L’opération anti-terroriste des Forces armées maliennes (FAMa) du 23 au 31 mars 2022 à Moura, au Centre du pays, continue d’« inquiéter » l’ONG Human Right Watch et le Quai d’Orsay.

« Les forces armées du Mali ont effectué une opération militaire réussie, lors de laquelle plus de 200 combattants islamistes ont été tués dans le village de Moura », déclare le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, rapporte le média TV5 Monde.

« On aimerait féliciter les Maliens pour cette victoire importante dans la lutte contre la menace terroriste », souligne le communiqué.

Cette information est une pilule qui ne passe pas au niveau du Quai d’Orsay. « Les autorités de Bamako annoncent 200 terroristes tués, sans pertes civiles. J’ai du mal à croire, j’ai du mal à comprendre, j’ai du mal à accepter ces explications », s’insurge le chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian.

« Il faut une enquête des Nations unies et nous la demandons », soutient le ministre français des Affaires étrangères. « C’est le rôle des Nations Unies que de mener cette enquête en complément de la déclaration du président de la junte. parce qu’ils sont présents au Mali entre autres pour ça. Ça s’appelle la MINUSMA, mission qui regroupe plus de 10000 personnes où il y a une division spécialisée dans ce type d’enquête et d’investigations. Et nous souhaitons que ça soit le cas », a dit Jean Yves Le Drian, sur le plateau de l’émission « C à Vous » sur France 5, ce vendredi 8 avril.

Pour le patron de la diplomatie française, c’est le rôle des Nations unies de mener cette enquête. « Sauf qu’à l’heure actuelle, ils n’ont pas le droit d’accéder à la zone du centre où ont été commises a priori ces exactions », déplore-t-il.

Pour rappel, l’armée malienne a affirmé vendredi 2 avril, dans un communiqué, avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes » lors d’une opération dans une zone sahélienne du centre du Mali (Moura), menée du 23 au 31 mars.

La France s’est dite « gravement préoccupée » par de possibles « exactions » commises au Mali par des soldats maliens « accompagnés de mercenaires » du groupe privé russe Wagner, dont la présence continue de cristalliser les débats et détériorer les relations entre Bamako et Paris.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net