Le Secrétariat technique des Travaux à haute intensité de main-d’œuvre (ST-THIMO) lance dans le mois d’août 2025 une initiative d’appui aux travaux à haute intensité de main-d’œuvre. 500 condamnés sont concernés par cette initiative qui se déroulera dans 22 communes à travers le pays, et dont l’échéance court jusqu’au mois de décembre. L’annonce a été faite ce jeudi 31 juillet par le secrétaire technique, le capitaine Ollo Palenfo, en conférence de presse. Cette entreprise permettra à terme d’atténuer les charges de l’État, mais aussi de réduire la population carcérale. Le lancement officiel est prévu se tenir le samedi 2 août 2025, à Ziniaré.
L’initiative Appui THIMO a été portée par son secrétariat technique, avec à sa tête le capitaine Ollo Palenfo, par ailleurs secrétaire général du ministère en charge des infrastructures. Dans sa concrétisation, elle a sollicité l’appui des ministères en charge de la justice et celui des infrastructures, lesquels sont directement concernés. « Dans un contexte de rationalisation des dépenses publiques et de renforcement de la résilience communautaire, cette initiative représente une réponse audacieuse à des enjeux majeurs de notre pays », a-t-il indiqué.
De façon plus claire, l’initiative mobilisera 500 condamnés pour l’exécution de travaux d’utilité publique dans 22 communes à travers le pays. Durant ce projet, le ST-THIMO prévoit le curage de 150 km de caniveaux, l’évacuation de 1 500 m3 d’ordures, la plantation de 10 000 arbres dans la dynamique de restauration du couvert végétal, sans oublier le débroussaillage de 300 hectares d’espace. L’échéance de ces travaux court pour une durée de cinq mois, soit d’août à décembre 2025.

Pour le directeur général de l’administration pénitentiaire, Sabila Sawadogo, l’initiative est la bienvenue. « En tant que premier responsable de l’administration pénitentiaire, aucune activité en lien avec le milieu carcéral, pouvant améliorer un tant soit peu les conditions de détention des détenus, et participer à leur réinsertion sociale ne me laisse indifférent. Cette préoccupation est au cœur de notre activité quotidienne », s’est-il exprimé, ajoutant que l’initiative inculquera aux détenus la valeur du travail et la valorisation de la dignité humaine par le travail.
« Elle permettra en outre de désengorger nos prisons car pour ceux qui sont condamnés au Travail d’intérêt général (TIG), travailler un mois équivaut à trois mois de peine. Les charges dont l’alimentation, le couchage, la santé, l’hygiène, le déplacement dans les centres de santé, etc. des détenus, seront réduites. Nous éviterons les mutineries, les tentatives d’évasion, de suicide, les disputes entre détenus, etc. Ce projet leur montrera qu’ils ne sont pas des laissés pour compte et qu’ils font partie des fils et des filles de notre pays, le Burkina Faso », a-t-il laissé entendre.

Pour ceux qui craignent le risque d’évasion, Sabila Sawadogo rassure : il est quasi nul. « Il y a une classification des détenus qui se fait au sein des prisons. Le détenu s’amende par le bon comportement et on effectue un suivi. Par exemple, au nettoyage du théâtre populaire, nous sommes allés avec plus de 100 détenus qui ont travaillé avec la population, sans évasion. Le centre pénitentiaire de Baporo est une prison ouverte. Le champ s’étend sur 200 ha. Nous y employons des détenus contraints au TIG. Mais on enregistre rarement des évasions », a-t-il assuré.
Rappelons que dans le cadre de la promotion du travail pénitentiaire, les établissements pénitentiaires ont pu développer des stratégies pour occuper utilement des détenus dans plusieurs domaines de compétences, en collaboration avec les différentes communes du pays. Les plus fréquentes sont : l’entretien et l’embellissement des voiries, le nettoyage des espaces publics et des services sociaux de base, le curage des caniveaux.
Pour les activités de production pénitentiaire, les détenus sont également employés dans les unités pour produire de la valeur ajoutée dans les filières de développement économique. Ces activités contribuent non seulement à leur formation professionnelle, mais aussi à l’amélioration de leurs conditions de vie en détention à partir des ressources engrangées dans les métiers comme l’agriculture, l’élevage, la teinture pour la transformation des tissus en koko donda, le tissage, la savonnerie, la menuiserie bois et métallique.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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