Le syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB) a entamé une grève de 72 heures à compter de ce mercredi 31 janvier 2018. Le SYNACSAB proteste ainsi contre “la lenteur de la prise en compte de sa plateforme revendicative” déposée le 26 avril 2017 et réclame le départ du ministre Siméon Sawadogo et de deux ses collaborateurs.

Ça grogne dans la demeure du ministre Siméon Sawadogo. Le syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB) qui avait suspendu son mouvement d’humeurs des 26 et 27 octobre 2017 à la faveur des négociations qui avaient été entamées, est désormais en grève de 72 heures. Regroupés ce matin devant leur ministère de tutelle, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, les administrateurs civils, secrétaires et adjoints administratifs se disent désormais décidés à aller jusqu’au bout de leur lutte. A travers cette grève de 72 heures (31 janvier au 02 février 2018), le SYNACSAB proteste ainsi contre « la lenteur » dans le traitement de sa plateforme revendicative déposée depuis le 26 avril 2017.

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Adama Bidiga, secrétaire général du SYNACSAB

Selon le secrétaire général du SYNACSAB, Adama Bidiga, les négociations déclenchées avec le premistre et qui avaient abouti à la mise en place d’une commission chargée de l’examen de la plateforme ont jusque-là accouché d’une souris. Rien de concret. Pour le syndicaliste, cette « commission est une manière de servir du dilatoire aux travailleurs du Burkina ». Par ailleurs le syndicat voit aux propos du président du Faso annonçant la fin des « règlements cas par cas » une remise en cause du processus de négociation qui avait été entamée.

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Les membres du SYNACSAB assis devant leur ministère

Le syndicat national des administrateurs civils, des secrétaires et adjoints administratifs du Burkina dénonce également des décisions jugées arbitraires. Il s’agit des cas de relèvement des préfets de leurs fonctions. 70 préfets auraient été démis de leurs fonctions à la date du 05 juillet 2017. « En septembre 2017, le ministre a encore procédé à des relèvements et nous estimons le nombre à 15 » a ajouté le secrétaire général. Et la pilule de trop à avaler serait le cas de la préfecture de Diébougou qui est à son quatrième préfet en huit mois. « Tous ces préfets qui sont passés à la tête de ce département ont toujours observé nos mouvements » a précisé monsieur Bidiga pour qui un préfet ne doit être relevé pour fait de sit-in.

Outre cela, le SYNACSAB dénonce des nominations dites de ‘’complaisance”. « Le cas le plus patent c’est le département de Kokologho dont le préfet a été mis à la disposition de la commune de Gourcy étant toujours en poste, sans démissionner » a souligné le secrétaire général pour qui il y a des textes à respecter et toute nomination devrait se faire dans les règle de l’art. « Les textes sont explicites, si le ministre essaie de contourner ces textes, c’est de la provocation » a-t-il poursuivi.

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Pierre Bicaba, secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales

Du côté de l’administration, la lenteur que dénonce le SYNACSAB s’explique par le fait que le comité interministériel mis en place avait plusieurs autres plateformes à examiner dont notamment celle de la douane, celle du syndicat de l’éducation et bien d’autres. « Plusieurs points ont pu être réglés » a souligné le secrétaire général du ministère, Pierre Bicaba. Selon lui les points qui n’ont pas encore été examinés sont entre autres la loi portant institution du code préfectoral, l’adoption du décret portant modalité d’exercice de la fonction de secrétaire général des collectivités, l’octroi d’une indemnité spécifique au personnel du ministère de l’administration territorial. « Nous mettons tout en œuvre pour que le ministère soit géré au mieux, pour qu’il y ait la meilleure gouvernance possible » a martelé monsieur Bicaba.

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Une vue des membres du SYNACSAB

« Si je dois partir, je m’en irai avec le sentiment de la mission accomplie. Je suis un humain, j’ai mes qualités et mes limites, je suis venu pour une mission. Qu’elle dure un an, un mois peu importe, pourvu que j’aie le sentiment d’avoir bien travaillé » a-t-il conclu répondant ainsi au syndicat qui réclame la tête du ministre Siméon Sawadogo et deux de ses collaborateurs dont son directeur de cabinet et son secrétaire général.

Maxime Jean-Eudes Bambara

Lefaso.net

Source: LeFaso.net