L’expansion des réseaux a favorisé une autre forme de violence contre les filles et les femmes : le cyberharcèlement. À travers des vidéos, photos, écrits, commentaires, des « j’aime » et des partages, des internautes utilisent le numérique comme arme pour persécuter la gent féminine de façon générale.

Fabiola Nacoulma est l’une des victimes du cyberharcèlement au Burkina Faso. Une vidéo d’elle circule sur TikTok et WhatsApp. Elle est, à vue d’œil, une jeune femme accueillante, souriante et au contact facile. Mais lorsqu’il lui est demandé de replonger dans ses souvenirs du 29 avril 2024, elle tombe dans une tristesse qui se laisse facilement lire sur son visage. Alors qu’elle est en fin de licence (en 2024), l’étudiante qui est âgée de 24 ans souhaite effectuer un stage.

Elle contacte alors une association. Fabiola Nacoulma obtient finalement un rendez-vous pour discuter des différentes conditionnalités. Et c’est d’ailleurs en partance pour la structure que l’étudiante va vivre un souvenir cauchemardesque avec de lourdes conséquences sur sa personne. Elle démarre sa moto scooter : direction le siège de l’association. Au niveau du quartier Larlé de Ouagadougou (arrondissement N°2), elle soupçonne que deux individus, également sur une moto, la suivent. Son instinct lui indique qu’elle est filmée par le passager à l’arrière. Mais Fabiola Nacoulma décide ne pas y prêter attention, espérant que le pisteur manipule simplement son téléphone. Elle ne va pas tarder à se raviser. Une fois dans les locaux de la structure, elle reçoit un message atypique d’un de ses proches.

Il lui fait cas de ce qu’elle apparaît dans une vidéo sur les réseaux sociaux. Elle s’empresse alors de la visionner. Coup de tonnerre ! Dans une vidéo postée sur TikTok, la jeune femme apparaît effectivement de dos. L’élément-vidéo de 30 secondes est accompagné d’une chanson en langue nationale mooré au contenu dévalorisant et populairement connu comme tel (traduction littérale de la chanson : « mon papa est venu avec une bordelle »). Prise dans une sorte de tourmente déstabilisatrice, elle se pose désormais mille et une questions.
« La musique était très horrible. J’étais tellement bouleversée. Je me suis posée des questions. Pourquoi moi ? Des individus m’en veulent-ils ? À quelles fins ? Que vont penser mes parents, mes connaissances ?, etc. », témoigne-t-elle, difficilement.

Selon l’analyse de Fabiola Nacoulma, elle a été ciblée parce qu’elle est ronde.

La vidéo a été postée sur le compte @fashion.balo (nom d’utilisateur). Elle a été vue plus de 41 000 fois avec 1 185 mentions « j’aime », 131 commentaires et 93 partages (à la date du 15 mai 2025). L’auteur de l’acte est suivi par 1 025 followers (à la date du 15 mai 2025). Sur son compte, l’individu diffuse généralement des contenus axés sur lui-même. Sur la vingtaine de vidéos publiées à cette date sur son compte, celle de Fabiola Nacoulma est la plus vue et la plus likée.

Face à l’envergure de la situation, des proches de l’étudiante entrent en action. Ils exigent de l’auteur qu’il supprime la vidéo, au risque d’être poursuivi en justice. Fabiola Nacoulma est loin de s’imaginer que c’est le début de son enfer. Le cyberharcèlement va être poussé plus loin. @fashion.balo va poster deux autres vidéos. Lesdits éléments sont accompagnés de grimaces, comme pour narguer la victime et ses proches. Dans l’une des vidéos, un autre individu, assis à côté de @fashion.balo, tient des propos diffamatoires.

« Admets qu’il t’a offert de l’argent. Tu roules sur une moto scooter. C’est lui qui te l’a achetée, n’est-ce pas ? », lance-t-il en mooré, avant de déclarer être prêt pour la justice. Il pousse loin le bouchon en injuriant la mère de Fabiola.

