Débutée le 26 septembre 2025, la soirée « Bougousso de la diversité » a refermé ses portes ce samedi 27 septembre 2025, au parc d’exposition du SIAO. Cette activité, organisée en marge du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), a mis un point d’orgue à la valorisation du patrimoine culturel burkinabè. La cérémonie de clôture a connu la présence du ministre en charge de la Culture.
Le Bougousso de la diversité, considéré comme un sanctuaire de la parole, des gestes et de la sagesse ancienne, a offert au public une immersion dans l’univers culturel et identitaire du Burkina Faso. La soirée de clôture a été marquée par une programmation éclectique : slam, contes, chants, danses et théâtre se sont succédé sur scène pour rappeler que le patrimoine culturel est vivant, qu’il se pratique, se transmet et se transforme au fil des générations.
Des artistes comme Michel Yinsga, Naël Merlèze et Bagugnan Inoussa dit « Le Moréphone », ont su captiver l’assistance avec des mots puissants et poétiques. Sous un ciel pluvieux, ils ont utilisé le verbe pour « soigner les maux » et rappeler l’importance du dialogue et de la mémoire collective. La troupe « Dodo Naaba Ambga » a, quant à elle, électrisé le public avec des prestations alliant danse traditionnelle et gestuelle symbolique.
Au-delà des prestations artistiques, le Bougousso de la diversité a également été une tribune pour la jeunesse. Les étudiants de l’Université libre du Burkina (ULB) se sont illustrés à travers une simulation de plaidoirie en faveur de la valorisation du tourisme dans le Sahel et du développement durable. Leur intervention s’inscrivait dans le thème central du SITHO 2025 : « Tourisme et intégration des peuples du Sahel ».
Pour Jennifer Nsorh, étudiante en Master 1 de diplomatie, cet exercice a permis de mieux comprendre les enjeux liés à la coopération régionale et à la diplomatie culturelle : « Cette simulation a renforcé nos connaissances au niveau de la coopération, des négociations et surtout de la diplomatie culturelle, qui est un élément essentiel du soft power. Elle nous a permis de percevoir comment le tourisme peut non seulement renforcer les liens de fraternité, notamment avec les pays de l’AES, mais aussi contribuer à booster notre économie et à mieux vendre notre région du Sahel à l’international. »

Pour le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, le Bougousso de la diversité, instauré depuis la 14ᵉ édition du SITHO, constitue une innovation majeure destinée à donner une meilleure visibilité au patrimoine culturel burkinabè.
« Nous avons reçu des trésors humains vivants qui ont partagé leur savoir-faire et leur expertise. Notre volonté est de ramener au goût du jour toutes ces pratiques traditionnelles que nous avions dans nos sociétés, afin qu’elles continuent de vivre et d’inspirer les générations futures », a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs averti sur les risques liés à l’oubli de ces héritages : « Avec l’évolution et ce que nous appelons le modernisme, nous avons malheureusement perdu une partie de cette richesse. Mais perdre cette richesse et ne pas en prendre conscience, c’est véritablement aller vers la catastrophe. Le Burkina Faso a pris conscience de la nécessité de revenir à nos valeurs traditionnelles. »
Le parrain de l’événement, le Naaba Ambga de Gourcy, a quant à lui livré un message fort sur la nécessité de s’enraciner dans ses propres valeurs pour affronter les défis du monde moderne. « J’ai cité hier cette phrase du président Senghor qui disait que le Japon s’enracinait dans sa nipponité pour gravir les échelons du développement économique et industriel. Nous devons, nous aussi, nous enraciner dans nos valeurs culturelles », a-t-il affirmé, avant de réitérer son engagement à accompagner toutes les initiatives qui visent à promouvoir et préserver le patrimoine culturel.

Pour lui, le Bougousso de la diversité ne se limite pas à un simple spectacle, mais incarne une véritable refondation des bases des valeurs traditionnelles. Il devient donc essentiel de puiser dans ce patrimoine vivant afin de mieux s’affirmer et de se projeter dans un monde en perpétuelle mutation.
Clôturé dans une ambiance festive et chaleureuse, le Bougousso de la diversité a permis aux visiteurs nationaux comme étrangers de découvrir un aperçu authentique de la richesse des traditions burkinabè. La diversité, la solidarité et la paix ont été les maîtres-mots de cette célébration qui a su rassembler toutes les générations autour des valeurs communes.
Au-delà des spectacles, le Bougousso de la diversité a rappelé que la culture reste un puissant facteur de cohésion et de développement. Elle constitue à la fois une mémoire, une identité et un levier stratégique pour l’avenir.
Alors que le Bougousso a tiré sa révérence, le SITHO 2025 poursuit son cours et fermera officiellement ses portes le dimanche 28 septembre à Ouagadougou.
Muriel Dominique Ouédraogo
Anita Mireille Zongo (stagiaires)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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