Dans son adresse à la nation, le 31 décembre 2017, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, annonçait des concertations sur le système de rémunérations des agents publics de l’Etat, à compter du mois de février. Donnant suite à cet engagement, le gouvernement organise la conférence des forces vives de la nation. La cérémonie officielle d’ouverture de ladite s’est déroulée, le 28 février 2018 dans la salle des conférences du ministère des affaires étrangères, à Ouagadougou.

Cette concertation nationale devrait permettre de diagnostiquer et analyser les différents éléments du système de rémunérations des agents de la fonction publique burkinabè. Ce, en vue d’aboutir, de manière concertée à une nouvelle approche. L’axe central de cette réflexion collective devrait porter sur la soutenabilité du système de rémunérations et partant, sur l’avenir du modèle actuel. « Tout Etat qui ambitionne d’être maître de son avenir doit fonder son système administratif et financier sur l’équilibre macroéconomique, mais aussi à travers les valeurs républicaines », a précisé le premier ministre Paul Kaba Thiéba.

Pour tendre vers le développement, il faut assurer des investissements structurants et cela suppose une maîtrise des dépenses courantes, notamment dépenses salariales. Pourtant, l’évolution de la masse salariale a pris un certain tournant depuis quelques années. Sur instruction du Président du Faso, le gouvernement a pris l’initiative d’organiser cette réflexion collective sur les mesures à mettre en œuvre pour contenir cette évolution et, ainsi, sauver et pérenniser le modèle de fonction publique burkinabè. « C’est un enjeu national, c’est un enjeu patriotique parce que nous sommes tous attachés à la fonction publique. Nous sommes attachés à la qualité du service public, voilà pourquoi nous devons tout faire pour que nous arrivions à assurer la soutenabilité des finances publiques, assurer la pérennité de la fonction publique, réaliser les investissements qui sont prévus dans le PNDES. Tels sont les problématiques qui seront discutées au cours de cette conférence », a confié le chef du gouvernement dans son allocution de lancement de la conférence. Pour y arriver, le gouvernement a opté pour une démarche participative, inclusive et consensuelle.

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Pour le Premier ministre, l’enjeu de la rencontre est avant tout patriotique

Un document faisant le diagnostic de la situation a été remis aux participants. Il met en évidence l’évolution de la masse salariale avec son impact sur la viabilité du cadre macroéconomique du pays, et son impact sur la capacité du gouvernement à financer le Plan national de développement économique et social (PNDES). Ce document d’une trentaine de pages se veut une ébauche d’analyses de la situation, sans pour autant avoir la prétention d’être exhaustif. « Ce document ne propose pas de solutions toutes faites, mais se veut une source de propositions. La conviction du gouvernement est que les solutions ne peuvent être efficaces et pertinences que si elles sont consensuelles », a assuré Paul Kaba Thiéba.

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Quelques participants à la conférence

Les forces vives du Burkina disposent donc de trois semaines pour faire leurs observations, suggestions et propositions au gouvernement sur les voies et moyens de pérenniser la fonction publique, la rendre plus performante et adaptée aux réalités socio-économiques du pays.

Mais, à quand la réflexion sur le système de rémunération des agents du privé ? Il faudra certainement attendre encore longtemps, si l’on s’en tient à la réponse du chef du gouvernement : « Aujourd’hui, nous discutons de la fonction publique de l’Etat, nous ne discutons pas du statut du privé. Si vous voulez, on va en parler à une autre occasion. Aujourd’hui, il s’agit du statut des fonctionnaires ».

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net