Du 30 mai au 2 juin prochains, le siège de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), situé au quartier Gounghin de Ouagadougou, vibrera au rythme de la 16e édition de la Foire aux semences de variétés améliorées de plantes. L’annonce a été faite ce jeudi 29 mai lors d’une conférence de presse animée par les responsables de l’INERA et du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST).
Le directeur de l’INERA, Dr Drissa Sérémé, accompagné du délégué général du CNRST, Dr Emmanuel Nanéma, et du directeur adjoint de l’INERA, Dr Blaise Ouédraogo, a présenté les grandes articulations de cette foire annuelle, devenue un rendez-vous incontournable pour les acteurs du monde agricole burkinabè. Le thème retenu pour cette édition est évocateur : « Contribution des résultats de la recherche à la promotion de l’entrepreneuriat agricole pour une souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso ».
Une foire sous le sceau de l’engagement gouvernemental
L’importance stratégique de cette activité se traduit par le soutien marqué des plus hautes autorités. La 16e édition est placée sous le patronage du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, et le parrainage du ministre d’État chargé de l’Agriculture, le commandant Ismael Sombié. Deux autres membres du gouvernement, Émile Zerbo, ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, et Roger Baro, ministre de l’Environnement, apportent leur appui en tant que co-parrains.
Pour les organisateurs, ce soutien politique reflète la volonté du gouvernement de bâtir une agriculture résiliente, innovante et durable, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires, climatiques et économiques.
Un programme riche et intéressant
L’intérêt ultime de cette foire demeure la promotion des semences de variétés améliorées, véritables catalyseurs d’une agriculture performante et compétitive. L’objectif, selon le Dr Drissa Sérémé, est de « faire connaître et encourager l’utilisation des variétés améliorées issues de la recherche nationale, en vue d’augmenter les rendements agricoles, améliorer la sécurité alimentaire et générer des opportunités économiques pour les producteurs ».

Au programme de ces quatre jours, sont prévus des expositions-ventes de semences améliorées, permettant aux producteurs de s’approvisionner en matériel végétal de qualité ; des stands d’exposition, offrant une vitrine aux start-up agricoles, coopératives, institutions et projets innovants ; mais aussi des panels thématiques, animés par des experts, chercheurs et entrepreneurs.
Parmi les thématiques à aborder lors des panels figurent l’utilisation des variétés améliorées dans le contexte des changements climatiques, l’amélioration de la productivité et les stratégies de valorisation des résultats de la recherche agricole.
Favoriser les synergies entre recherche et acteurs du terrain
Au-delà des expositions, la foire mettra un accent particulier sur les échanges B2B (business-to-business). Ces rencontres d’affaires visent à créer des partenariats entre producteurs, distributeurs, transformateurs, chercheurs, ONG et acteurs institutionnels. Elles permettront de tisser des liens durables entre l’offre scientifique et la demande du marché, dans une logique de co-construction de solutions adaptées aux réalités agricoles du pays.
« Nous avons pu mettre au point des bio-pesticides. Ce que nous appelons habituellement les bio-insecticides, aussi bien pour la conservation d’un certain nombre de spéculations que pour le traitement des champs avant le passage à la culture. Ces bio-insecticides sont brevetés à travers le brevet de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) », a souligné Dr Emmanuel Nanéma du CNRST, appelant à une meilleure vulgarisation des résultats de la recherche.

Une vitrine de l’agriculture d’avenir
Cette foire se veut également un espace de sensibilisation et de formation, notamment pour les jeunes entrepreneurs agricoles, les groupements féminins et les producteurs souhaitant améliorer leur compétitivité. C’est aussi une tribune pour démontrer la contribution de la recherche scientifique à la quête de souveraineté alimentaire et nutritionnelle, un objectif prioritaire pour le Burkina Faso dans le contexte actuel.
Cette édition marque une étape importante dans la reconnaissance du rôle stratégique que joue la recherche scientifique dans le développement agricole du pays. De ce fait, les organisateurs invitent les producteurs, entrepreneurs, étudiants, chercheurs, partenaires techniques et financiers ainsi que le grand public à y participer massivement. Le site de l’INERA à Gounghin s’apprête ainsi à accueillir une diversité d’acteurs venus des quatre coins du pays et de la sous-région, animés par une volonté commune ; celle de semer aujourd’hui les graines d’une agriculture burkinabè plus performante, plus résiliente et souveraine.

La 16e édition de la Foire aux semences de variétés améliorées de plantes revêt une dimension sous-régionale avec la participation attendue des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (le Mali, le Niger et le Burkina Faso) ainsi que du Tchad. Cette ouverture au-delà des frontières nationales vise à favoriser les échanges d’expériences, la mutualisation des bonnes pratiques en matière de recherche agricole et la promotion de l’intégration régionale dans le secteur des semences. Elle permettra également de mettre en lumière les initiatives de coopération scientifique entre ces pays sahéliens confrontés à des défis similaires en matière de sécurité alimentaire, de résilience climatique et de développement rural.
Bien plus qu’un événement, la Foire aux semences est un acte de foi en l’avenir agricole du Burkina Faso.
Hamed Nanéma
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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