Dans le cadre du projet « Accroître la participation citoyenne à la lutte contre la corruption et à la redevabilité publique à travers une plateforme d’information anti-corruption », le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et la délégation de l’Union européenne ont organisé, ce 9 décembre 2021, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, une rencontre avec les membres du Comité de suivi citoyen des prestations de service et une visite du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy.
Bien que de nombreuses actions soient entreprises pour lutter contre la corruption au Burkina Faso, le phénomène subsiste. En effet, selon le REN-LAC et Transparency International, la corruption est à un niveau presque endémique. Afin de lutter efficacement contre ce fléau, une approche s’appuyant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication avait été mise en place en avril 2018 par le REN-LAC et le Centre d’information, de formation et d’étude sur le budget (CIFOEB).
Cette approche s’est traduite par la mise en œuvre du projet « Accroître la participation citoyenne à la lutte contre la corruption et à la redevabilité publique à travers une plateforme d’informations anti-corruption ». À l’aboutissement du projet, l’heure est au bilan. C’est dans cette perspective que s’est tenue cette rencontre suivie d’une visite au sein du CMA de Pissy, un des sites pilotes du projet.
- Le REN-LAC et la délégation de l’Union européenne devant la boite à idées installée dans le cadre du projet
La visite avait pour objectif de s’imprégner des résultats des actions des comités de suivi installés dans le cadre du projet, de mesurer l’effectivité des outils de sensibilisation et de dénonciation mis en place et d’aborder les perspectives de coopération dans le domaine de la bonne gouvernance.
Aussi en termes de résultats, la mise en œuvre pratique a permis de créer 22 cadres de suivi-citoyen des prestations de services (CSC-PS) dans onze villes du Burkina Faso, à raison de deux par ville. Ces CSC-PS interviennent principalement dans deux secteurs que sont l’éducation et la santé. Leur rôle est de contribuer à l’amélioration de la qualité des prestations dans lesdits secteurs, en luttant contre la corruption et les mauvaises pratiques et en effectuant un suivi budgétaire.
Dans le cadre du projet, des outils de sensibilisation et de dénonciation ont également été conçus à savoir des panneaux géants, des affiches, une boîte à idées et un poste téléviseur diffusant un message de sensibilisation en boucle.
- Un des panneaux géants installés au CMA de Pissy
Pour le coordonnateur du CMA, Constant Nana, ces outils ont été d’une grande utilité pour le centre de santé. « Déjà, il faut dire que cela a participé à l’amélioration de la relation soignant-soigné, parce que le projet a créé une certaine confiance et cette confiance améliore la qualité des soins. Le projet a aussi permis de réduire la peur que les personnes avaient pour dénoncer les cas de corruption… et cela ne peut que nous satisfaire », a-t-il détaillé.
Quant au représentant de l’Union européenne, Antonio Marquez Camacho, il assure que l’institution est satisfaite. « Je pense que la visite d’aujourd’hui l’a montré, c’est un projet qui a donné de bons résultats… mais il faudrait que ce qui a été mis en place ici puisse continuer et surtout soit étendu à d’autres villes. Il faut aussi que le citoyen local se mobilise pour étendre ce type d’actions à d’autres cadres pour que ce soit vraiment répandu dans tout le pays. »
Le projet prenant fin le 31 décembre 2021, le REN-LAC, en termes de perspectives envisage d’établir des stratégies afin de décupler certains aspects positifs pour appuyer les structures dans la poursuite du processus de lutte. Il envisage également de mobiliser les ressources nécessaires pour poursuivre les activités inachevées car le processus est ardu, explique le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo.
Nado Ariane Paré ( Stagiaire)
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents