À la tête de l’Association des étudiants et stagiaires burkinabè au Ghana (BFSTAG) depuis un an et trois mois, M. Eddy Giovanni Guébré incarne la voix d’une jeunesse ambitieuse et engagée. Comme il le précise, son leadership se veut « visionnaire et participatif », s’appuyant sur « une équipe dynamique et engagée ». Dans cet entretien exclusif, il dresse le portrait d’une communauté estudiantine burkinabè dynamique, partagée entre l’excellence académique à l’étranger et un attachement indéfectible à la mère patrie.
Selon le dernier recensement présenté par M. Guébré, la communauté compte environ 400 membres, « répartis principalement à Accra », avec une centaine d’étudiants « également à Kumasi et Cape Coast ». Ces étudiants, majoritairement des « jeunes bacheliers venus apprendre l’anglais et/ou poursuivre leurs études universitaires », côtoient également des universitaires en cycles supérieurs (« Master, Doctorat ») et des « professionnels en formation continue venus renforcer leurs compétences ». Leurs domaines de prédilection, comme le souligne le président, reflètent les exigences du marché mondial : « les domaines de la technologie, de l’ingénierie, de la mécanique, mais aussi vers des filières comme le droit, la finance et la gestion de projets ».
La destination ghanéenne s’impose pour plusieurs raisons, détaillées par M. Guébré. Au-delà de la maîtrise de l’anglais – devenue « une compétence incontournable » –, les étudiants burkinabè sont attirés par « le système éducatif anglophone, reconnu pour sa rigueur et son excellence », un système « mettant fortement l’accent sur la pratique, l’autonomie et l’esprit critique ». La « proximité géographique, la stabilité politique et le cadre de vie agréable du Ghana » constituent des atouts supplémentaires.
Surmonter les défis, forger l’avenir
Comme le reconnaît M. Guébré, « la langue est l’un des principaux défis pour nos nouveaux arrivants ». Pour y remédier, le BFSTAG « organise des sessions d’orientation et de bienvenue pour briser la glace » et propose « des activités culturelles et sportives pour favoriser leur épanouissement, ainsi que des formations et séminaires visant à renforcer leurs capacités ».
Malgré la distance, le lien avec le Burkina Faso demeure vivace. « Nos étudiants gardent un lien très fort avec la patrie », affirme-t-il, précisant qu’ils « restent profondément attachés aux valeurs du Burkina Faso » et considèrent leur parcours comme « une étape vers une contribution future au développement national ». Leur vision de l’avenir du pays, selon lui, est « un mélange d’optimisme et de réalisme ».

Ambitions et actions concrètes
Le rêve partagé par la majorité est clair : « Le grand rêve de la plupart des étudiants burkinabè au Ghana est de revenir un jour au pays pour contribuer activement à son développement ». Pour les y préparer, l’association déploie un programme d’actions complet, structuré autour de plusieurs volets que M. Guébré a détaillés. D’abord le volet social : « assistance et accompagnement des étudiants en difficulté, accueil des nouveaux arrivants, intégration et orientation ». Le volet communication ensuite « promotion de la visibilité du BFSTAG », « gestion des partenariats » et collaboration avec des institutions comme l’Ambassade du Burkina Faso. Enfin le volet culturel et sportif : organisation d’événements fédérateurs, comme « les Journées de mobilisation patriotiques et culturelles ».
Parmi les projets à venir figurent « une grande campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein », « une session d’orientation en novembre pour les nouveaux étudiants » et « une formation de renforcement de compétences ».
M. Guébré lance un plaidoyer direct : « Nous lançons un appel aux autorités nationales afin de renforcer les dispositifs d’intégration et d’insertion des jeunes à leur retour au pays, pour capitaliser sur leur savoir-faire ». Il insiste sur la nécessité de « dispositifs concrets d’insertion professionnelle » pour valoriser ces compétences acquises à l’étranger.
En conclusion, le président de la BFSTAG appelle à l’unité et à la solidarité, résumant sa vision ainsi : « Le Burkina Faso a besoin de tous ses fils et filles, où qu’ils se trouvent. Chaque étudiant, chaque jeune Burkinabè doit croire en sa capacité à impacter positivement notre pays. Ensemble, dans l’unité et le travail, nous bâtirons un Burkina Faso fort, résilient et tourné vers l’avenir. »
Une vision résolument tournée vers l’avenir, portée par une jeunesse formée, consciente de ses défis, mais animée par une foi inébranlable en son pays.
Agbegnigan Yaovi
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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