Une quarantaine de journalistes venus des huit pays de l’UEMOA participent, du 15 au 19 septembre 2025 à Cotonou, à une session de formation sur les politiques, la gouvernance, les indicateurs économiques ainsi que les grands chantiers de l’Union.

La session de formation, animée par le Pr. Albert Honlonkou, couvre un large spectre de thématiques jusqu’au vendredi 19 septembre : inflation, croissance, chômage, dette publique, intégration économique, transparence budgétaire, rôle des institutions financières régionales et internationales, politique monétaire de l’UEMOA et gouvernance, etc. L’idée est de doter les participants de clés de compréhension de certains concepts et enjeux économiques afin de mieux informer le grand public avec plus de rigueur et de pédagogie.

À l’ouverture des travaux, le représentant résident de l’UEMOA au Bénin, Yawovi Batchassi, a rappelé le rôle central des médias dans la diffusion et l’appropriation de la Vision prospective 2040 ainsi que du Plan stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030.

Le représentant résident de l’UEMOA au Bénin (au milieu) a rappelé le rôle central des médias dans la diffusion de la Vision prospective 2040

Des scénarios contrastés pour l’avenir de l’Union

La Vision prospective 2024 est ce référentiel qui entend faire de l’Union « un espace économique et monétaire durablement intégré, paisible et prospère, ouvert sur l’Afrique, avec une position stratégique consolidée dans le monde ».

Pour bâtir cette « vision », l’UEMOA a envisagé, selon Yawovi Batchassi, plusieurs « scénarios » possibles, en fonction du degré d’engagement communautaire des États membres et du niveau de transformation structurelle des économies. Selon les combinaisons de ces facteurs, l’Union pourrait connaître un avenir fragile en cas de désengagement et de stagnation économique, se rapprochant alors du statu quo et risquant d’être perçue comme un doublon de la CEDEAO.

Sébastien Babakan, directeur de la communication de l’UEMOA a présenté l’Union, ses organes et son fonctionnement

À l’inverse, un engagement renouvelé et une transformation accélérée ouvriraient la voie à une croissance durable, portée par des politiques de compétitivité, le développement des infrastructures et des chaînes de valeur régionales, positionnant l’UEMOA comme un modèle d’intégration et le moteur de l’intégration ouest-africaine.

L’UEMOA, un laboratoire d’intégration pour la CEDEAO

Selon le représentant résident de l’UEMOA au Bénin, l’UEMOA fait figure de référence sur le continent africain et s’est même imposée comme un véritable laboratoire pour la CEDEAO. A l’en croire, plusieurs politiques initiées en son sein ont ensuite été dupliquées et élargies à l’échelle régionale. « Il n’y a pas une autre organisation à l’échelle internationale, en dehors de l’Union européenne, qui est aussi intégrée que l’UEMOA », fait remarquer Yawovi Batchassi.

Le consultant, Pr. Albert Honlonkou, va animer les différentes communications durant la session

Trois écosystèmes et cinq axes stratégiques

Quant à l’« IMPACT 2030 », il cible trois écosystèmes prioritaires : l’agro-industrie pour renforcer la souveraineté alimentaire ; les industries légères et extractives pour soutenir l’emploi et les finances publiques ; et les services à forte valeur ajoutée tels que le numérique, la logistique, le tourisme, les industries culturelles et environnementales afin de stimuler l’innovation et la compétitivité. Le plan repose sur cinq axes majeurs à savoir le développement de la production, les infrastructures, le capital humain, intégration régionale et la modernisation de la gouvernance.

Léonard Dossou, coordonnateur de la Plateforme Médias UEMOA

Vers une cartographie régionale de la presse économique

Léonard Dossou, coordonnateur de la plateforme Médias UEMOA, a insisté sur l’importance d’un journalisme économique renforcé. « Un journaliste mieux formé joue pleinement son rôle de quatrième pouvoir et contribue à l’intégration économique voulue par la Commission », a-t-il affirmé, plaidant pour l’introduction dans les formations continues de modules en macroéconomie, analyse budgétaire, fact-checking, datajournalisme et intelligence artificielle. Il a également insisté sur l’urgence de lancer une étude régionale sur la presse économique, destinée à cartographier les acteurs, évaluer les modèles existants et favoriser la mutualisation des ressources.

Cap sur le WestAfrica Eco Forum en 2026

En perspective, Léonard Dossou a annoncé la tenue en 2026 du Forum international de la presse économique de l’Afrique de l’Ouest (WestAfrica Eco Forum). Cet événement qui sera organisé sur le thème « Innover pour l’avenir économique de l’Afrique de l’Ouest », récompensera le meilleur journaliste économique de l’espace communautaire.

Les participants ont posé pour la postérité avant le début des travaux

En rappel, cette session de formation intervient après, après Saly au Sénégal en 2023 où les journalistes de la plate-forme avaient été formés sur les enjeux de la conjoncture économique.

Fredo Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net