La guérisseuse burkinabè connue sous le nom d’Adja de Komsilga était à l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) dans la soirée du 15 mai 2025 pour marquer son adhésion à cette journée commémorative des coutumes et traditions. Elle a été invitée par le mouvement Deux heures pour nous, deux pour Kamita, comme marraine de ladite journée.
C’est aux côtés du coordonnateur national du mouvement Deux heures pour nous, deux pour Kamita, Imhotep Bayala, qu’Amsétou Nikièma a prêché aux étudiants l’importance de connaître ses origines et, partant de là, ses coutumes et ses traditions, avant d’alerter en ces termes : « Nous sommes des Africains et nous ne pouvons pas aller adopter la culture d’autrui et vouloir que les choses marchent ».
Adulée par le public du mouvement de M. Bayala, Mme Nikièma est revenue sur son parcours, ses croyances et ses connaissances en matière de plantes et de leur efficacité dans la chaîne des soins. Une occasion pour la marraine de prodiguer par ailleurs des conseils de savoir-vivre et de savoir-être dans la société traditionnelle burkinabè. Tout en invitant les jeunes, ceux qui veulent réussir et vivre longtemps, à respecter leurs parents et à apprendre auprès de ceux-ci pour que, demain, leurs enfants fassent la même chose.
Pour le fondateur du mouvement, le Burkina Faso ne doit pas s’ouvrir au monde sans d’abord épouser sa propre culture et, aujourd’hui, c’est cette victoire que nous avons eue. La deuxième victoire, c’est la religion traditionnelle qui est désormais officialisée comme toute autre religion.
« Les gens avaient un mauvais regard. Quand on voit quelqu’un qui est traditionnel, on voit que c’est diabolique, c’est satanique, alors que c’est une religion comme toutes les autres. Aujourd’hui, pour nous, c’est participer à une promotion de la tradition auprès de la jeunesse, parce que si elle renonce à être l’héritière des valeurs de nos ancêtres, alors il n’y aura pas d’avenir, mais si la jeunesse, qui est entre l’enfance et les adultes, accepte d’être l’héritière de nos valeurs traditionnelles, c’est sûr que demain elle va aussi transmettre ces valeurs-là aux enfants qui viendront derrière nous et ainsi de suite », a-t-il déclaré, et d’ajouter que « dans la religion traditionnelle, on dit que tu ne dois pas sortir avec la femme d’autrui, tu ne dois pas voler et faire le mal. Est-ce que c’est différent de ce qu’on dit à l’Église à travers la Bible ? »
En somme, célébrer cette journée, c’est « pérenniser nos valeurs et nous sommes parvenus à ériger les religions traditionnelles à un stade de dignité et de respectabilité de sorte que personne ne soit plus gêné d’affirmer son africanité et que les gens soient libres de dire aussi qu’ils sont animistes », a-t-il analysé, et de conclure qu’en n’étant pas habilité à égorger des poulets et des moutons comme les initiés, mais il peut au moins faire quelque chose qui va valoriser les coutumes et traditions de son pays au cours de cette journée.
C’est d’ailleurs ce qui justifie les défilés et les danses des différentes communautés au cours de la cérémonie, qui ont montré la diversité des valeurs culturelles dont regorge le Burkina, a-t-il résumé, tout en invitant les jeunes à s’intéresser à leur propre culture. Laquelle culture est, selon lui, riche dans sa diversité et qu’il faut épouser et défendre. Tout en exhortant les jeunes à assumer cette différence en présence de n’importe qui, parce que l’Afrique a des savoirs qu’il faut valoriser.
YZ
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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