La 7e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tient du 25 au 27 septembre 2025 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce jeudi 25 septembre 2025, sous la présidence du ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, le général de brigade Célestin Simporé, représentant le Premier ministre. Pour cette édition, le thème retenu est « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : Quelle nouvelle vie pour les communautés locales ? ».

La SAMAO se veut un cadre de réseautage et de réflexion sur les problématiques du secteur minier. Elle réunit chaque année des représentants de structures étatiques, d’organisations internationales et interafricaines, de sociétés minières et de carrières, de sous-traitants, d’organisations socio-professionnelles, d’organisations non gouvernementales et de professionnels intervenant dans le secteur minier.

La SAMAO faut-il le rappeler, est le fruit d’une synergie d’action entre l’administration publique et le cabinet SEMICA. Au fil des ans, elle s’est positionnée comme un évènement d’envergure internationale de promotion du secteur minier ouest africain et suscite de l’engouement des acteurs du monde minier à chaque édition. Pour la présente édition, ce sont environ 2 000 participants composés d’experts nationaux et internationaux du domaine minier, d’investisseurs, de chercheurs, des représentants des administrations minières qui prennent part à la rencontre. Ils viennent du Niger, du Mali, du Sénégal, de la Russie, de la Mauritanie, de l’Australie, de la République démocratique du Congo et du Panama.

Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines au centre des échanges

La 7e édition de la SAMAO se tient sous le thème « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique : Quelle nouvelle vie pour les communautés locales ? ». Selon le président du Comité national d’organisation, Doulaye Sanou, ce thème traduit la volonté du gouvernement de trouver des solutions pérennes à la problématique de la réhabilitation et la fermeture des sites miniers et d’assurer une transition sociale et sociétale plus responsable des communautés après les exploitations minières.

Doulaye Sanou, président du Comité national d’organisation

A travers des panels, les différents experts vont traiter de la problématique de la réhabilitation des mines dans toute sa dimension en passant de la restauration de l’environnement au démantèlement des installations et aussi échanger sur le devenir des communautés locales après la fermeture de la mine.

Des sessions techniques sont également prévues pour aborder certaines questions spécifiques en lien avec le thème général de la SAMAO notamment « la recherche scientifique et la réhabilitation et fermeture des sites miniers », « le changement climatique et la durabilité géotechnique des ouvrages de retenue des résidus miniers » ainsi que « la stérilisation et réhabilitation des fosses à ciel ouvert ». Un accent particulier sera mis sur le partage d’expériences en matière de réhabilitation et de réussite de l’après mine, notamment en ce qui concerne les pays de l’AES.

« L’objectif de ces réflexions est de trouver des solutions idoines et de formuler des recommandations concrètes à l’endroit des différents acteurs des Etats africains pour une réussite de la réhabilitation et de la fermeture des sites miniers, faisant ainsi de l’après mine une opportunité d’une nouvelle vie pour les communautés locales », a indiqué le président du Comité national d’organisation.

Général de brigade Célestin Simporé, ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, a au nom du Premier ministre lancé les hostilités de la 7e SAMAO

Le secteur minier, un moteur de développement économique et social

Le général de brigade Célestin Simporé qui a ouvert les portes de la 7e SAMAO, s’est réjoui de l’organisation de l’événement, en dépit des défis sécuritaires auxquels le Burkina Faso est confronté. Ce qui va selon lui permettre de rassurer nos partenaires actuels et attirer d’autres investisseurs dans ce secteur qui fait partie des plus résilients de notre économie dans le contexte actuel.

Il a souligné que depuis plus d’une décennie d’exploitation, le Burkina Faso a connu plusieurs sites miniers en production qui ont contribué à l’essor socio-économique du pays. « D’une mine industrielle au départ en 2007, le pays compte de nos jours 13 mines industrielles, 10 mines semi-mécanisées et plus de 800 sites d’exploitation minières artisanales (annuaire statistique 2024). Aussi, d’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, la production totale d’or s’est établie en 2024 à 60,646 tonnes soit respectivement 53,376 tonnes de production industrielle et 7,270 tonnes de production artisanale et semi-mécanisée (annuaire statistique 2024). Dans le domaine des carrières, 35 sociétés étaient en production avec 1 065 615 m3 de substances déclarées en 2024 », a-t-il laissé entendre.

La contribution au budget de l’État s’établissait à 548,221 milliards de FCFA en 2024. A cela s’ajoute la contribution du secteur minier dans le développement des collectivités territoriales avec l’instauration en 2015 du Fonds minier de développement local, qui a permis de mobiliser au profit des communes et des régions du pays plus de 200 milliards de FCFA de 2019 à 2024.

Les officiels ont visité les stands d’expositions à l’issue de la coupure de ruban

Si l’apport du secteur minier au développement économique et social du Burkina est indéniable, le général de brigade Célestin Simporé relève toutefois que l’exploitation des mines et des carrières demeure une source d’impacts néfastes pour l’environnement et les communautés riveraines si des mesures préventives ne sont pas prises.

« Ces impacts négatifs de l’exploitation sont le plus souvent accentués à la fermeture des sites miniers qui constitue la dernière phase du cycle de vie d’un site minier. En effet, la fermeture d’un site minier entraîne généralement des répercussions négatives sur le milieu humain et socio-économique, sur les employés de la mine et les collectivités territoriales et les communautés locales », a-t-il déploré.

C’est pourquoi le ministre de la défense n’a pas manqué d’exhorter les participants à pousser la réflexion, pour qu’à l’issue des 72 heures d’échanges, des propositions et recommandations soient faites avec des pistes de solutions permettant de relever les défis pour la réhabilitation et la fermeture des sites miniers, de définir des stratégies pour la transition sociale et sociétale des communautés locales, de relever les défis de la gestion des terres réhabilitées et de définir les approches technologiques pour une réhabilitation réussie.

Armelle Ouédraogo

Crédit photo : Bonaventure Paré

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Source: LeFaso.net