C’est par un communiqué en date du 16 août 2025 que le gouvernement du Burkina Faso informait de l’arrivée de la dépouille d’Alain Traoré dit Alino Faso. Ce lundi 18 août 2025, ils étaient nombreux à rejoindre l’aéroport international de Ouagadougou pour accueillir le corps de l’homme, dont « les actes de générosité sont connus et reconnus ». Étaient présente une délégation du gouvernement, composée des ministres en charge des affaires étrangères, de la communication, de la sécurité, de l’administration territoriale, et bien d’autres autorités, parmi lesquelles on dénombrait le président du Tribunal de grande instance Ouaga 1, quelques avocats, des artistes et influenceurs.
À notre arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou un peu avant 14h, nous sommes redirigés vers la gendarmerie jouxtant l’aéroport. Là, se tenaient à l’entrée des hommes en tenue et dans la cour, une foule immense de personnes majoritairement vêtues de blanc, exactement comme lors de la marche organisée par la Coordination nationale de la veille citoyenne le 30 juillet 2025, sur l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Assis ou debout, les regards froids et fixes, beaucoup n’arrivaient pas à dissimuler leur douleur.
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Certains, pour calmer leur peine, se contentaient de lâcher un grand soupir. D’autres tentaient de contenir leurs larmes, mais excédés par l’amertume, finissaient par éclater en sanglots.
A 14h40, le signe fut donné aux hommes de média, comme pour leur dire de se tenir prêts. Sortirent dans le même temps les bagages et le cercueil contenant la dépouille de celui dont le décès a choqué plus d’un, et dont l’émotion ne cesse d’être vive dans le cœur de ses proches, mais aussi de ceux qui l’ont connu de par l’écho des actes posés de son vivant.
De part et d’autre des véhicules se tinrent des hommes et des femmes qui accompagnaient le convoi vers le corbillard, positionné à quelque 100 m de la grande porte d’entrée. S’en suivront des discours de part et d’autre, chacun élevant la voix à la manière d’un griot pour rappeler qui était l’homme, quelles étaient ses œuvres et en réclamant que justice soit rendue.
« Ce monsieur, nous le connaissons. Il n’a jamais tué une souris. Il n’a jamais prononcé un mot qui heurte la sensibilité d’un enfant au point de le faire pleurer. C’est un monsieur de consensus, un homme de rassemblement… Nous sommes en blanc pour symboliser la justice, qui se veut pure. Nous réclamons par-là justice pour Alino Faso, et pour tous ces opprimés dans le monde », s’est exprimé Oscibi Johann, artiste chanteur.
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« Les autorités se sont saisies du dossier. À notre niveau, on ne peut que suivre les perspectives qu’elles auront arrêtées, les positions qu’elles auront tracées. Nous ne pouvons que nous aligner derrière cela car on ne peut aller au-delà. Mais en attendant, nous sommes attristés et en colère. Il faut que justice soit rendue », a réclamé Souleymane Koné, dit Souleymane Gbagbo Koné, membre du mouvement Trop c’est trop.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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