Débuté ce jeudi 10 juillet 2025 à Ouagadougou, le colloque international sur le thème : « Langues, langages numériques, intelligence artificielle et éducation en Afrique », organisé par l’Institut national des sciences des sociétés (INSS), a pris fin dans l’après-midi de ce vendredi 11 juillet 2025, à Ouagadougou. À l’issue de ces deux jours de réflexion et d’échanges, des recommandations ont été formulées par les participants afin d’aboutir à une implication des langues africaines et à une exploitation intelligente et efficiente de l’intelligence artificielle (IA) en faveur de l’éducation inclusive en Afrique.

Les lampions se sont éteints sur le colloque international « Langues, langages numériques, intelligence artificielle et éducation en Afrique », sur une note de satisfaction, selon le comité d’organisation qui se réjouit de la qualité des travaux et de la participation. Après deux jours de travaux, une soixantaine de communications ont été animées en présentiel et en ligne à travers deux tables rondes et quatorze panels avec d’éminents chercheurs venus d’une dizaine de pays d’Afrique, dont le Burkina Faso. Des attestations ont été remises aux communicateurs, en marge de cette cérémonie de clôture.

Remise des attestations aux communicateurs

La cérémonie de clôture a été présidée par Dr Emmanuel Nanéma, Délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) dont relève l’INSS, représentant par ailleurs le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, patron de ce colloque.

À l’issue de ces deux journées d’intenses réflexions, d’échanges et de construction du savoir, il a, au nom du ministre en charge de la recherche et de l’innovation, exprimé toute sa gratitude à l’endroit de l’INSS et sa satisfaction pour la tenue effective de ce colloque. « Ce colloque s’achève sur une note d’espoir, de lucidité et de responsabilité partagée. Grâce à la diversité des contributions, à la richesse des débats et à la qualité des interventions, vous (participants) avez collectivement réussi à interroger de manière critique les enjeux fondamentaux qui se posent aux langues africaines, à nos systèmes éducatifs à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle », s’est-il exprimé.

Dr Emmanuel Nanéma, délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) dont relève l’INSS, a présidé la cérémonie de clôture

Le Délégué général du CNRST a ensuite souligné la nécessité d’impliquer les langues et cultures africaines, les technologies numériques dans les politiques éducatives en Afrique. « Au cœur de vos échanges, une conviction forte s’est imposée. L’avenir de l’éducation en Afrique ne peut se construire sans une prise en compte sérieuse de nos langues, de nos cultures mais aussi sans une appropriation stratégique des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. De l’inclusion linguistique à l’innovation pédagogique, des expériences locales aux perspectives transdisciplinaires, nous avons vu émerger des propositions concrètes, porteuses de transformation. Ce colloque a également été un espace de dialogue fécond entre chercheurs, décideurs politiques, acteurs communautaires, innovateurs technologiques et partenaires stratégiques. Cette synergie intersectorielle est essentielle si nous voulons renforcer des politiques éducatives pertinentes, enracinées dans nos réalités et ouvertes à l’avenir », a indiqué Dr Emmanuel Nanéma.

Vue des participants à cette cérémonie de clôture du colloque

Même son de cloche chez Dr Aoua Carole Bambara/Congo, la directrice de l’INSS et présidente du comité d’organisation. Tout en se réjouissant de la tenue de ce colloque et de la qualité des échanges qui en ont découlé, elle a soutenu que l’avenir de l’éducation africaine doit être plurilingue, inclusif, enraciné dans les cultures africaines mais aussi innovant pour s’adapter au contexte international, au contexte du numérique et de l’intelligence artificielle. « Durant deux jours, nous avons été le carrefour d’une réflexion collective, transdisciplinaire et visionnaire sur un thème crucial pour notre continent. Nous avons écouté, dialogué, débattu, proposé, remis même en question, mais avec une rigueur scientifique, une ouverture d’esprit et aussi un engagement. Ce colloque n’a pas été un simple évènement académique. Il a été un espace de convergence entre savoirs scientifiques, innovations technologiques, réalités sociales et aspirations éducatives africaines », a-t-elle déclaré.

Dr Aoua Carole Bambara/Congo, la directrice de l’INSS et présidente du comité d’organisation de ce colloque

« Les communications, les panels, les échanges informels, les ateliers ont démontré que l’Afrique regorge d’initiatives, de talents et de réflexions puissantes pour penser une éducation inclusive, pertinente, résolument tournée vers l’avenir mais ancrée dans les réalités des différents pays. Je remercie tous les acteurs qui, par leur dévouement, leur professionnalisme et leur esprit de service, ont contribué à la réussite de ce colloque international. Nous repartons de ces deux jours avec des idées stimulantes, des réseaux renforcés et surtout des pistes concrètes pour repenser nos politiques éducatives à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, sans renier nos langues, nos identités. L’avenir de l’éducation africaine doit être plus plurilingue, inclusif, enraciné dans nos cultures mais aussi innovant pour s’adapter au contexte international, au contexte du numérique et de l’intelligence artificielle », a ajouté Dr Aoua Carole Bambara/Congo.

Pr Mamadou Lamine Sanogo, directeur de recherche en sociolinguistique et président du comité scientifique de ce colloque international

Le Pr Mamadou Lamine Sanogo, directeur de recherche en sociolinguistique et président du comité scientifique de ce colloque international, a aussi exprimé sa satisfaction pour la qualité des communications présentées tout au long des 14 panels et des deux tables rondes. « Votre engagement (participants), la diversité de vos expertises et la profondeur de vos analyses et interactions complexes entre les langues africaines, l’intelligence artificielle et l’éducation ont été la clé du succès de cette rencontre internationale. Nous avons collectivement exploré des sujets aussi variés que l’éthique de l’IA, l’hybridation des modes d’enseignement, la personnalisation de l’enseignement et l’instrumentation cruciale de nos langues nationales. Nous sommes réellement satisfaits de la qualité de la participation, surtout de la qualité des travaux qui ont été présentés ici. Il faut reconnaitre qu’il y a eu un travail sérieux qui a été fait par les participants qui se sont vraiment évertués à présenter le meilleur d’eux-mêmes. Les textes ont été structurés comme on le voulait vraiment, de façon scientifique, et nous pensons que s’ils mettent le sérieux pour les finaliser, on peut avoir un bon livre à la sortie », a-t-il confié.

Mamadou Zongo

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Source: LeFaso.net