Une étude scientifique publiée dans « Science » révèle que la biodiversité, les contraintes alimentaires et hydriques et le réchauffement régional pourraient réduire de moitié les terres disponibles pour la plantation d’arbres à l’échelle mondiale.

En effet, d’immenses forêts plantées et restaurées, d’une superficie équivalente celle à de l’Inde, selon l’étude, pourraient être créées de manière durable pour lutter contre le changement climatique. Mais bon nombre des engagements pris jusqu’à présent par les gouvernements ne concernent pas les bons endroits, et les pays à faible et moyen revenu, en particulier l’Afrique, ont pris en charge la grande majorité (90 %) de la charge. Alors que les pays du monde entier se sont engagés à consacrer environ 230 millions d’hectares à la plantation d’arbres d’ici 2030. Mais seulement la moitié des engagements pris de manière durable concernent des terres disponibles.

Dans ses conclusions, l’étude indique par ailleurs que l’Afrique représente la moitié de la superficie engagée à ce jour, alors qu’elle ne dispose que de 4 % des terres disponibles. Quand à l’Europe, elle représente un quart de la superficie potentielle disponible, mais seulement 13 % de la superficie mondiale promise à la plantation d’arbres à ce jour.

La quantité de terres disponibles pour la plantation d’arbres représente la moitié à deux tiers des estimations précédentes, autrefois limitées pour éviter les impacts négatifs sur la biodiversité, la sécurité alimentaire, les ressources en eau, et le réchauffement régional.

Mais parmi les différents continents, l’étude fait savoir que c’est en Amérique du Sud que le potentiel de plantation d’arbres durables est le plus important. Car une grande partie des forêts précédemment défrichées pourrait potentiellement être reboisées, mais là encore, peu d’engagements ont été pris.

Tout cela combiné aux contraintes de durabilité, les engagements actuels en matière de plantation d’arbres ne compenseraient encore qu’une petite partie des énormes émissions de combustibles fossiles. C’est pourquoi, la participation des régions tropicales, en particulier des pays à faible et moyen revenu et le financement international sont importants pour soutenir ces efforts. Dans l’ensemble, l’étude conclut qu’une planification et des politiques plus intelligentes sont nécessaires pour libérer le potentiel climatique de la plantation d’arbres.

L’étude souligne également que mettre un terme à la déforestation, protéger et gérer les forêts existantes est tout aussi important, sinon plus, que d’en créer de nouvelles. Mettre alors fin à la déforestation mondiale d’ici 2030 permettrait d’éviter près de trois fois plus d’émissions que les engagements actuels en matière de plantation d’arbres sachant qu’ils sont limités par la durabilité.

Synthèse de Yvette Zongo

Source: LeFaso.net