Le ministère en charge de la santé et celui de l’Enseignement supérieur ont animé conjointement une conférence de presse pour présenter les grandes orientations et les innovations introduites avec l’adoption de l’Examen classant national (ECN). C’est un instrument central dans la mise en œuvre du « Plan 1000×5 », une initiative présidentielle pour la santé. La rencontre avec les médias a eu lieu ce lundi 10 novembre 2025, à Ouagadougou.

Le « Plan 1000×5 » est une réforme majeure du système de soins au Burkina Faso. Elle ambitionne de former et de déployer sur tout le territoire national 1 000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, soit 5 000 spécialistes d’ici à 2030. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour la santé. Elle vise à garantir à chaque Burkinabè un accès équitable à des soins de qualité, partout sur le territoire.

Le Plan « 1 000×5 » répond à un double impératif. Il s’agit de corriger le déficit structurel en spécialistes médicaux, pharmaceutiques et odontologiques et de renforcer la souveraineté sanitaire nationale à travers une planification cohérente de la formation, du recrutement et du déploiement des compétences, selon le secrétaire général du ministère en charge de l’enseignement supérieur, le Pr Samuel Paré.

L’Examen classant national (ECN) est un des outils clés de mise en œuvre du « Plan 1 000×5 ». Mais c’est un examen qui, en soi, constitue une réforme majeure du système d’enseignement des sciences de la santé. Institué par arrêté conjoint n°2025/MESRI/MS du 4 février 2025, l’Examen classant national est une épreuve marquant la fin du 2ᵉ cycle des études médicales (6ᵉ année) à l’issue de laquelle les apprenants sont classés par ordre de mérite afin de choisir leurs domaines de spécialisation et ainsi de poursuivre ces études en qualité de résidents.

L’ECN vise quatre objectifs majeurs. Il s’agit de sélectionner les candidats à la formation spécialisée sur la base du mérite, de l’équité et de la transparence, d’harmoniser les normes de formation et de les conformer aux standards et exigences nationaux et internationaux, d’aligner les offres de formation des spécialités sur les besoins planifiés du système de santé burkinabè et de renforcer la synergie d’actions des ministères en charge de l’enseignement supérieur et de la santé dans la réforme et la gouvernance du dispositif sanitaire », a indiqué M. Paré.

Le secrétaire général du ministère en charge de l’Enseignement supérieur en blanc avec le micro et celui de la Santé à gauche en bleu

Dans la mise en œuvre du plan qui a une durée de 5 ans, le gouvernement a prévu de concentrer les efforts sur les trois premières années (2025-2028). Cela est considéré comme la phase critique du Plan 1 000×5. Cette période est stratégique, car elle doit permettre : de mettre en place le cadre institutionnel et technique de la réforme, d’augmenter significativement le nombre de spécialistes de la santé en formation dans les disciplines prioritaires, d’opérationnaliser les premiers dispositifs de répartition et de rétention des compétences au niveau national, selon le secrétaire général du ministère en charge de l’enseignement supérieur.

Le secrétaire général du ministère de la Santé, Joël Arthur Kiendrebéogo, a souligné que désormais l’ECN est la seule voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. « Désormais, l’ECN est la voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. Il n’y aura plus d’autres voies pour accéder à la spécialisation. Il n’y aura plus de probatoire. Les probatoires seront réservés aux étrangers. Il faut faire la distinction entre le plan 1 000×5 et l’examen classant national. Le plan 1 000×5 c’est en soutien à l’initiative présidentielle pour la santé pour une durée de 5 ans. Alors qu’après les 5 années, l’ECN va continuer comme plan de formation des spécialistes burkinabè. Dans le plan 1 000×5, il est prévu que tout le monde ait la bourse. Mais à ce stade, nous ne pouvons pas garantir qu’après le plan 1 000×5 ceux qui prendront part à l’ECN auront systématiquement une bourse », a expliqué le secrétaire général du ministère de la Santé.

Il a d’ailleurs invité les étudiants et médecins généralistes à passer le test. Car, d’après lui, d’ici 10 ans, on ne parlera plus de médecins généralistes. Tout médecin sera dans une spécialité.

Pour cette première édition de l’ECN, une page numérique a été mise en place sur la plateforme numérique intégrée Campus Faso pour gérer l’ensemble du processus, depuis les inscriptions jusqu’à la publication des résultats. Les épreuves sont élaborées sous la supervision d’un comité scientifique indépendant, garant de la rigueur et de l’objectivité du concours.

La première édition de l’Examen classant national est prévue les 15 et 16 novembre 2025, sur le campus de l’université Joseph Ki-Zerbo.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net