Le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) et la Société burkinabè de tomates (SOBTO) ont signé une convention de partenariat pour soutenir la production et la commercialisation de la tomate au Burkina Faso. La cérémonie de signature a eu lieu mercredi 2 juillet 2025 au siège de la SOBTO, à Bobo-Dioulasso. C’était en présence des responsables des deux structures, de femmes productrices et de partenaires.
La signature de cette convention de partenariat vise à renforcer la chaîne de valeur de la tomate, en apportant des solutions aux femmes productrices. Il s’agit aussi d’appuyer la production et la commercialisation de la tomate au Burkina Faso, tout en assurant un accompagnement structurant des femmes engagées dans la filière. L’initiative s’inscrit dans la vision du gouvernement de soutenir les filières agricoles à fort potentiel de création de richesses, tout en mettant un accent particulier sur l’inclusion économique des femmes.
En effet, au Burkina, la production de tomate constitue une activité génératrice de revenus essentielle pour de nombreuses familles, notamment en milieu rural. Elle constitue aussi une opportunité économique majeure pour les femmes. Toutefois, la filière est confrontée à de nombreuses contraintes, telles que le manque de financement, les difficultés d’accès aux intrants agricoles, une faible valorisation de la production locale, etc.

Une impulsion nouvelle pour la filière tomate
C’est dans ce contexte que le FAARF, fidèle à sa mission de promotion d’autonomisation économique des femmes à travers l’appui à leurs activités génératrices de revenus, s’est associé à la Société burkinabè de tomates, acteur industriel engagé dans la transformation locale. La convention signée prévoit donc une synergie d’action pour structurer la filière, du champ à l’usine. À travers cette convention, le FAARF et la SOBTO entendent relever les défis liés à la conservation, au stockage et à la transformation de la tomate, afin de réduire les pertes post-récolte et d’assurer une meilleure disponibilité du produit toute l’année.
La directrice générale du FAARF, Dr Ravigsida Dorcas Tiendrebéoo/Compaoré, a affirmé que ce partenariat permettra aux femmes d’augmenter leurs revenus tout en renforçant l’approvisionnement de la SOBTO, avec un impact positif pour l’économie locale. « Ce matin, nous venons de signer une convention très importante entre le FAARF et la SOBTO, qui va impacter certainement les braves femmes burkinabè productrices de tomates. Notre objectif est de renforcer l’autonomisation économique des femmes, tout en contribuant à la valorisation d’une filière porteuse de revenus et d’emplois », a-t-elle déclaré.

Cette convention porte sur deux volets, a détaillé la directrice générale : « Pour le premier, il s’agit de faciliter le financement des coopératives qui travaillent déjà avec la SOBTO. Donc, le FAARF s’engage à accompagner ces braves femmes déjà bien constituées et qui travaillent avec la SOBTO. Et notre rôle sera de faciliter le financement de ces coopératives. Pour le second point, nous avons, de notre côté, des femmes bénéficiaires du crédit FAARF qui sont dans la production de la tomate et qui, souvent, ont un problème d’écoulement de leurs produits. Donc cette convention permettra à ces femmes de pouvoir écouler facilement leurs produits, afin de booster leurs revenus. Et ça sera aussi au bénéfice de tout le peuple burkinabè », a expliqué la directrice générale du FAARF.
Un partenariat gagnant-gagnant
De son côté, le directeur général par intérim de la SOBTO, André Millogo, a salué « un partenariat structurant qui va permettre de sécuriser la matière première et améliorer la compétitivité de l’usine. » Il a affirmé qu’en cette période d’hivernage marquée par une baisse de la production de tomates, cette signature de convention vient répondre à un véritable besoin et soutenir la continuité industrielle.

« Cette convention représente beaucoup pour la SOBTO en ce sens que l’acquisition de la matière première au profit de l’usine constitue notre défi majeur. L’intention pour la SOBTO, en collaboration avec le FAARF, c’est de faire tourner l’usine 24h/24 et 7j/7, afin que les produits de SOBTO, la marque A’diaa, puissent se trouver sur tous les marchés, les étals et les yaars du Burkina Faso », a soutenu le directeur général de la SOBTO, André Millogo.
Avant de poursuivre : Actuellement, nous sommes à l’arrêt parce que nous sommes en saison d’hivernage, donc la production de la tomate a baissé considérablement auprès des producteurs. La raison est que ce sont les mêmes superficies cultivables que les producteurs utilisent pour leurs cultures vivrières, donc c’est une période difficile. »
Les femmes bénéficiaires, réunies pour l’occasion, n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. Si pour certaines femmes, ce partenariat leur permettra d’avoir des crédits pour augmenter leurs rendements, pour d’autres, c’est un moyen sûr pour écouler leurs produits. Pour Alimata Zoungrana/Nana, productrice de tomates à Farakoba, cet accord lui garantit un débouché sûr pour ses récoltes. Elle a confié que cela motive à produire davantage et en toute sérénité.
« Cette convention va vraiment nous apporter beaucoup de choses, puisque souvent nous avons des difficultés d’écoulement de nos produits et les tomates pourrissent dans les champs. Mais avec la signature de cette convention, nous sommes rassurées que lorsque nous allons produire, l’écoulement sera facile », se réjouit Alimata Zoungrana/Nana.

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Ce partenariat gagnant-gagnant entre le FAARF et la SOBTO marque une avancée majeure pour la filière tomate. Il valorise le travail des femmes, soutient l’économie locale, renforce la sécurité alimentaire et contribue à faire rayonner les produits burkinabè sur l’ensemble du territoire. Ce partenariat pourrait, à terme, servir de modèle pour d’autres filières agricoles stratégiques dans le pays.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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