L’Association pour la recherche et la formation en agro-écologie (ARFA) a organisé sa 23e assemblée générale ordinaire, ce samedi 30 avril 2022 à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, il a été question de faire le bilan des activités menées en 2021 et de présenter le programme de l’année en cours. Il s’est aussi agi d’examiner et d’adopter les rapports du conseil d’administration, ainsi que ceux des commissaires aux comptes. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président du conseil d’administration de l’ONG, Mathieu Savadogo, en présence des représentants des différentes structures partenaires.

Au cours de cette Assemblée générale ordinaire (AGO), une présentation des différentes activités menées durant l’année 2021 a été faite aux participants. En termes d’activités menées, il y a eu, entre autres, des activités de production sylvo-pastorale biologique et agro-écologique, de transformation agro-alimentaire, l’appui à l’insertion socio-économique des jeunes et des femmes pour leur autonomisation.

En clair, selon le coordonnateur général d’ARFA, Abel Beda, l’association a accompagné les producteurs à développer des systèmes de production adaptés, à travers des formations et des aménagements leur permettant d’avoir un capital productif.

Mathieu Savadogo, président du conseil d’administration d’ARFA.

En sus, il y a eu l’aménagement de périmètres maraîchers, l’appui à l’aviculture villageoise améliorée, le développement d’unités de transformation, la formation des jeunes et des femmes aux métiers agro-sylvo-pastoraux, sans oublier le plaidoyer à l’échelle nationale comme internationale en faveur de l’agro-écologie.

La mise en œuvre de ces activités s’inscrit, selon Abel Beda, dans le cadre du 7e Programme d’appui au développement socio-économique responsable (PADSER) exécuté de 2017-2021.

Les activités ont été menées dans un contexte difficile dû à la situation sécuritaire et sanitaire, a précisé le président du conseil d’administration d’ARFA, Mathieu Savadogo. Il a aussi annoncé que l’ONG a amorcé la mise en œuvre de cinq nouveaux projets par la signature de conventions de partenariat d’un montant total de 1 256 748 532 francs CFA.

Abel Beda, coordonnateur général de l’Association pour la recherche et de la formation en agro-écologie.

Toujours concernant les activités mises en œuvre courant 2021, il a déclaré qu’elles ont touché 119 villages répartis dans 41 communes dans les trois régions d’intervention (Est, Centre-Est et Nord) et 17 établissements d’enseignement du primaire et du secondaire. Ce qui est satisfaisant, selon le coordonnateur général. Parce que, dit-il, malgré les défis liés à l’insécurité et à la pandémie de Covid-19, ARFA a pu développer des initiatives qui lui ont permis de mener ses activités, sans pour autant exposer ses bénéficiaires. D’ailleurs, le taux de réalisation s’évalue techniquement à 87 %, et financièrement à 84,6%.

Concourir à l’amélioration des conditions de vie des populations

Au cours de cette AGO, le président du conseil d’administration a aussi rappelé que les activités d’ARFA reposent sur trois socles essentiels que sont la gestion de la fertilité des sols, le contrôle de l’érosion et l’agroforesterie. Et tout cela appuyé par des activités de renforcement des capacités, sans oublier la mobilisation des ressources qui permettent de redonner confiance aux paysans, foi de Mathieu Savadogo.

Dr Cédric Kambiré, chercheur, membre d’ARFA.

A l’en croire, les populations qui avaient quitté certains villages à cause de la dégradation des terres et aux aléas climatiques sont retournées, parce que les conditions sont devenues beaucoup plus intéressantes et les activités économiques plus propices. Et c’est en cela que la recherche a son importance dans l’action d’ARFA, a fait savoir Dr Cédric Kambiré, chercheur en agropédologie à l’Institut de recherche en science appliquée et technologie du CNRST. Car selon ses explications, la recherche vient appuyer ces actions menées sur le terrain, quantifier les effets de ces pratiques agro-écologiques à la fois sur l’environnement, l’amélioration des conditions de vie et la capacité des producteurs à s’adapter aux changements climatiques. Ce qui permettra de produire des évidences scientifiques qui aideront les acteurs à mieux nourrir le plaidoyer et de crédibiliser la parole publique sur l’agro-écologie pour qu’elle devienne un outil viable et efficace pour l’adaptation aux changements climatiques. Et de son avis, cela va permettre aux politiques publiques d’être mieux sensibilisées et de les intégrer dans les politiques publiques.

Membres et représentants des structures partenaires réunis pour la 23e assemblée générale ordinaire.

S’agissant des perspectives, le président du conseil d’administration a indiqué qu’il est prévu des activités de renforcement de celles qui sont déjà mises en œuvre.

En rappel, ARFA a été créée depuis 1995 au Burkina Faso et elle intervient dans trois zones, notamment les régions de l’Est, du Nord et du Centre-Est. Sa mission, c’est de contribuer au maintien et à la promotion d’un environnement sain et productif par la création, avec l’engagement des collectivités villageoises, d’une agriculture nouvelle basée sur l’agro-écologie.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net