La deuxième partie du cinquième cycle de négociations sur le traité relatif aux plastiques, qui avait repris à Genève (Suisse), s’est achevée en queue de poisson, après l’échec des discussions visant à parvenir à un consensus.
Au terme de plusieurs jours de débats, les deux groupes n’ont pas pu trouver de consensus. En rappel, il s’agit du groupe des États pétroliers, connus sous le nom de « groupe des pays partageant les mêmes vues » et celui des États ambitieux. Faute de consensus, les négociations ont donc été ajournées et suspendues en attente de la programmation d’autres probables négociations. Selon le rapport de cette dernière rencontre de Genève, de nombreuses questions demeurent sur ce qu’un traité mondial potentiel en matière plastique peut comporter et qui fera l’unanimité.
Et selon l’un des ministres, le nouveau texte présenté est certes plus équilibré et constitue davantage une base de négociation. « Mais trop de points restent en suspens, trop de points ne permettent pas d’avoir un outil efficace contre la pollution plastique, ce qui ne permet pas de conclure un accord aujourd’hui », a-t-il reconnu. Tout en appelant chacun à assumer ses responsabilités, parce que, la santé des peuples ne se négocie pas, et de conclure en ces termes : « aux citoyens, aux soignants, aux scientifiques, aux associations environnementales, à tous ceux qui sont mobilisés : votre combat est le nôtre. Continuons à faire pression, à innover, à exiger des comptes, à exiger un traité. Parce que le plastique ne doit plus être une menace, mais un défi que nous relèverons ensemble ».
En effet, selon plusieurs avis collectés lors de la brève conférence de presse tenue à la clôture, les pays ambitieux et les pays dits « partageant les mêmes idées » étaient en désaccord sur des éléments clés du texte. Comme lors des cycles précédents, le groupe des pays « partageant les mêmes idées » n’a pas fait preuve de bonne foi et s’est montré peu disposé à bouger de ses positions. Et les États-Unis ont joué un rôle très destructeur à Genève, s’alignant ouvertement sur les pays « partageant les mêmes vues », notamment l’Iran, la Russie et l’Arabie saoudite.
C’est ainsi qu’après la séance plénière de clôture, la directrice exécutive du Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a fait remarquer que le multilatéralisme n’est jamais facile, et il n’a jamais été possible de conclure un traité en deux ou trois ans. Alors que le niveau de l’urgence demeure selon les scientifiques. Car chaque année, des millions de tonnes de plastique finissent dans la nature, se fragmentent en particules invisibles et pénètrent notre chaîne alimentaire, notre eau, l’air que nous respirons. En somme, la pollution plastique, selon eux, n’est pas seulement une crise environnementale, mais une bombe sanitaire à retardement.
En rappel, le nommé traité à « problème » comprend plusieurs points. Ainsi dans le premier point, il est exigé que le traité couvre l’ensemble du cycle de vie des plastiques, y compris leur production et leur consommation, mais également l’obligation d’éliminer progressivement une liste définie des produits plastiques les plus problématiques et les produits chimiques dangereux qu’ils contiennent. Le troisième et l’avant-dernier point majeur de ce traité, c’est l’obligation d’améliorer la conception des produits en plastique afin d’améliorer la circularité, d’augmenter la teneur en matières recyclées et de réduire les matières premières, et exclure des produits chimiques préoccupants. Enfin le dernier, c’est la création d’un nouveau mécanisme financier et la mobilisation de ressources spécifiques, sur la base du principe du pollueur-payeur, afin d’aider les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.
Synthèse d’YZ
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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