
Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) se sont réunis le mardi 11 novembre 2025 afin d’examiner trois questions orales avec débat. L’une de ces questions concernait le point sur les recommandations formulées par la Confédération africaine de football (CAF), suite à la décision d’homologation du stade du 4-août. Une question posée par la députée Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga et adressée au ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi, Roland Somda. La séance plénière du jour a été présidée par Haoua Fofana, 2ᵉ vice-présidente de l’ALT.
La CAF ayant assorti sa décision d’homologation du stade du 4 août de 30 recommandations concernant sept sections, la députée Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga a cherché à savoir la suite que le département en charge des sports compte donner à ces recommandations.
Dans sa réponse, Roland Somda a précisé que ces recommandations n’ont en aucun cas pour effet de diminuer ou remettre en cause la valeur ou la légitimité de l’homologation délivrée par la CAF. Selon lui, elles constituent plutôt un plan d’amélioration continue et de conformité post-homologation afin d’assurer des performances optimales et une sécurité renforcée.
« En tout état de cause, l’homologation a ainsi marqué la fin des travaux de réhabilitation, place maintenant à l’entretien et à la maintenance de l’ouvrage. En effet, les 30 recommandations formulées par la CAF et réparties en sept sections (environs du terrain de jeu, équipes-arbitres et officiels de la CAF, zones réservées aux spectateurs, VIP-VVIP et zone d’accueil, zones réservées aux médias, domaines de la télévision et de la radiodiffusion, et sécurité) portent essentiellement sur le renforcement de la sécurité, des dispositions à mettre en place lors des manifestations sportives, ainsi que sur la fluidité des services disponibles au stade du 4-Août », a-t-il expliqué.
« À ce jour, nous pouvons affirmer que ces recommandations ont été prises en compte, à l’exception de deux recommandations qui nécessitent une projection budgétaire. Il s’agit de l’augmentation de l’intensité de l’éclairage de la pelouse à 2000 lux, de l’installation d’un dispositif de double contrôle de sécurité combinant à la fois la détection des métaux et l’inspection des sacs (“Mag and Bag”) aux entrées VIP et VVIP, afin de renforcer la sécurité et la fluidité d’accès », a-t-il ajouté.
À cet effet, à en croire Roland Somda, Burkina Yîn-wisgr Meta (BYM), structure en charge de la gestion du stade du 4-Août, a été instruit d’intégrer ces ajustements dans son budget et son plan de passation des marchés pour l’exercice 2026.
46 milliards de FCFA dépensés en cinq ans en raison de la suspension du stade du 4-Août
En réponse à la question relative au coût, tous frais comptabilisés, de la délocalisation des matchs du Burkina Faso vers d’autres pays durant la période de suspension du stade du 4-Août, Roland Somda a révélé que le Burkina Faso a dépensé plus de 46 milliards de FCFA pour l’organisation des matchs à l’extérieur des Étalons toutes catégories confondues et les clubs engagés en campagne africaine.
Ces frais sont notamment liés au transport, à l’organisation, à la restauration, à l’hébergement et aux primes de match entre autres, de 2020 à juin 2025.
436 milliards de FCFA pour les infrastructures sportives et de jeunesse dans les cinq prochaines années
En ce qui concerne les dispositions prises ou envisagées par le gouvernement pour une meilleure formulation des projets structurants dans le secteur du sport, Roland Somda a indiqué que depuis plusieurs années, le Burkina Faso est confronté à une réalité préoccupante : les infrastructures sportives, de loisirs et de jeunesse sont insuffisantes, parfois vétustes et mal réparties sur l’ensemble du territoire.

« Certaines régions disposent d’équipements modernes, tandis que d’autres manquent cruellement d’espaces adaptés à la pratique sportive et à l’encadrement des jeunes. Par ailleurs, de nombreux projets ont été conçus de manière isolée, sans coordination ni vision d’ensemble, ce qui a limité leur portée et leur efficacité », soutient-il.
Afin d’inverser cette tendance, Roland Somda a laissé entendre que le gouvernement a élaboré le Plan national d’investissement en infrastructures sportives, de loisirs et de jeunesse 2026-2030. Ce plan devient désormais la feuille de route pour la conception et la réalisation des projets structurants du secteur.
Selon lui, une équipe pluridisciplinaire a réalisé un diagnostic national en couvrant l’intégralité du territoire pour inventorier plus de 17 000 infrastructures existantes (dont plus de 90 % dans les établissements d’enseignement), évaluer leur état et mesurer leur répartition géographique. Cette analyse permet d’identifier les besoins propres à chaque région et de fixer des priorités d’investissement sur des bases factuelles, marquant une rupture avec les initiatives ponctuelles du passé.
Sur la base de ce diagnostic, le plan détaille les actions annuelles et régionales à entreprendre, assurant une progression pérenne et mesurable. En termes de résultats attendus en matière sportive, il convient de mentionner la construction ou réhabilitation de 1 767 équipements sur une période de cinq ans, comprenant des plateaux omnisports, des terrains stabilisés avec pistes d’athlétisme, des centres d’excellence pour le sport de haut niveau, des stades conformes aux normes de la CAF, des arènes et aires de lutte, ainsi que des équipements modernes tels que piscines olympiques et vélodromes.
L’investissement total pour les infrastructures sportives et de loisirs s’élève à 428 milliards de francs CFA, complété par environ 8 milliards de francs CFA dédiés aux infrastructures de jeunesse. Le financement sera assuré principalement par le budget de l’État, des partenariats public-privé et l’appui des partenaires techniques et financiers, selon Roland Somda.
Mesures pérennes pour la construction et la gestion d’infrastructures sportives conformes aux normes internationales
La dernière préoccupation de la députée Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga était d’une part, les mesures pérennes adoptées par le ministère des Sports pour assurer la construction puis la gestion d’infrastructures sportives conformes aux normes internationales requises et d’autre part, les mécanismes de contrôle et de suivi-évaluation dont dispose le gouvernement pour l’ensemble des infrastructures sportives du Burkina Faso.
En ce qui concerne les mesures pérennes pour la construction et la gestion d’infrastructures sportives conformes aux normes internationales, Roland Somda a souligné que le respect des normes constitue un élément central. Ces normes, selon lui, garantissent la sécurité, la fonctionnalité et l’homologation des équipements, tout en répondant aux besoins des différents utilisateurs, qu’il s’agisse des sportifs, des encadreurs ou des spectateurs. Elles assurent également la conformité aux exigences des instances internationales telles que la CAF (instance dirigeante du football africain), la FIFA (instance dirigeante du football mondial), la FIBA (instance dirigeante du basket-ball mondial), la FIVB (instance dirigeante du volley-ball mondial) ou World Athletics (athlétisme mondial), etc.
Conscient de ces enjeux, le ministère des Sports, de la jeunesse et de l’emploi (MSJE) a mis en place une série de mesures pérennes structurées autour de quatre axes principaux, selon son premier responsable, Roland Somda. Il s’agit notamment de principes directeurs clairs pour la conception, la réalisation et la gestion des infrastructures sportives, d’un cadre juridique et normatif afin de garantir la durabilité et la conformité technique des infrastructures sportives, d’une bonne gouvernance du secteur reposant sur une répartition claire et complémentaire des rôles entre les différents acteurs intervenant dans la conception, la réalisation et la gestion des infrastructures sportives. Enfin, le dernier axe concerne les mesures pérennes selon le cycle de vie des infrastructures. Le dispositif adopté par le ministère des Sports couvre l’ensemble des phases de vie d’une infrastructure sportive, depuis la planification jusqu’à la réhabilitation.
Mamadou Zongo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net


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