Le ministre de la Santé, le Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a animé une conférence de presse dans l’après-midi de ce lundi 20 octobre 2025 à Ouagadougou. Objectif : échanger avec les professionnels de médias sur la mesure d’autorisation exceptionnelle des vacations des spécialistes et des hospitalo-universitaires dans les établissements privés de santé.

Conformément au décret pris par le gouvernement en août 2023 sur l’intervention des agents publics de santé dans les établissements privés, la période de vacation des médecins généralistes et des personnels paramédicaux devrait arriver à échéance fin septembre 2024.

Quant aux enseignants hospitalo-universitaires en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire ainsi qu’aux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialistes, leurs autorisations d’intervention expiraient fin septembre 2025.

Pour ces derniers cas, lorsque la vacation a pris fin, la plupart des structures privées sont retombées dans leur situation d’antan, notamment le manque de personnels spécialistes. Ce qui a eu un impact négatif sur l’accès aux soins pour certaines pathologies chroniques, mais aussi sur le modèle économique des établissements privés.

Une vue des professionnels de médias présents à ce point de presse

Au regard de cette situation, le gouvernement a, au cours du mois d’octobre 2025, procédé à une autorisation exceptionnelle, permettant aux médecins vacataires de poursuivre leur vacation dans les établissements privés.

Cette mesure, selon le ministre, vise « à permettre aux populations de bénéficier d’un accès équitable aux soins, mais aussi de rassurer le sous-secteur sanitaire privé du soutien du gouvernement dans son rôle complémentaire au secteur public pour la santé et le bien-être de la population. »

À l’entendre, cette décision transitoire devrait également permettre aux établissements privés d’assurer la continuité des soins spécialisés, en attendant qu’ils atteignent une certaine autonomie en matière de ressources humaines.

« Il s’agit d’une mesure transitoire qui devrait permettre au sous-secteur sanitaire privé de renforcer son autonomie afin que, définitivement, nous puissions arriver à une situation où nous avons une clarification entre les deux sous-secteurs sanitaires privés et publics, pour éviter de faire en sorte que ce soit le Burkinabè lambda qui paie de lourd tribut dans sa quête aux soins », a-t-il expliqué.

En revanche, les directeurs généraux des hôpitaux devront se soumettre à certaines instructions. En effet, ils devront renforcer l’organisation des services conformément aux horaires de travail de la fonction publique hospitalière ; instaurer impérativement et sans délai des consultations en soirée.

« Le système de santé de notre pays n’a jamais connu une mesure exceptionnelle dans le domaine des ressources humaines et il convient de saluer cette vision éclairée du chef de l’État », Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, ministre en charge de la Santé

Aussi, ils doivent appliquer l’arrêté interministériel relatif aux hospitalo-universitaires, notamment les cinq demi-journées, dont trois en après-midi. Pour cela, un programme de communication de travail détaillé a été requis pour chaque enseignant hospitalo-universitaire. Cette règle est aussi applicable aux praticiens hospitaliers spécialistes.

En outre, le ministre en charge de la Santé a insisté sur la nécessité de faire parvenir un rapport explicatif pour tout rendez-vous excédant deux semaines d’attente. Toutefois, il a précisé qu’un mécanisme de réception et de traitement des demandes de rendez-vous dépassant deux semaines sera mis en place. Toutes ces dispositions prises ont pour but de réduire le stress et de concourir au bien-être de la population burkinabè en matière de soins.

Les praticiens hospitalo-universitaires, les praticiens hospitaliers, notamment les médecins, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes et les spécialistes sont les agents concernés par cette mesure d’autorisation exceptionnelle.

À noter que le Conseil des ministres du 2 octobre 2025 a adopté un rapport relatif à un plan 1000×5 de développement des ressources humaines en santé, en appui à l’Initiative présidentielle pour la santé. Jusqu’en 2030, il s’agira de former 5000 médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes pour le pays.

Muriel Dominique Ouédraogo (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net