Vous connaissez probablement des personnes qui sont spécialistes dans l’art de procrastiner, c’est-à-dire l’art de remettre constamment à plus tard ce qu’elles devraient faire ou aimeraient faire. Parfois, cette personne adepte de la procrastination est celle qui lit présentement ce texte !
Cette mauvaise habitude, que nous pouvons tous avoir et qui peut sembler sans conséquence à court terme, a malheureusement un énorme coût silencieux en matière d’investissement en bourse. En matière d’argent, la procrastination est le chemin vers la pauvreté. Cela est dû à deux phénomènes : le phénomène des intérêts composés et celui du temps.
Les intérêts composés : le superpouvoir des riches
On attribue à Einstein l’affirmation selon laquelle les intérêts composés seraient la huitième merveille du monde. « …Celui qui les comprend s’enrichit, celui qui ne les comprend pas les paie ». Bien que des doutes subsistent quant au véritable auteur de cette citation, elle contient un principe véridique qui explique pourquoi certains s’enrichissent, tandis que d’autres (les procrastinateurs) s’appauvrissent.
Les intérêts composés sont le superpouvoir des riches. C’est le mécanisme par lequel vos gains génèrent à leur tour de nouveaux gains, créant ainsi un effet boule de neige et une dynamique d’enrichissement cumulatif dans le temps. En langage simple, les intérêts composés, c’est le fait de gagner des intérêts sur vos intérêts.
Exemple : vous investissez 10 000 FCFA à un rendement annuel composé de 5 %.
• À la fin de la première année, vous aurez un montant de 10 500 FCFA. Votre capital initial de 10 000 FCFA vous aura généré un intérêt de 500 FCFA.
• À la fin de la deuxième année, vous aurez un montant de 11 025 FCFA. Contrairement à la première année où vous avez obtenu un intérêt de 500 FCFA, au cours de la deuxième année vous obtiendrez un intérêt de 525 FCFA, car votre capital initial (10 000 FCFA) ainsi que l’intérêt de la première année (500 FCFA) vous auront tous deux généré des intérêts.
• À la troisième année, le capital initial de 10 000 FCFA, l’intérêt de 500 FCFA de la première année et celui de 525 FCFA de la deuxième année produiront chacun un intérêt de 5 %.
Chaque année, vous créez de nouveaux « soldats » qui viennent se rajouter aux rangs, et chaque grade de soldat (les anciens comme les nouveaux) ira à son tour créer de nouveaux soldats. À mesure que le temps passe, votre armée monte en puissance par l’effet du nombre. Plus le temps avance, plus vous entrez dans une dynamique d’enrichissement qui s’accélère. Ce rythme s’accélère de façon exponentielle dans les dernières années, comparativement aux premières, qui sont plus laborieuses.
La dynamique des intérêts composés explique pourquoi certaines personnes deviennent riches et tendent à le devenir encore davantage avec le temps. Elle explique aussi pourquoi, au début de votre parcours d’investisseur, vous devez faire preuve de patience. Votre armée doit se constituer, et cela prend un peu de temps mais, une fois un point critique atteint, la manivelle s’accélérera d’elle-même, si vous maintenez de saines habitudes de vie. Contrairement aux intérêts simples servis par les banques, l’investissement en bourse est une activité où le levier des intérêts composés peut pleinement s’activer. L’intérêt composé est le superpouvoir des riches !
Le phénomène du temps
En comprenant le fonctionnement des intérêts composés, vous comprenez que la variable temps joue un rôle crucial. En effet, plus vous commencez tôt à investir, plus vous donnez à votre argent le temps de se multiplier. Plus vous procrastinez, plus vous annulez l’effet du pouvoir multiplicateur, car les intérêts composés se nourrissent du temps.
Prenons l’exemple de deux personnes :
• Fanta, âgée de 30 ans, investit 20 000 FCFA par mois en bourse dans des titres qui lui rapportent 7 % en moyenne par an.
• Au même moment, Boris, âgé de 45 ans, investit 60 000 FCFA par mois en bourse dans des titres qui lui rapportent également 7 % en moyenne par an.
À l’âge de 65 ans :
• Fanta aura accumulé un patrimoine de 36 millions de FCFA (36 021 091).
• Boris aura accumulé un patrimoine de 31 millions de FCFA (31 255 599).
Malgré le fait que Boris ait investi chaque mois un montant trois fois supérieur à celui de Fanta, il arrive à un patrimoine inférieur de près de 5 millions à celui de Fanta. Pourquoi ? Non pas parce que Fanta est plus riche ou plus intelligente, mais parce qu’elle a commencé plus tôt que Boris.
• En 35 ans, Fanta aura contribué 8 400 000 FCFA, qui lui auront généré 27 621 091 FCFA en rendement.
• En 20 ans, Boris aura contribué 14 400 000 FCFA, qui lui auront rapporté 16 855 599 FCFA en rendement.
Fanta a contribué moins, mais son argent a eu 15 ans de plus que celui de Boris pour se multiplier. Ce n’est pas le plus fort qui gagne, mais le plus proactif. Le temps est la nourriture dont se nourrit les intérêts composés.
Que faire si vous pensez être déjà en retard ?
Comme le dit un adage, le meilleur moment pour planter un arbre, c’était hier ; le deuxième meilleur moment, c’est aujourd’hui. Demain, vous serez plus vieux que vous ne l’êtes aujourd’hui. Aujourd’hui est votre jour de salut, n’endurcissez pas votre cœur ! Passez à l’action et vous en serez heureux !
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Cédric Zongo
www.cedriczongo.com
Source: LeFaso.net
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