Le Réseau d’accès aux médicaments essentiels (RAME) a sacrifié à la tradition en animant ce jeudi 9 novembre 2023 une conférence de presse pour présenter le rapport alternatif de veille citoyenne 2022. Ce rapport fait l’état des lieux de l’accès aux soins de santé pour les maladies prioritaires au Burkina Faso.
Pour l’année 2022, l’Observatoire citoyen sur l’accès aux services de santé (OCASS) a pu collecter les données dans 64% des districts sanitaires contre 56% en 2021. Et ce malgré la situation sécuritaire difficile que connaît le Burkina Faso. Plusieurs points positifs ont été relevés par l’OCASS en 2022.
On note ainsi entre autres que 98% des personnes vivant avec le VIH rencontrées étaient à jour de leurs examens charge virale contre 92,67℅ en 2021, 97% des patients consultés pour paludisme ont bénéficié d’un test de diagnostic rapide.
96% des usagers rencontrés affirment que l’Agent de santé à base communautaire (ASBC) a toujours été disponible et 99,7% des centres de santé visités avaient au moins un gérant de dépôt de médicaments essentiels génériques.
Néanmoins des difficultés et dysfonctionnements existent et méritent que les autorités sanitaires s’y penchent. Au nombre de ces difficultés, on note que le niveau de fréquentation des enfants de moins de 5 ans pour la vaccination est passé de 29% en 2021 à 24% en 2022, soit une baisse de cinq points.
11% des accompagnants des enfants et 6% des femmes enceintes rencontrés affirment n’avoir pas reçu gratuitement tous les médicaments et 81%, ce sont des ruptures de médicaments.
Le rapport révèle également que 66% des responsables de formations sanitaires avouent ne pas intégrer les besoins des ASBC dans leurs commandes, 3% des ASBC n’ont pas reçu leurs pécules au cours de l’année 2023. Des ruptures de molécules ont aussi été constatées dans 39% des centres de santé visités, etc.
Face aux nombreux dysfonctionnements relevés, le RAME fait de nombreuses recommandations. Il recommande ainsi entre autres d’interpeller les formations sanitaires sur les principes d’utilisation des tests de diagnostic rapide et éviter les dépistages systématiques avant les consultations, d’accroître l’implication des acteurs communautaires dans le suivi et le traitement des malades de tuberculose à travers un système de prise en charge communautaire et d’instituer des sanctions fortes pour décourager les cas de rackets, de détournement des produits des patients et des ventes parallèles des produits de la gratuité des soins.
Il suggère également de rendre obligatoire la prise en compte des besoins des ASBC dans les approvisionnements et de faire un recyclage de tous les ASBC.
Le RAME dispose d’une ligne verte où il est possible de signaler tout dysfonctionnement dans les formations sanitaires. Il s’agit du 80001120.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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