Ouagadougou est en chantier. Partout l’on cure les caniveaux. Si l’initiative participe à l’assainissement de la capitale burkinabè, elle soulève un sérieux problème. Des tas de boue, de déchets plastiques et de détritus extraits des caniveaux jonchent les trottoirs et empiètent sur la chaussée, créant de nouveaux désagréments pour les usagers et posant un risque sanitaire.

Depuis quelques années, pendant la saison des pluies, les agents du projet Haute intensité de maintenance d’œuvre curent les caniveaux obstrués pour en retirer des tonnes de déchets qui empêchent l’écoulement normal des eaux pluviales.

Mais pour l’année 2025, le phénomène a pris de l’ampleur depuis que la Brigade Laabal multiplie les sorties pour assainir le cadre de vie des citadins. Commerçants, riverains et autres citoyens retroussent les manches, de jour comme de nuit, pour jouer leurs partitions. Si le geste est louable, ses conséquences sur la mobilité urbaine et l’hygiène interpellent.

En effet, une fois l’effort accompli, un second problème, tout aussi alarmant, apparaît. Les déchets extraits sont laissés en monticules sur le bord des routes et par moments sur le bitume. Exposés aux intempéries, ils sèchent au soleil, se transformant en poussière, ou, pire encore, sont à nouveau dispersés par les averses. Ces ordures réduisent aussi l’espace de circulation et mettent en danger les usagers.

Au-delà du risque d’accidents, ces tas de déchets représentent un grave problème de santé publique. Ils deviennent des nids à moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme, et dégagent des odeurs nauséabondes, polluant le cadre de vie des riverains.

Face à cette situation, nous sommes en droit de nous demander s’il existe un dispositif systématique de collecte et d’évacuation rapide de ces tas d’ordures. Certes des équipes s’affairent pour le ramassage, mais le délai pour libérer les

abords des routes peut être amélioré.

Il est impératif que les autorités municipales se penchent sur la question. Sans une intervention rapide de leur part, les efforts des uns risquent de créer de nouveaux problèmes pour tous, transformant une action de salubrité en un piège à ciel ouvert.

HFB

Lefaso.net

Source: LeFaso.net