À l’instar des autres pays africains, le Burkina Faso va célébrer demain la Journée africaine de lutte contre la corruption. L’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) et d’autres structures engagées pour la même cause ont organisé une conférence publique sur le thème national : « Synergie d’action forte entre les corps de contrôle, les institutions judiciaires et la société civile ». C’était ce jeudi 10 juillet 2025 à l’Institut des finances publiques (IFPB) ex-ENAREF, à Ouagadougou.

Face à la forte mobilisation des participants largement dominée par une présence des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des élèves stagiaires de l’Institut des finances publiques du Burkina (IFPB), les autres communications ont été délocalisées dans une autre salle de conférence plus grande que celle de la conférence inaugurale.

C’est dans cette salle archicomble que le contrôleur général d’État adjoint de l’ASCE-LC, Urbain Millogo, a pris la parole pour saluer la participation massive des populations après les mots de bienvenue du directeur général de l’IFPB, Barthélemy Dabré. Urbain Millogo a indiqué que cette journée est une occasion de rappeler la nécessité de l’engagement de tous les acteurs dans le combat contre ce fléau. Car, affirme-t-il, c’est un frein majeur au développement économique et social et une entrave à la croissance économique, à la bonne gouvernance et aux investissements.

Le contrôleur général d’État adjoint de l’ASCE-LC, Urbain Millogo, a invité chaque personne à lutter contre la corruption

À l’entendre, la lutte va au-delà de la mobilisation des institutions. « Ce n’est pas simplement un processus juridique ou institutionnel. C’est un impératif centré sur l’humain qui exige empathie, équité et respect des droits et de la dignité de tous », a-t-il laissé entendre. À l’occasion, il a invité chaque personne à sensibiliser sur l’impact négatif de la corruption dans sa communauté, à signaler les cas de corruption aux agences, aux institutions, aux Organisations de la société civile (OSC) qui sont dans le domaine de la lutte contre la corruption et de la promotion de la bonne gouvernance.

Le directeur général de l’IFPB, Barthélemy Dabré, a promis une récompense au stagiaire qui aura fait un bon compte rendu des communications

Dans cette dynamique de mobilisation pour la croisade contre la corruption, l’IFPB entend jouer sa partition. Barthélémy Dabré, directeur général de l’institut, a confié qu’il y a en projet une idée de partenariat entre l’IFPB et l’ASCE-LC. « Notre institut entend jouer sa partition dans ce contexte en mobilisant ce qu’il sait faire le mieux : former, sensibiliser et créer », a-t-il affirmé, rappelant que la lutte contre la corruption doit permettre de bâtir une génération de cadres « lucides », « rigoureux ». « Nous nourrissons un partenariat avec l’ASCE-LC afin de faire de notre institut une véritable académie de l’anticorruption », a-t-il déclaré.

En plus de la conférence publique sur le thème national, d’autres communications sont prévues durant cette journée. Elles seront animées par des panélistes issus des corps de contrôle (ASCE-LC, IGF), du monde judiciaire (tribunaux, parquet) et de la société civile.

Une salle archicomble avec une forte présence des hommes de tenue

Pour la journée de demain 11 juillet, un panel sur la corruption et l’action humanitaire sera animé.

Instituée par l’Union africaine, la JALCC est célébrée chaque 11 juillet pour sensibiliser les citoyens africains et les décideurs sur les ravages de la corruption et les actions à entreprendre pour l’éradiquer. Le thème continental retenu cette année est : « Éradiquer la corruption pour valoriser pleinement le capital de l’Afrique ».

Serge Ika Ki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net