Le projet de déploiement du solaire à large échelle et électrification rurale (SOLEER) a tenu un atelier de validation des plans de reboisement dans le cadre des travaux de construction des lignes de raccordement à la centrale solaire du Kouritenga. La rencontre entre les acteurs du projet a lieu ce mercredi 23 juillet 2025, à Koupéla. L’objectif de cet atelier est d’identifier les différents sites de reboisement, les espèces à mettre en terre et les quotas par type d’espèce. Il s’est aussi agi de choisir les acteurs de suivi au niveau local et de définir un agenda d’exécution.

Le Burkina Faso est l’un des pays de la sous-région ouest-africaine où la couverture énergétique reste faible. En vue d’un approvisionnement énergétique moins coûteux, le pays ambitionne d’accroître l’accès aux services d’électricité dans certaines zones rurales, ainsi que la disponibilité de l’énergie via la valorisation des ressources énergétiques endogènes et la mobilisation des capitaux privés. C’est ainsi que le Burkina Faso a sollicité l’appui de la Banque mondiale pour la mise en œuvre du projet de déploiement du solaire à large échelle et d’électrification rurale (SOLEER).

« Le projet SOLEER vise à accroître l’électrification rurale par la connexion de 120 000 ménages à travers 300 localités, à renforcer le dispositif de production et de transport de l’énergie par la réalisation de centrales solaires avec système de stockage et la construction de lignes de raccordement. À terme, le projet vise à travailler à réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 318 000 tCO2/an.

Fort de ce constat et conformément aux conclusions des études environnementales et sociales réalisées, les groupements d’entreprises recrutés pour la réalisation des travaux ont élaboré et soumis leurs plans de reboisements compensatoires découlant de leurs Plans de gestion environnementale et sociale (PGES).

15 000 plants à mettre en terre

La mise en terre d’environ 15 000 plants ne peut se faire sans l’implication réelle des populations qui vont bénéficier de ces différents reboisements. « Une chose est de mettre en terre, et une autre est d’assurer le suivi et l’entretien pour que ces plantes puissent survivre. Nous avons donc jugé nécessaire que la validation de ces plans se fasse avec les acteurs locaux (mairies, services de l’environnement, les CVD, autorités coutumières et religieuses, etc.), parce que le projet se veut inclusif et participatif dans une démarche top-down et bottom-up. Cette implication va, sans nul doute, créer une synergie d’actions autour du projet et renforcer la cohésion sociale entre les villages impactés. Il faut noter également que ces reboisements s’inscrivent en ligne droite de l’ambition gouvernementale de faire du Burkina Faso un espace verdoyant et verdissant offrant plus de services écosystémiques », a indiqué Teeg Aymar Kaboré, expert en environnement du projet SOLEER, représentant du coordonnateur.

Teeg Aymar Kaboré, expert en environnement du projet SOLEER par ailleurs représentant du coordonnateur

À l’issue des travaux, les acteurs sont convenus de la réalisation de bosquets dans les écoles de chaque commune impactée (Yargo, Dialgaye, Tensobtenga, Koupela), l’identification d’un site consensuel par les villages impactés pour la réalisation d’un grand bosquet qui sera clôturé et équipé d’une adduction d’eau potable, la mise en place d’un comité de gestion composé des représentants des villages impactés, l’encadrement et le suivi technique par la direction provinciale de l’environnement et la supervision par la commune.

Des acteurs satisfaits

Le directeur provincial des eaux et forêts de la province du Kouritenga, Soumaila Komé, pense que ce projet va jouer un rôle considérable dans la protection de l’environnement. « Nous demandons au projet de faire tout son possible pour que les reboisements compensatoires aient lieu, parce qu’il faut remplacer les arbres qui sont coupés pour éviter qu’il y ait un impact négatif assez considérable sur l’environnement », a souhaité M. Komé.

Le directeur provincial des eaux et forêts de la province du Kouritenga, Soumaila Kome

Le secrétaire général de la province du Kouritenga, Fernand N’do, a souhaité que toutes les populations se mobilisent pour la réussite de SOLEER, mais aussi que les plans de reboisement soient respectés pour l’atteinte des résultats. Il a invité les leaders communautaires à porter un regard attentif sur le projet, afin que les populations bénéficient de ses fruits.

Le secrétaire général de la province du Kouritenga, Fernand N’do

Le chef du village de Kokossé-Nabikome a apprécié le projet : « Des villages seront électrifiés. Sans électricité, il est difficile de parler de développement parce plusieurs activités en dépendent. Cependant, nous demandons à ce qu’il n’y ait pas d’impact négatif. Parce que ceux qui ont leur terrain qui ont été touchés par le projet ont été dédommagés, mais il reste encore de petites histoires à régler définitivement avant la mise en œuvre du projet. Nous voulons que les populations sentent vraiment l’impact positif du projet. Avant qu’elles sentent l’impact du projet, il faut qu’elles comprennent le projet. Et cet atelier a permis de clarifier certaines choses. »

Le chef du village de Kokossé-Nabikome

Quant à Albert Soubeiga de PPI-TKEC, le représentant des groupements d’entreprises, il s’est dit satisfait de cette rencontre d’échanges qu’il juge très productive. « Les entreprises sont prêtes. Dès que les sites seront identifiés par les communautés, nous mettrons tout en œuvre pour faire de ces reboisements un exemple réussi qui pourrait être implémenté ailleurs. L’AEP que nous allons installer va non seulement servir pour l’arrosage des plants, mais aussi permettre aux femmes des villages concernés de faire du maraîchage », a-t-il apprécié.

Il a, par ailleurs, souhaité qu’à partir de ce projet, d’autres initiatives structurées soient mises en place pour les populations, afin qu’elles puissent mener des activités génératrices de revenus.

Rama Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net