Après près de dix jours d’activités intenses, la première édition de la Semaine de l’hôtelier a officiellement refermé ses portes à Bobo-Dioulasso dans la soirée du samedi 30 août 2025. Initiée par le groupe Sissima, en collaboration avec « Burkina Suudu Bawdè », cette rencontre a tenu toutes ses promesses, tant par la mobilisation des participants que par la qualité des enseignements dispensés. La cérémonie de clôture a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement.
La Semaine de l’hôtelier s’est tenue à Bobo-Dioulasso du 22 au 29 août 2025, réunissant de jeunes talents et des professionnels pour développer les compétences et explorer les opportunités dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration au Burkina Faso. Cette initiative du groupe Sissima vise à former la relève, stimuler la créativité à travers des ateliers et des concours, et bâtir l’avenir du secteur hôtelier local. Après plus d’une semaine de formation, la Semaine de l’hôtellerie a refermé ses portes sur une note de satisfaction.
La cérémonie de clôture a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et technique, Dr Boubakar Savadogo. À l’heure du bilan, la satisfaction était palpable du côté du comité d’organisation. « Pour une première édition, c’est un coup de maître », a déclaré Yacouba Sow, président du comité d’organisation, visiblement ému de voir aboutir un projet qu’il qualifie de « défi relevé ».

Initialement prévu pour 400 apprenants, le programme a finalement accueilli près de 600 jeunes, formés aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. Pendant près de dix jours, les participants ont travaillé dans des conditions proches du réel, grâce aux infrastructures mises à disposition par la Chambre de commerce. « Nous avons simulé des environnements hôteliers et restaurateurs pour que les apprenants pratiquent du matin au soir », a-t-il expliqué, soulignant le caractère intensif mais passionnant de la formation.
Des jeunes prêts à l’emploi
À l’issue de la semaine, les 600 bénéficiaires ont pu développer des compétences aussi bien en cuisine, en pâtisserie qu’en gestion de clientèle, finances ou entretien ménager. Abdoul Aziz Senou, porte-parole des apprenants, témoigne : « Au départ, nous avions une vision floue du secteur. Aujourd’hui, grâce aux modules suivis, nous avons acquis un bagage concret qui nous permet d’aborder nos métiers avec professionnalisme et confiance. »
Certains d’entre eux seront d’ailleurs directement intégrés dans le marché de l’emploi. Le comité d’organisation a ainsi annoncé le recrutement de 30 jeunes au profit du groupe Sissima, preuve de l’impact direct de cette initiative.
Une réponse aux défis du secteur
Le ministre de l’Enseignement secondaire, de la Formation professionnelle et technique, Dr Boubakar Savadogo, présent à la cérémonie de clôture, a salué une initiative qui répond aux besoins urgents du secteur. « Cette Semaine de l’hôtelier est un engagement citoyen et patriotique qui cadre avec la vision du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré : privilégier les compétences pratiques avant les diplômes », a-t-il félicité.
Pour le ministre, ces 600 jeunes constituent désormais un vivier de professionnels capables d’élever la qualité des services hôteliers au Burkina Faso. « Désormais, quel que soit l’endroit où l’on se rendra dans le pays, nous pourrons bénéficier de prestations de qualité », se réjouit le ministre Boubakar Savadogo.

Parrain de la cérémonie, Roland Sow, président de la délégation spéciale de la CCI-BF, a insisté sur l’importance de miser sur la formation professionnelle pour préparer l’avenir. « Investir des millions dans des hôtels sans disposer de ressources humaines qualifiées n’a aucun sens. Ce sont les hommes et les femmes qui font vivre le secteur », a-t-il martelé, avant d’exprimer sa gratitude à tous les partenaires impliqués.
Il a également rappelé la vocation touristique de Bobo-Dioulasso, « capitale du tourisme et vitrine du Burkina », soulignant que l’hôtellerie constitue la première interface d’accueil des visiteurs étrangers. « Ce que perçoivent les touristes en arrivant, ce sont nos hôtels et nos restaurants. Nous avons le devoir de leur laisser une image positive du pays », a-t-il ajouté.
De nouvelles perspectives ouvertes
Au-delà de cette première édition, la Semaine de l’hôtellerie a posé les bases de projets plus ambitieux. Deux centres de formation spécialisés ont été annoncés : le « Sissima international Hotel School », qui poursuivra la formation professionnelle dans le secteur hôtelier et touristique et « Faso Code X », un centre orienté vers l’expertise numérique et l’intelligence artificielle, destiné à doter le pays d’experts capables de conduire de grands projets gouvernementaux et de renforcer la souveraineté nationale en matière de systèmes d’information. Ces initiatives seront accompagnées par des partenariats avec deux consortiums américains, offrant la perspective de certifications reconnues à l’échelle internationale.
Pour le parrain Roland Sow, le message central de cette édition est clair : la jeunesse burkinabè doit passer d’une logique de consommation à une logique de production. « Notre pays compte 80% de jeunes de moins de 30 ans. Si nous ne formons pas cette jeunesse, nous risquons d’avoir une génération de consommateurs. Or, nous devons travailler à créer une jeunesse de production », a insisté Roland Sow, convaincu que la formation professionnelle constitue la clé pour relever les défis économiques et sociaux.
La cérémonie de clôture a été marquée par une démonstration de savoir-faire des apprenants : repas, service, défilés et prestations diverses, tout était organisé et assuré par eux-mêmes. Cette Semaine de l’hôtellerie à Bobo-Dioulasso s’achève donc sur une note d’espoir et d’engagement. « L’avenir se prépare maintenant. Plus nous formons de jeunes aujourd’hui, plus nous serons en capacité de répondre aux besoins de demain », a conclu le parrain.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents