Le collectif des habitants de Ouidtenga, dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou, ont tenu une conférence de presse ce 15 juillet 2025 pour dénoncer ce qu’elles qualifient d’« injustice foncière ». Elles s’opposent à l’implantation de balises par le ministère de l’Urbanisme sur leurs parcelles qu’elles affirment avoir acquises légalement, et appellent les autorités à clarifier la situation.
Réunis autour de leur porte-parole, Jacob Ouédraogo, les habitants de Ouidtenga ont exprimé leur profonde inquiétude face à des opérations de délimitation menées, depuis le 23 juin 2025, par des agents du ministère de l’Urbanisme et de l’habitat , accompagnés des forces de l’ordre. « Ils ont commencé à poser des balises autour de nos habitations sans préavis, prétendant agir sur instruction de l’État et même du Président du Faso », a déclaré le porte-parole.
Selon les habitants, le terrain de Ouidtenga avait déjà été loti depuis 2021 par des sociétés immobilières agréées dont NIPAB, ZAGRACHE et ta MIC. De nombreux acquéreurs y ont construit et y vivent depuis. Mais en 2022, une autre société, IMMOREX, a revendiqué la propriété du site, déclenchant une procédure judiciaire qui a donné raison aux habitants en première instance et en appel.
La tension a été relancée par la signature d’un arrêté interministériel le 30 juin 2025, portant mesures conservatoires sur un site de 666 hectares à Guiguemtenga, dans la commune de Koubri. Le problème selon le collectif est que cet arrêté, censé concerner Guiguemtenga, a servi de base pour poser des balises à Ouidtenga, qui relève administrativement de l’arrondissement 11 de Ouagadougou.
« Guiguemtenga et Ouidtenga sont deux sites différents. Nous ne comprenons pas pourquoi on applique un arrêté concernant Koubri sur notre territoire », a expliqué le porte-parole. Les habitants assurent avoir tenté de raisonner la délégation du ministère venue rencontrer le chef coutumier le 3 juillet dernier, sans succès. L’intervention aurait dégénéré en heurts, avec l’usage de gaz lacrymogènes, plusieurs blessés et des arrestations.
Face à cette situation, les habitants disent avoir saisi les autorités compétentes et déposé une demande d’audience auprès du ministre en charge de l’Urbanisme. Mais jusqu’à présent, aucune réponse officielle ne leur est parvenue. « Nous sommes dans un État de droit. Nous faisons confiance au Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, pour que justice soit faite », a insisté Jacob Ouédraogo.
Les populations de Ouidtenga réaffirment leur détermination à utiliser « toutes les voies légales » pour défendre leurs droits fonciers. Elles appellent les autorités à clarifier l’arrêté interministériel et à mettre fin à ce qu’elles considèrent de « manœuvre d’expropriation déguisée ».
Le collectif a salué le soutien de leur chef coutumier ainsi que la présence des sociétés immobilières concernées, qui ont réitéré la légalité de leurs transactions.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents