Dans la lignée de plusieurs autres organisations-sœurs, le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a donné sa lecture de la situation nationale, à travers notamment des sujets relatifs à la situation sécuritaire et aux crises inter-communautaires. Sur l’ensemble de ces questions qui troublent la quiétude des populations burkinabè, les responsables de cette organisation de la société civile suggèrent de prospecter également « nos traditions » dans la quête des solutions. C’était lors d’une conférence de presse animée ce samedi, 9 mars 2019 à Ouagadougou.

‘’Il n’y a pas seulement le terrorisme qui constitue les maux du Burkina, il y a les conflits communautaires. Vous avez le cas de Yirgou et bien d’autres. Et on constate également que pour un rien, les gens s’affrontent. Alors, nous pensons, en tant que Burkinabè, en tant qu’Africains, que nous avons nos coutumes et nos mœurs ; il y a peut-être eu une erreur quelque part qui n’a pas été corrigée. Quelle est cette erreur ? Sous la transition, l’exhumation du corps du président Thomas Sankara, pour nous, devait associer les chefs coutumiers et religieux. On devait demander leur avis avant de procéder à cette exhumation », ont exprimé les conférenciers pour qui, le Burkina est certes un Etat laïc, mais ne doit pas pour autant négliger certaines réalités dans sa marche.

Pour ces responsables, un tel acte (exhumation des restes), mal géré, peut être source de plusieurs ennuis pour le pays. C’est pourquoi invitent-ils toutes les couches (leaders coutumiers et religieux, dirigeants et autorités politiques, responsables d’organisations de la société civile…) à œuvrer à leur niveau pour voir ce qui mérite d’être fait dans ce sens.

« Ce qu’on dit peut vous paraître banal, mais, c’est très profond de sens », insiste Issiaka Ouédraogo, président du CISAG. De l’avis donc des dirigeants de cette organisation, dans ces crises communautaires, il faut prendre la peine d’approcher les responsables coutumiers et gardiens de la tradition ainsi que les leaders religieux concernés.

Issiaka Ouédraogo

Sur la situation sécuritaire marquée par les attaques terroristes, les conférenciers estiment que, et contrairement à ce que prônent certains, « la souveraineté du Burkina n’est ni négociable ni échangeable, quel que soit le prix ». En clair, pour eux, il n’y a pas à négocier avec les terroristes ; « même si tous les Burkinabè doivent aller au front, il le faut, mais pas négocier ».

« Nous reconnaissons des maux qui minent la société en ce moment : la mal-gouvernance, les nominations de complaisance ou de copinage, l’octroi des marchés souvent qui ne respectent pas la réglementation, etc. Nous interpellons le gouvernement à plus d’écoute des populations, au respect des règles d’octroi de marchés publics et surtout aux nominations de gens qu’il faut à la place qu’il faut afin de respecter l’esprit de l’insurrection populaire d’octobre 2014 », a pointé Issiaka Ouédraogo dans la déclaration liminaire avant de fonder espoir que la nomination de Christophe Dabiré à la tête du gouvernement réponde aux attentes des Burkinabè.

A cet égard, les responsables du CISAG se sont félicité de la nomination de nouveaux chefs des Forces armées nationales et les avancées déjà enregistrées depuis quelques semaines sur le terrain.


« Le CISAG invite les Forces de défense et de sécurité à plus de cohésion, d’entente et de compréhension pour une victoire sur les forces du mal, car pour nous, la victoire ne se limite pas au nombre de terroristes tués, mais plutôt au débarras total de notre territoire de ces terroristes et cela avec le retour de nos populations à leur lieu de résidence », prônent-ils.

Les mandataires du CISAG exhortent, enfin, l’ensemble des Burkinabè à l’unité et à se consacrer à l’essentiel qui est, de leur avis, l’avenir du pays.

O.L.O

Lefaso.net

Source: LeFaso.net