Voir la vidéo incriminée ci-dessous :

En voyant ces deux autres vidéos, Fabiola Nacoulma est à la fois bouleversée et révoltée. Elle confie être tombée en dépression. @fashion.balo va finalement supprimer les deux vidéos de son compte. Mais sa victime les a déjà enregistrées pour les besoins de preuves.

Les créatrices de contenus, souffre-douleurs des harceleurs

Fabiola Nacoulma n’est malheureusement qu’un cas parmi tant d’autres. Du fait de leur audience sur les réseaux sociaux, les créatrices de contenus sont exposées au harcèlement en ligne. Yasmine Nikiéma, plus connue sous le sobriquet de Riken (nom d’utilisatrice sur TikTok) réside depuis quatre ans au Canada, où elle poursuit ses études en commerce et marketing digital. Pendant la pandémie du Covid-19, le Canada a, comme la plupart des pays, imposé le confinement aux populations. Yasmine Nikiéma, qui est de nature extravertie, va tomber en dépression. Pour dompter sa solitude, elle décide alors de créer des contenus sur le réseau social en vogue du moment, TikTok. Jeune femme à « la forme généreuse », elle veut utiliser ce canal pour faire la promotion du ‘‘bodypositive » (mouvement social qui prône l’acceptation des différentes formes du corps humain).

Cette ambassadrice des « Apoutchou » (dans le jargon populaire : femmes à la forme généreuse) souhaite que les femmes rondes s’assument pleinement, selon ses propos. Yasmine Nikiéma propose également des contenus de divertissement. Elle est surtout connue pour donner son opinion de matière directe sur des ‘‘buzz » qui secouent la toile. Ses contenus ne tardent pas à attirer de nombreux internautes. Riken est suivie par 419,5 followers sur TikTok et plus de 17 000 followers sur Instagram (à la date du 15 mai 2025). Ravie de constater que sa communauté s’agrandit, la jeune femme de 26 ans est loin de s’imaginer le revers de la médaille.

« Au début, lorsque j’ai commencé à avoir de l’audience, les commentaires étaient bienveillants. Les internautes disaient qu’ils appréciaient le fait que j’assume mes formes », s’est-elle souvenue. Puis, elle commence à enregistrer de plus en plus de commentaires dégradants sur son physique. « Grosse, patate, vache, hippopotame » sont entre autres les commentaires grossophobes qu’elle reçoit constamment.

« Il y a des internautes qui n’apprécient pas mon franc-parler. Pendant les lives sur TikTok, j’ai du répondant. Lorsque je réponds, ils viennent dire en commentaires que c’est pour cette raison que je suis grosse. Les internautes confondent le fait de donner son point de vue et le harcèlement », se désole-t-elle.

À cela s’ajoutent des stéréotypes, poursuit Riken, avant de préciser que certains internautes lui reprochent d’exposer son corps. « Une femme burkinabè ne doit pas s’habiller de cette manière », jugent-ils.

La majorité des followers de Riken sont au Burkina Faso

Yasmine Nikiéma notifie qu’il y a de nombreuses femmes parmi ses détracteurs. Ce qui l’attriste, c’est de savoir que ce sont des femmes qui s’associent à certains hommes pour critiquer son physique.

Elle est aussi victime de cyberharcèlement à caractère sexuel. Des hommes lui font, en privé, des propositions à connotations sexuelles, confie-t-elle. Elle reçoit, sans son consentement, des messages parfois accompagnés d’images et/ou de vidéos de parties intimes des intéressés.

Quelques commentaires négatifs et messages à connotations sexuelles reçus par la créatrice de contenus.

La vie réelle, miroir de celle en ligne

Dans la rue, au travail, à l’école…, les femmes et les filles sont victimes de harcèlement. Le sociologue Hamadou Gambari Diallo traite des thématiques liées au genre. Il n’est donc pas surpris de cette transposition en ligne. Il rappelle que la gent féminine constitue la couche la plus vulnérable de la société et qu’en outre, le sexisme est toujours prégnant.

« Dans la réalité, elles sont plus harcelées que les hommes. C’est donc une évidence qu’elles subissent la cyberviolence. On constate avec tristesse, sur les réseaux sociaux, les violences verbales et visuelles qu’elles subissent », commente-t-il. Le sociologue souligne que le cyberharcèlement a de graves répercussions sur les victimes. Malheureusement, il est constaté une banalisation du phénomène.

