La caravane de presse visant à constater l’effectivité des mesures prises par le gouvernement pour la réduction des coûts des examens et des médicaments essentiels génériques a poursuivi son périple au Centre hospitalier universitaire Sourô-Sanou de Bobo-Dioulasso et au Centre hospitalier régional de Banfora. Là également, ces mesures sont effectives, au grand bonheur des usagers, qui se disent soulagés par les nouveaux tarifs.
Au Centre hospitalier universitaire Sourô-Sanou de Bobo-Dioulasso (CHUSS), la réduction des coûts des examens de scanner et d’IRM en vigueur depuis une année est une réalité. Pour le directeur général, Gustave Dabiré, cette réduction est une véritable bouffée d’oxygène pour les patients, qui arrivent aisément à faire les examens demandés par les médecins. Il a indiqué que ce sont environ 500 scanners et 300 IRM qui sont pratiqués par an, toute chose qui, ajoute-t-il, participe à un meilleur diagnostic pour une meilleure prise en charge des patients.

Avec la barrière financière qui est levée, c’est un flux important de patients qui convergent vers le CHUSS pour bénéficier des examens d’imagerie médicale. Cependant, la demande est forte mais les moyens et les ressources humaines sont limités. Pour ce qui concerne particulièrement l’IRM, le CHUSS est le seul à en disposer dans le grand-Ouest. Et de ce fait, tous les patients de Banfora, Gaoua et Dédougou qui ont besoin d’effectuer cet examen sont redirigés vers le CHUSS. C’est pourquoi le directeur général de l’hôpital plaide auprès du ministère de la Santé et des partenaires au développement pour l’acquisition d’un second scanner et d’une IRM, pour faire face à la forte demande.
L’hémodialyse facilement accessible
À en croire Dr Hamidou Sawadogo, médecin néphrologue à l’unité de dialyse du CHUSS, dans un passé encore récent, pour bénéficier de l’hémodialyse, le patient devait débourser une caution de 500 000 F CFA pour l’hémodialyse chronique et 15 000 F CFA par séance pour l’hémodialyse aiguë. La réduction du coût de la séance à 1 500 F CFA pour l’hémodialyse aiguë et la suppression de la caution pour l’hémodialyse chronique viennent donc soulager, selon lui, les patients qui ne pouvaient pas payer les anciens forfaits.

À l’unité de dialyse du CHUSS, ce sont 125 dialysés chroniques qui sont enregistrés pour quinze machines. Depuis l’application de la nouvelle tarification, 17 nouveaux patients ont été inclus. Une situation qui s’explique, selon Dr Hamidou Sawadogo, par le fait que le centre de dialyse n’a pas été étendu après la mesure. « Après cette mesure, il y a eu beaucoup de cas aigus qui ont demandé l’accès à l’hémodialyse, mais nous n’avons pas de place pour les prendre. La mesure est certes très importante, mais nous pensons qu’elle devrait être accompagnée par une extension du centre d’hémodialyse, voire la construction d’autres centres dans les zones environnantes de Bobo-Dioulasso », a-t-il expliqué.

En plus du plaidoyer pour le renforcement des équipements et des ressources humaines, Dr Sawadogo a aussi plaidé pour une diversification des moyens de prise en charge des malades en insuffisance rénale terminale. Il s’agit entre autres de la concrétisation de la transplantation rénale qui, selon lui, va permettre de désengorger les centres d’hémodialyse ; de la mise en place d’autres techniques de dialyse comme la dialyse péritonéale.

Une réduction des évacuations
La mise en service de l’unité de scanner au CHR de Banfora est intervenue en juin 2024, avec la mesure de réduction du coût de l’examen. À en croire le directeur général de cet hôpital, Bruno Dembélé, ce sont environ 1 000 scanners qui ont déjà été réalisés au premier semestre de l’année 2025, ce qui témoigne d’un engouement important chez les patients. La disponibilité de cet examen et l’accessibilité de son coût ont aussi permis de réduire les évacuations sanitaires vers le CHUSS de Bobo-Dioulasso. Bruno Dembélé indique que les évacuations, qui pouvaient atteindre 130 par mois, sont passées à 75-80 depuis la disponibilité et l’accessibilité de l’examen de scanner.

Au niveau de la pharmacie hospitalière, la réduction du coût des médicaments essentiels est aussi une réalité. Seulement, déplore Boureima Ouédraogo, pharmacien en chef de la pharmacie hospitalière, les ruptures sont fréquentes. Il a donc plaidé pour une amélioration des prestations à ce niveau, afin de rendre disponibles les produits pour les patients.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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