Ces vacances, les réseaux sociaux burkinabè ressemblent à un carnet de voyage. Ici, une famille posant avec les crocodiles sacrés de Bazoulé. Là, un groupe d’amis immortalisant leur passage à Laongo. Plus loin, des travailleurs en sortie détente à l’Oasis Saint Michel de Tintilou. Les images abondent et témoignent d’un engouement pour le tourisme interne.

Si cette tendance s’exprime aujourd’hui avec force, elle n’est pas née du hasard. Depuis quelques années, Faso Tourisme, l’agence de promotion du tourisme nationale, travaille à revaloriser le tourisme interne. Ses campagnes de communication, ses promotions sur les séjours touristiques et sa présence sur les réseaux sociaux ont contribué à remettre le tourisme au cœur des loisirs familiaux et professionnels, même dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et économiques.

Les sites historiques et naturels, parfois négligés, retrouvent une seconde vie grâce à l’afflux de visiteurs. Les restaurateurs, guides locaux et hôteliers y trouvent aussi de nouvelles opportunités économiques. Avec, la situation difficile que traversait les acteurs de l’hôtellerie, due à la crise sécuritaire, le tourisme interne devient ainsi un facteur de résilience. Personne ne viendra visiter notre pays à notre place.

Vue panoramique à partir du Mont Boulgou

La communication de Faso Tourisme, bien qu’efficace, gagnerait à évoluer vers des formats plus modernes avec des vidéos de plus en plus immersives, des reportages interactifs et multilingues pour toucher le maximum des Burkinabè de l’intérieur. Pour ce faire, l’agence doit renforcer son ancrage dans les régions, en travaillant avec les radios communautaires et les « influenceurs » locaux, afin que l’information circule au-delà des grandes villes.

Éduquer au tourisme

Au-delà de la communication, l’un des enjeux majeurs reste l’éducation au tourisme. Valoriser notre patrimoine, c’est aussi apprendre aux jeunes à le connaître et à le protéger. Cela passe par des modules éducatifs dans les écoles, des concours culturels et des visites guidées scolaires. En cela, il faut déjà saluer Faso Tourisme qui est à l’initiative de la mise en place de clubs de tourisme dans des établissements secondaires.

À la mare des crocodiles sacrés de Bazoulé

La création d’un calendrier national du tourisme regroupant les grands événements, fêtes traditionnelles et circuits disponibles, faciliterait la planification des séjours touristiques durant toute l’année et pas seulement pendant les grandes vacances.

Ce regain d’intérêt observé pendant les vacances est un signe encourageant. À Faso Tourisme de capitaliser sur cette dynamique, afin que chaque voyage au pays des hommes intègres devienne une expérience de découverte et de fierté nationale.

Allons redonner vie à nos sites parfois oubliés et faisons du Burkina Faso une destination pour les Burkinabè eux-mêmes.

Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net