« Comme conséquences, on peut observer un isolement de l’individu, la peur de se connecter à Internet, un rendement professionnel ou scolaire en baisse et la perte de la confiance en soi. La victime peut même avoir des pensées suicidaires. Lorsque les victimes dénoncent le cyberharcèlement, la première question de la société est la suivante : ‘‘Qui t’a envoyé là-bas ? ». Il n’y a pas une oreille attentive pour les écouter. Elles sont sermonnées avec des propos tels que : ‘‘Toi, une femme, que fais-tu en ligne ? ». Ces réactions empêchent les victimes de libérer la parole », déplore-t-il.

Pour Hamadou Gambari Diallo, la honte doit changer de camp. Il faut éviter de juger les victimes et être intraitable avec les cyberharceleurs.

C’est du reste ce qui transparaît dans les propos des deux victimes. Fabiola Nacoulma confie être devenue « paranoïaque » lorsqu’elle est en circulation. « À cause de cette situation, je suis devenue anxieuse. Tous les jours, en circulation, je regarde avec insistance à travers mon rétroviseur, pour voir si je ne suis pas en train d’être filmée. Si un usager de la route tient son téléphone et qu’il circule à côté de moi, je suis automatiquement angoissée. Je commence donc à ralentir pour le laisser passer. Il y a même des jours où je m’arrête pendant quelques minutes », décrit-elle. Elle se dit même préoccupée pour sa future carrière professionnelle.

« Je suis actuellement en master I, option communication participative pour le développement. Je rêve de devenir une chargée de communication dans une grande institution de la place ou dans un programme international des Nations-unies. Mais j’ai peur que cet évènement douloureux se répercute sur ma vie professionnelle. Un chargé de communication doit valoriser l’image de l’entreprise ou de l’institution dans laquelle il travaille. Mes futurs collaborateurs pourraient avoir des préjugés sur moi, s’ils venaient à tomber sur la vidéo », pense Fabiola Nacoulma, retenant difficilement ses larmes.

Fabiola Nacoulma craint que cette vidéo ait des conséquences sur son identité numérique.

Yasmine Nikiéma avoue, elle également, être mentalement affectée par le cyberharcèlement. « J’ai récemment vécu une expérience traumatisante. J’ai été impliquée dans un bad buzz. Pour se venger, l’une de mes connaissances a fait fuiter mon adresse canadienne sur les réseaux sociaux. J’ai finalement décidé de porter plainte. La procédure judiciaire suit son cours. À cause de cette vague de haine, je me suis demandé si je n’étais pas le problème. Pourquoi les internautes sont si méchants ? J’ai même fait des dépressions. Mais devant la caméra, je montrais que j’étais forte. Il y a des internautes qui insultaient mes parents et ma famille. Je pleurais et je ne dormais pas », confie-t-elle avec une voix teintée d’amertume.

En dépit du cyberharcèlement dont elle est l’objet au quotidien, Riken fait comprendre que se retirer des réseaux sociaux n’est pas à l’ordre du jour.

« J’ai souvent envie d’abandonner parce que mes parents ne souhaitent plus que je crée des contenus. À chaque fois que je me retrouve dans ‘‘des sauces », certains proches envoient les vidéos à ma famille. On m’appelle pour me conseiller afin que j’arrête cette activité. Pourtant, je cherche de l’argent en étant sur les réseaux sociaux. Je fais des placements de produits. J’étudie le digital à l’université. Je dois donc y être pour mieux le comprendre », justifie-t-elle.

« Rien ne justifie le harcèlement », martèle Yasmine Nikiema.

À celles qui nourrissent l’ambition de se lancer dans la création de contenus, Yasmine Nikiema tient à prévenir : « Il faut être réaliste ; le cyberharcèlement ne va jamais prendre fin. Lorsque tu décides de t’afficher sur les réseaux sociaux. Il faut donc te préparer mentalement, en te forgeant une carapace. »

Aux créatrices de contenus qui sont au bord de la dépression, Riken conseille de prendre congés des réseaux sociaux, le temps de cicatriser leurs blessures émotionnelles.

