Le Parti de la renaissance nationale (PAREN) entame, ce week-end des 28 et 29 mai 2021, un nouvel épisode de sa vie avec la tenue de son Congrès extraordinaire. Pour un parti qui a, à sa création en août 1999, suscité espoir et engouement auprès des intellectuels, notamment de la jeunesse scolaire et estudiantine, de par la personnalité et le milieu de provenance de son fondateur, Pr Laurent Kilachu Bado, son état actuel questionne la vie politique, et bien plus, la société burkinabé. Sorti bredouille des élections législatives du 22 novembre 2020, avec à la clef, la démission de son président et compagnie, le PAREN pourrait-il retrouver son lustre d’antan, surtout en restant collé à sa vision de départ ?

En attendant les conclusions des travaux de cette instance suprême, le thème au centre de ce rendez-vous extraordinaire est assez évocateur : « Refonder le Burkinabè nouveau sur le socle du développement endogène ». Victime des turpitudes des Burkinabè ou de ses propres turpitudes, le PAREN se caractérise, depuis pratiquement juin 2015, par des crises de direction qui secouent tout le navire (Crise au PAREN : « On reste serein et on attend », déclare Tahirou Barry).

Le fondateur du parti, Pr Kilachu Laurent Bado, n’a de cesse exprimé sa déception vis-à-vis des Burkinabè, surtout dans leurs choix et attitudes électoraux.

Arrivé en juillet 2010 à la tête du parti à la faveur du « principe fondamental d’alternance à la présidence du parti », Tahirou Barry (accusé entre autres de boulimie du pouvoir) s’est finalement vu éjecter de son poste lors du IVème Congrès ordinaire en juillet 2017 (Député Tahirou Barry, ancien ministre : « Aujourd’hui, le président du Faso n’est plus en crise d’inspiration ; il est maintenant totalement en panne ! » ).

Michel Béré est appelé à la rescousse, avec pour mission majeure de « réunifier » le parti (les secousses ayant poussé des cadres et militants à rendre le tablier ou à se mettre à l’écart de son animation). Après trois ans de gestion, Michel Béré, tel un maître-nageur noyé, fini par quitter la marre PAREN.

L’enseignant de droit et ancien ministre de la culture (février 2018-janvier 2021), Abdoul Karim Sango, un des pronostiqués pour présider aux destinées du parti.

Le PAREN, membre de la majorité présidentielle depuis l’ascension au pouvoir de Roch Kaboré, est sorti bredouille de ces joutes démocratiques (alors qu’il comptait deux députés à la précédente législature 2015-2020). Tout comme Tahirou Barry avec son MCR, Michel Béré a lancé son parti, le RDN (Rassemblement pour le développement national, Burkina : Après le PAREN, Michel Béré fonde le Rassemblement pour le développement national (RDN) ), le 4 mai 2021.

C’est donc dire que le PAREN se trouve à un moment décisif de sa vie et les congressistes se devront certainement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faire tenir le parti, le faire rayonner dans cette faune politique et surtout répondre à l’impératif de sa création ou changer d’apostolat par rapport à celui de départ.


En tous les cas, on colle au PAREN, avec à sa tête son fondateur Laurent Kilachu Bado, l’image d’un parti politique qui s’est positionné dans l’éveil des consciences, la moralisation de la vie politique et publique… ainsi que dans la promotion de la croyance aux valeurs endogènes africaines pour sortir de l’ornière et parvenir au développement (Laurent Bado est, à titres illustratifs, farouchement opposé à l’homosexualité, à l’interdiction de la chicote à l’école, etc.).

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net