Voilà deux ans que durent les travaux de réhabilitation du tronçon allant du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHU-YO) à l’échangeur de l’Est. Pendant ce temps, usagers et riverains continuent de vivre le calvaire

« Que se passe-t-il ? Pourquoi les travaux de réhabilitation connaissent une lenteur ? ». Tel est le questionnement des usagers et riverains de l’avenue du président Thomas Sankara ou encore de la voie en pleine réhabilitation menant à l’échangeur de l’Est, en passant par le CHU-YO. Les creux, repartis sur une longue distance de cet axe, ne facilitent pas la libre circulation.

Effectivement, pour le peu de temps passé sur les lieux, l’on pouvait voir les différentes acrobaties effectuées par les usagers pour éviter le plus de trous possibles sur leur passage. Et quand vient le moment de recueillir les avis et commentaires, tous s’accordent pour dénoncer la lenteur des travaux et exprimer toute la souffrance éprouvée sur le trajet. C’est le cas de ce cycliste, étudiant en Allemand, à l’université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo, qui fait part de son ressenti. « Ha ! La difficulté, c’est que la circulation est coincée, difficile… il faut que les travaux s’accélèrent », déclare-t-il.

Étudiant en allemand, à l’Université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo

Même son de cloche chez ce motocycliste d’une trentaine d’années, qui se lâche en extrapolant la situation vécue : « En tout cas, concernant les voies à Ouagadougou, la situation est précaire. Cela fait longtemps que le chantier pour le bitumage des voies a démarré, et jusqu’à présent, c’est toujours précaire ».

Situation un peu différente au niveau du CHU-YO, mais toujours pas reluisante

Si aux abords de l’hôpital, notamment à l’entrée principale, une portion de bitume est perceptible, cela n’exclut pas pour autant le fait que les riverains, les malades et le personnel du centre hospitalier restent confrontés aux conséquences de la longue durée du chantier.

Pauline KaboréCompaoré, Parqueur au CHU-YO

Pauline Kaboré/Compaoré, parqueur au CHU-YO, dit faire face à beaucoup de difficultés. « Il y a plein de dérangements. On nous fait constamment déplacer les motos et c’est tantôt dans la boue, tantôt dans la poussière. Souvent, on est obligé de se masquer comme des terroristes. L’an passé, par exemple, personne ne voulait mettre pied ici, mais nous avons tenu », a indiqué Pauline Kaboré. Lasse, plus loin dans son propos, elle laisse entendre : « Ce que nous voulons, c’est que les personnes chargées de réhabiliter la route fassent de leur mieux, accélèrent dans les travaux ; parce que c’est notre champ ici. Nous y travaillons pour nourrir nos familles, payer la scolarité de nos enfants ».

Motocycliste d’une trentaine d’années

Fille de salle au CHU-YO, Alimata Kaboré avoue que la poussière est dérangeante. « Franchement, la poussière dérange beaucoup. Tout le bâtiment est sale, du fait de la poussière. Le lit des malades est poussiéreux bien que les matins, il y a des dames qui s’occupent de la propreté des locaux … ça ne va pas, non, ça ne va pas ! », s’est exclamée l’assistante de santé.

Mamadou Yago, homme de terrain au CHU Yalgado Ouédraogo

Mamadou Yago, homme de terrain au même centre hospitalisé, estime pour l’heure, que l’aménagement de la voie fait bien plus de mal que de bien. Et pour se justifier, il soutient : « Lorsqu’un malade doit être transféré, par exemple, depuis l’hôpital Charles-de-Gaulle, avant d’arriver au CHU-YO, il est presque mort, en raison des trous et donc des secousses », a-t-il avancé.

Pour ce qui est de la poussière incessante, il note : « Aux urgences, les malades dorment avec des cache-nez… ».

Des usagers aux riverains de l’axe CHU-YO – Échangeur de l’Est, tous interpellent les responsables du chantier et le gouvernement sur la nécessité de faire accélérer les travaux.

Tambi Serge Pacôme Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net