<p class="note" style="position: relative; color: #012b3a; margin: calc(23.2px) 0px; padding: calc(9.6px) 40px; border-left: 5px solid #82a6c2; background-color: #eaf0f5; border-top-color: #82a6c2; border-right-color: #82a6c2; border-bottom-color: #82a6c2; font-family: Montserrat, sans-serif;" data-mc-autonum="Note: « >Lire aussi : Burkina/Usage des réseaux sociaux : Ces exemples inspirants et qui méritent d’être promus !

Le sociologue Hamadou Gambari Diallo suggère que les internautes, surtout les plus jeunes, soient sensibilisés aux contours et aux méfaits du cyberharcèlement. Toutes les composantes de la société (parents, encadreurs, décideurs politiques, leaders communautaires, ONG, etc.) doivent s’impliquer davantage. Ce qui va permettre de réduire le phénomène dans le futur. De son avis également, la loi doit être plus ferme envers les auteurs de cyberharcèlement.

Les femmes et les filles portent rarement plainte parce que, pense-t-il, les sanctions ne sont pas à la hauteur des dérives. Il recommande en outre une formation conséquente des agents de police judiciaire à la problématique, pour une meilleure prise en charge des victimes.

« Il faut éviter de détruire l’image ou de diffamer à travers Internet. La loi doit mieux protéger les femmes du harcèlement en ligne. L’État lutte contre la marginalisation des femmes. Il doit donc œuvrer à sanctionner sévèrement ceux qui commettent de tels actes. La femme joue un rôle très important dans la société. Si on banalise le cyberharcèlement qu’elle subit, elle sera toujours marginalisée », renchérit Fabiola Nacoulma, profondément marquée.

Fabiola Nacoulma espère que son témoignage incite d’autres victimes à libérer la parole

Les sanctions encourues par les auteurs de cyberharcèlement

La lutte contre le harcèlement sur Internet est l’une des missions assignées à la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC).

Le concept de « cyberharcèlement » n’est pas défini dans le code pénal du Burkina Faso. Mais le responsable de la collaboration policière à la BCLCC, le lieutenant de police Julien Legma, explique que le harcèlement, dont celui sexuel, y est défini. Le code pénal englobe tous les types de harcèlements, dont celui qui a eu lieu à travers les Technologies de l’information et de la communication (TIC), renseigne-t-il.

L’article 533-9 du code pénal définit le harcèlement sexuel comme le fait « d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. »

Toujours selon de même article, « est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave, dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, pour soi-même ou au profit d’un tiers. »

Le harcèlement sexuel est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 250 000 à 2 000 000 de francs CFA. La peine passe à un emprisonnement de trois à cinq ans et une amende d’un à cinq millions de francs CFA lorsque les faits sont commis :
Par une personne qui abuse de l’autorité que lui confère ses fonctions ;

Sur un mineur de moins de dix-huit ans ;

Sur une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur.

L’article 524-1 stipule que « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération des personnes ou du corps auquel le fait est imputé, est une diffamation. »

Enfin, l’article 524-4 du code pénal stipule que « la diffamation commise par discours, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, par écrits, imprimés, vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans les lieux ou réunions publics par des placards ou affiches exposés au regard du public, par tous autres moyens de diffusion est punie :

D’une peine d‘emprisonnement de deux mois à un an et d’une amende de 250 000 à 1 000 000 de francs CFA si la diffamation est commise envers : les administrations publiques, les corps constitués, les armées, les cours et tribunaux ; un ou plusieurs membres du gouvernement ou des corps constitués, toute personne chargée d’un service ou d’un mandat public temporaire ou permanent en raison de leurs fonctions ou de leur qualité et les témoins en raison de leurs dépositions ;

D’une peine d’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500 000 à 2 000 000 de francs CFA, si la diffamation est commise par le biais d’un moyen de communication électronique ;

D’une peine d’emprisonnement de deux mois à six mois et d’une amende de 250 000 à 500 000 francs CFA, si la diffamation est commise envers les particuliers.

