Une exposition archéologique se tient à l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) du 8 mai au 31 juillet 2025, en hommage aux pionniers de l’archéologie et de l’histoire de l’art, qui ont donné de leur temps, de leur savoir, de leur énergie, pour que l’archéologie et l’histoire aient une place au soleil au Burkina. Il s’agit du Pr Jean-Baptiste Kiethega (10 mai 1947-5 août 2020), du Dr Antoine Millogo, du Dr Oumarou Nao et du Pr Lassina Koté. La cérémonie d’ouverture de l’exposition a été présidée par le ministre en charge de la recherche scientifique. Le thème retenu à cette occasion est : « 400 000 ans de présence au Burkina Faso ». Le ministre en charge de la culture lui, en était le parrain. Il a, par la voix de son chargé de mission, promis donner suite favorable aux découvertes faites par les historiens.

L’exposition qui se tient à l’UJKZ, précisément aux Écoles doctorales, présente aux historiens en devenir, aux passionnés d’histoire, aux Burkinabè et au monde, les objets de la préhistoire, de la métallurgie, de la céramique, de l’art, de l’architecture, des mottes d’inhumation, des éléments du patrimoine culturel, etc. C’est une activité qui rend hommage aux pionniers de l’archéologie et de l’histoire de l’art au Burkina que sont Pr Jean-Baptiste Kiethega (10 mai 1947-5 août 2020), Dr Antoine Millogo, Dr Oumarou Nao et Pr Lassina Koté. « Tous les archéologues que nous avons au Burkina sont leurs héritiers. L’enseignement de l’archéologie et de l’histoire de l’art est installé dans notre pays grâce à eux. Ils ont produit des connaissances sur le passé qui ne peuvent se raconter par la tradition orale », a justifié Pr Jean Célestin Ki.

« À la fin de l’exposition, nous prévoyons une journée au cours de laquelle, des témoignages seront faits sur eux », Pr Jean Célestin Ki

À la question de savoir pourquoi les données ne vont pas au-delà ou en deçà de 400 000 ans, Pr Koté, l’un des enseignants à l’honneur, évoque une question de précision des données. « Cette activité présente l’état des investigations archéologiques au Burkina, permettant de suivre une évolution de l’occupation humaine depuis plus d’un million d’années. Mais l’exposition se concentre sur 400 000 ans jusqu’à aujourd’hui, parce qu’avant cette date, les données ne sont pas très précises. Mais à partir du paléolithique moyen, on a des éléments très concrets attestant de la présence de l’homme, permettant de suivre leurs systèmes techniques et leurs systèmes économiques », a-t-il justifié.

« Nos frères cadets ont estimé qu’il serait bien de nous rendre hommage, nous les en remercions », Pr Lassina Koté

Pr Adjima Thiombiano, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, dit porter un regard plein d’admiration pour ces enseignants qui ont cherché et trouvé. « Ils ont montré que nos ancêtres étaient des ingénieurs, qu’ils ont su proposer des outils de travail. Que ce soit dans l’artisanat, la culture, l’architecture, etc., tout est expliqué à travers cette exposition. J’invite tout Burkinabè à faire un tour ici, pour comprendre comment ces outils sont arrivés, comment on valorise cette ingéniosité de nos grands-parents pour nous développer », a-t-il lancé. D’autres aspects restent à investiguer. « De concert avec les autres départements, surtout celui en charge de la culture, le gouvernement donnera une importance particulière à la découverte de cet autre pan de l’histoire du Burkina Faso », a-t-il assuré.

« Je tiens à féliciter tous les pionniers de cette discipline qui nous permettent de savoir d’où nous venons, où nous sommes et où nous devons aller », Pr Adjima Thiombiano

Pour rappel, Pr Kiethega est à l’origine de l’enseignement et de la recherche en archéologie au Burkina Faso. Il est le père de l’archéologie burkinabè. Dr Millogo, spécialiste de la préhistoire notamment du paléolithique, est celui dont l’arrivée au département d’Histoire et d’Archéologie en 1984 a été non seulement un renfort pour Pr Kiethega, mais a aussi contribué à la spécialisation de l’enseignement et de la recherche sur la préhistoire. Dr Nao, lui, est historien de l’art. Son arrivée au département d’Histoire et Archéologie en 1989 a enrichi les contenus des enseignements de cette discipline et a véritablement lancé la recherche en histoire de l’art. Pr Koté, préhistorien et spécialiste du néolithique, a, à son arrivée au département d’Histoire et d’Archéologie en 1993, permis la formation d’une équipe d’archéologie qui a énormément investigué sur le terrain. Ils ont à leur actif plusieurs publications scientifiques et thèses encadrées.

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net