Le président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a procédé à l’inauguration du Centre Valère Somé pour l’innovation politique et le développement endogène. Ce centre sera un cadre de formation politique pour les jeunes et de promotion des idées de Valère Somé.

Décédé le 31 mai 2017 à Paris, Valère Somé a été un idéologue de la révolution du 4 août 1983 qui a porté au pouvoir le Capitaine Thomas Sankara et son Conseil national de la révolution (CNR). Après les évènements du 15 octobre 1987 qui ont mis fin brutalement et de façon tragique à la révolution, Valère Somé a publié des documents à travers lesquels il entend partager ses idées avec la jeune génération.


C’est donc pour contribuer à cela que le Centre Valère Somé pour l’innovation politique et le développement endogène a vu le jour. « Il s’agit pour nous de contribuer à travers ce centre à perpétuer le travail que Valère Somé avait commencé. Ce centre se veut un cadre qui va contribuer à la formation des gens de mon âge mais aussi de nos petits frères. Il faut dire que de la qualité de nos hommes politiques dépendra la qualité du développement de nos pays. Nous voulons former dans ce centre des hommes d’Etat à même de contribuer à la construction de nos pays », a indiqué Inoussa Ouédraogo, directeur exécutif du Centre.

Pour le premier responsable du Centre, c’est aussi un moyen de rendre hommage à Valère Somé. « Nous avons voulu lancer ce centre pour rendre hommage à un homme de conviction, à un homme de valeurs, à un idéologue, à un théoricien qui a contribué à la construction du Burkina Faso mais aussi à la construction de l’Afrique », a-t-il ajouté.


Des hommages bien mérités

La cérémonie a enregistré la présence des camarades d’enfance et des compagnons de lutte de celui dont le nom est attribué au Centre. Guy Yogo, Germaine Pitroipa, Sory Ouattara, Firmin Diallo, Louis Armand Ouali ont tous rendu, à travers un témoignage, hommage à Valère Somé.

Pour les uns, il était un visionnaire politique. « Un soir, après les mutineries de 2011, Valère m’a dit que Blaise va tomber parce qu’il a été fragilisé et que Roch et ses camarades allaient quitter le CDP. Et c’est ce qui s’est effectivement passé », a confessé Sory Ouattara, compagnon de lutte de Valère Somé. Pour Dr Guy Yogo, l’auteur du Discours d’orientation politique (DOP) de la révolution était aussi sensible à la souffrance de son semblable. « Je ne peux pas dire le nombre de fois que Valère m’a serré et a coulé des larmes. Nous avons connu l’exil ensemble et c’était une période difficile », a-t-il ajouté.


Pour l’avoir connu à l’école primaire à Gaoua, Louis Armand Ouali a fait des révélations sur la vie de Valère après le 15 octobre 1987. « Je l’ai connu à Gaoua, lui et Thomas Sankara. Nous étions leurs petits frères. Après le 15 octobre 1987, Thomas Sankara était assassiné, Valère Somé était dans une cachette, je suis celui qui l’a exfiltré du pays. Je lui ai dit que peut-être la personne chez qui il va pourra le trahir mais pas moi », a ajouté le conseiller spécial du président Roch Kaboré.

« J’étais avec lui le soir de son évacuation. Et je retiens qu’il a plus souffert de l’abandon de ses camarades que de la maladie », a indiqué Inoussa Ouédraogo, directeur exécutif du Centre.

Inoussa Ouédraogo, directeur exécutif du Centre

Selon lui, le centre a été créé sur initiative de Valère Somé. « Un soir, il m’a dit qu’il va aller à la retraite dans quelques mois et qu’il aura de l’argent pour ouvrir un centre de formation politique pour les jeunes. Il avait obtenu du fondateur du lycée Newton une salle où on se rencontrait régulièrement pour préparer l’ouverture du centre », a témoigné Inoussa Ouédraogo. Pour Sylvestre Somé, cette idée est vraiment du Valère Somé. « Ce centre entre en droite ligne des idées de Valère. Lorsqu’il était à l’Université de Dakar, quand il venait pour les vacances, il nous encadrait dans les différentes matières », a soutenu le représentant de la famille Somé.


Le centre est situé dans le quartier Zone I de Ouagadougou. « Il est ouvert à tout le monde. Si quelqu’un sent le besoin d’apprendre, il peut venir », a indiqué Inoussa Ouédraogo. Les cours seront dispensés par des enseignants d’université toujours en activité ou à la retraite. Certains ont travaillé avec Valère Somé.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source: LeFaso.net