« La BCLCC est pour une tolérance zéro du cyberharcèlement, et plus particulièrement de celui envers les femmes et les filles », avertit Julien Legma.

En 2024, la BCLCC a enregistré 51 cas de harcèlement via les réseaux sociaux, dont 28 hommes et 23 femmes. Le lieutenant de police Julien Legma affirme que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, car, contrairement aux hommes, la majorité des femmes victimes n’osent pas porter plainte. Il révèle que de nombreuses créatrices de contenus sont la cible de cyberharcèlement.

« Les victimes doivent travailler à enregistrer les éléments de preuve objet du harcèlement. Il faut faire des captures et enregistrer. Nous les encourageons à se rendre à la BCLCC pour porter plainte. Très souvent, nous avons une culture du pardon et du laisser-passer par rapport à certaines infractions. Pourtant, si l’infraction n’est pas sanctionnée, elle connaîtra plus d’ampleur. D’autres personnes s’adonneront de plus en plus à ce type d’infraction. Les victimes doivent faire confiance à nos services. Ne restez plus dans le silence, portez plainte pour donner une leçon à ces personnes de mauvaise intention », exhorte Julien Legma.

Une problématique nationale et mondiale

Au Burkina Faso, il n’existe aucune statistique officielle sur le cyberharcèlement dont sont victimes les femmes et les filles. Pour les besoins de cet article, Lefaso.net a réalisé une enquête en ligne auprès d’elles. 300 femmes et filles ont répondu aux questions. 54,4% ont admis avoir été la cible de cyberharcèlement contre 45,6%. 72,7% de celles harcelées en ligne ont déjà reçu, sans leur consentement, des contenus à caractère sexuel, contrairement à 27,3% des enquêtées.

Sur les 300 enquêtées, 93, 6% ont entre 22 ans et plus. 6,1% d’entre elles ont 18 à 21 ans, et 0,3% ont moins de 18 ans (des mineurs).

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En 2015, l’Organisation des nations unies (ONU) estimait que 73% des femmes dans le monde étaient exposées à la violence sur Internet, notamment le harcèlement. En 2021, selon une étude de The Economist Intelligence Unit, ce taux serait passé à 85% avec la pandémie de Covid-19. Ces statistiques révèlent que cette catégorie de la population mondiale est disproportionnellement touchée par le cyberharcèlement.

De l’analyse de l’ONU, la violence basée sur le genre s’est amplifiée avec le développement du numérique. Les femmes et les filles sont victimes de cyberintimidations, de harcèlement en ligne, de discours de haine, de divulgation de données personnelles, d’exploitation d’images intimes, de trolling ou de hypertrucages (deepfakes). Avec la montée de l’Intelligence artificielle, des montages utilisant des images de femmes et de filles accroissent sur les réseaux sociaux. Cette violence dépasse la sphère numérique et creuse les inégalités, représentant une importante menace aux droits et à la sécurité de l’autre moitié du ciel en ligne et hors-ligne, alerte l’ONU.

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Des groupes de femmes sont particulièrement exposés en raison de leur profil, de leur visibilité et de leur engagement. Des personnalités publiques, des femmes politiques, des journalistes, des activistes, défenseuses des droits de la femme, des femmes handicapées, des femmes actives en ligne sont constamment ciblées par les cyberharceleurs.

Les femmes journalistes sont, de par la nature de leur travail, victimes de la violence numérique. L’Organisation des nations unies pour l’éducation (UNESCO) a commandité une enquête mondiale sur les violences en ligne qu’elles subissent. Les résultats de l’étude ont été diffusés en 2020. Plus de 1 200 journalistes du monde entier ont été interrogées. Les résultats ont révélé que 73% des femmes journalistes ayant participé à l’enquête ont subi de la cyberviolence dans le cadre de leur travail, y compris des menaces de violence physique et sexuelle, ainsi que des atteintes à la sécurité numérique. 20% d’entre elles ont déclaré avoir été attaquées et agressées hors ligne en rapport à la violence en ligne qui les visait.

Samirah Elvire Bationo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net