Ce jeudi 9 octobre 2025, s’est tenue la cérémonie de lancement de la campagne nationale de lutte contre les discours de haine et la violence en ligne à Tenkodogo, dans la région du Nakambé. L’initiative est portée par la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le gouverneur de la région, le colonel Aboudou Karim Lamizana, a présidé la cérémonie patronnée par le ministre en charge de la Sécurité, le commissaire divisionnaire de police, Mahamadou Sana.

« L’expérience que nous avons, c’est que la plupart de ceux qui ont eu à fauter disent ne pas être au courant que leurs agissements sont encadrés par les textes juridiques. Nous voulons accentuer la sensibilisation pour que les uns et les autres connaissent leurs limites, en allant où se trouvent les communautés, et en présentiel, et sur le numérique, que ce soit sur Facebook, TikTok, etc. pour leur partager la bonne nouvelle. Ceci pour aider à construire notre pays, le Burkina Faso. La campagne se tiendra sur trois mois, soit d’octobre à décembre », a laissé entendre le commissaire de police Bantida Samire Yoni, commandant de la BCLCC.

« Agir pour la paix en ligne, c’est aussi agir pour la stabilité et l’avenir du Burkina Faso », colonel Aboudou Karim Lamizana

« Un simple message publié en ligne peut suffire à créer un conflit, fragiliser la cohésion sociale. À l’inverse, une parole apaisante, un message constructif ou une histoire inspirante peuvent réconcilier, rapprocher et redonner espoir », foi de Dieudonné Kini, Team leader gouvernance au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Pour lui, la lutte contre les discours de haine et la violence en ligne est une responsabilité collective, une priorité nationale. Toute chose qui motive l’appui de l’institution dont il relève à la campagne nationale lancée par la BCLCC.

« Sans le savoir, la population contribue à renforcer le climat délétère », commissaire de police Bantida Samire Yoni

« Elle (parlant de la campagne) est également en parfaite cohérence avec le plan d’action des Nations Unies sur les discours de haine qui encouragent les États, la société civile, les communautés religieuses, les partenaires du développement à agir ensemble pour contrer la haine et promouvoir le respect mutuel. En lançant cette campagne, nous faisons un choix : celui de ne pas rester silencieux face aux discours qui divisent, celui de faire de nos propos des outils de paix, des vecteurs d’unité et des passerelles vers un avenir commun qui nous honore », a-t-il laissé entendre.

« Nous nous réjouissons que notre cité soit aujourd’hui le point de départ d’une initiative nationale porteuse d’espoir et de stabilité », Sami Poda

Le gouverneur de la région, le colonel Aboudou Karim Lamizana a, dans son discours, appelé à la mobilisation des uns et des autres autour de cet événement, en relayant des acteurs de paix pour un Burkina prospère. « Le choix du thème « Agir pour la paix en ligne » traduit une conviction profonde. La paix n’est pas seulement une aspiration, elle est une responsabilité partagée. Chacun de nous, à travers ses paroles, ses écrits, ses publications en ligne, a le pouvoir de construire ou de détruire. Nous avons donc le devoir d’opter pour le langage du respect, de la tolérance et de la solidarité », s’est-il exprimé, avant de lancer le début effectif de la campagne.

« Cette campagne s’inscrit dans la vision de promouvoir des sociétés justes, inclusives et solidaires », Dieudonné Kini

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net