yalgado Ouédraogo révèle que plus de 30% des patients qui y sont admis auraient dû tout simplement être pris en charge au niveau CSPS ou CMA », précise le ministre de la Santé.
Le CSPS de Yamtenga couvre plus 75 000 habitants au lieu de 5000
Ce ne sont pas seulement les maternités qui sont débordés, c’est souvent quasiment tous les services des centres de santé. A titre d’exemple, il cite le cas du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Yamtenga, en zone péri-urbaine de la capitale. Ce CSPS couvre environ 75 616 habitants alors que la norme fixée par l’Organisation mondiale de la santé est de 5000 habitants.
Construction de centres de santé, respect de la pyramide de soins….
Pour décongestionner les maternités en particulier et les centres de santé en général, le département dirigé par le Pr Nicolas Médah travaille sur les axes suivants : l’amélioration de la couverture sanitaire à travers la construction et la mise en service de formations sanitaires. « Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du PNDES, mon département a prévu la construction de nouvelles infrastructures sanitaires, la construction du district de l’hôpital de Boulmiougou, la construction d’un grand hôpital à Bassinko, la construction de CSPS dans la zone péri-urbaine de Ouagadougou », a-t-il annoncé.
Etendre la gratuité des soins aux centres de santé privés conventionnés
Par ailleurs, il précise que des négociations sont en cours avec des structures privées de santé conventionnées tels que les centres médicaux Paul VI et Schiffra ainsi que l’hôpital Saint Camille de Ouagadougou pour permettre à ces formations sanitaires d’appliquer la gratuité des soins pour les femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans.
Pour permettre de résorber le trop grand flux de patients sur l’hôpital Yalgado Ouédraogo et les hôpitaux publics de la ville de Ouagadougou, le ministère prévoit l’amplification de la sensibilisation des populations au respect de la pyramide sanitaire.
Faciliter le dispatching des évacuations sanitaires
En ce qui concerne le retard dans la prise en charge des cas de césariennes dans ces maternités, le ministre Médah évoque des facteurs multiples et diversifiés selon les formations sanitaires. « Le personnel du bloc opératoire est effectivement insuffisant dans certains hôpitaux de district pour assurer le service continu, avec des infrastructures et équipements insuffisants, une salle opératoire unique et souvent un groupe électrogène en panne », explique-t-il. En plus de la mutualisation des ressources pour une meilleure prise en charge des urgences, une des pistes de solution est la mise en place d’une « centrale d’appel entre les services d’urgence des formations sanitaires afin de faciliter le dispatching des évacuations sanitaires ». Toute chose qui devrait contribuer à simplifier et fluidifier davantage les flux entre les centres de santé.
« Mais, il est clair que nous ne sommes pas dans normes de personnel tel qu’indiqué par l’Organisation mondiale de la santé, mais nous y travaillons et nous comptons sur la représentation nationale pour augmenter les enveloppes budgétaires à cet effet » a soutenu le ministre.
Moussa Diallo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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