Au sortir de la cérémonie d’ouverture du colloque consacré au Pr Serge Théophile Balima, les témoignages d’anciens étudiants, d’encadrés de master ou de thèse évoquent un pédagogue rigoureux, un lecteur vorace, un guide patient et un homme profondément attentif aux autres. Entre gratitude, souvenirs d’apprentissage et reconnaissance pour un héritage professionnel dense, leurs témoignages dressent le portrait d’un enseignant dont l’impact dépasse les salles de classe.

Dr Danielle Bougaïré/Zangreyanogo

« Le professeur Balima a été mon directeur de thèse en 1994. On avait besoin de deux professionnels, deux journalistes pour venir étoffer le corps professoral du département d’Art et communication. Et donc j’ai été choisie parmi les deux et j’ai été encadrée par le professeur. Et comme beaucoup de témoignages l’ont déjà dit, c’est un homme de rigueur, de culture. Donc c’était facile pour moi de travailler avec lui parce que quand on échangeait ou quand il lisait mes documents, tout de suite il m’orientait. Étant donné qu’il a beaucoup lu, il donne beaucoup de références qui vont servir. Sa rigueur aussi fait que tu avances rapidement, si tu suis rigoureusement ses conseils. Donc moi j’ai vraiment bien collaboré avec lui. Et puis avec son humour, il agrémentait les échanges. Je lui souhaite une santé de fer. Et comme l’a dit quelqu’un dans les témoignages, il faut qu’il se ménage un peu, qu’il se repose parce qu’il ne sait pas dire non. Même pour une communication que l’on trouve, entre guillemets, banale, lui il est toujours partant parce qu’il veut toujours donner de lui-même. Donc je lui souhaite beaucoup de repos et de santé. »


Dr Amado Tougri, ancien étudiant du Pr Balima

« Il m’a enseigné en master 1 et master 2 en communication dans les années 2012-2013. Le Pr Balima est un grand baobab. Je pense que l’on ne pourrait pas finir de citer ce qu’il a fait. On peut écrire vraiment des tonnes d’ouvrages sur son parcours. Je retiens de lui son humilité. Il accepte tout le monde. Et il transmet son savoir dans cette modestie, dans cette humilité. J’ai retenu aussi de lui que c’est quelqu’un qui aime bien faire son travail. J’avoue que je suis venu en communication par hasard pour faire un master. Mais quand j’ai eu le professeur comme enseignant, il m’a donné l’amour de la communication. Et il aime le dire, il dit que la communication elle est charmante, elle est passionnante. Et quand j’en parle, c’est avec émotion. C’est grâce à ce grand homme que moi je suis devenu communicateur. Je ne peux que lui dire merci. Que Dieu lui donne beaucoup de santé. Que Dieu fasse en sorte que l’on continue de profiter de ses bienfaits, de sa science et de sa connaissance. Vive la communication ! »


Sandrine Félicité Ouédraogo, ancienne étudiante en Art et communication

« C’était d’abord la filière Art et communication, puis Communication et journalisme. C’est avec notre promotion qu’il y a eu cette transition. D’ailleurs nous, notre promotion était une promotion jumelée parce qu’en 1999 il y a eu l’année invalidée. Et une autre promotion est venue en 2000. Aujourd’hui je suis contente et très fière de ce colloque organisé en l’honneur du Pr Balima parce que je pense qu’il le mérite amplement. Il a été pour nous un très grand enseignant. Avec lui, les cours étaient très intéressants et il nous a vraiment boostés. Il nous a encouragés à ne pas arrêter si tôt les études parce qu’en communication et journalisme la demande de professionnels était forte sur le marché. Surtout en journalisme à l’époque. Donc dès que l’on entrait en première année, nous étions déjà convoités sur le marché. Mais Pr Balima nous disait non ! Il faut terminer les études ! Et j’ai tenu bon. Il a été mon professeur de mémoire. Je lui dis merci beaucoup pour tout. Et on est fier aujourd’hui de célébrer ce grand homme. Ce qui m’a marquée, c’était la première fois que je l’ai rencontré lors de l’entretien du test d’entrée en Art et communication. À l’entretien, je rentre toute timide, nouvellement à l’université, et j’étais impressionnée de voir le jury avec le Pr Balima. Lorsqu’il m’a posé une question difficile, je ne sais pas comment j’ai fait pour répondre mais j’ai pu répondre convenablement et il était satisfait. »


Dr Lassina Kaboré, enseignant-chercheur et directeur de l’IPERMIC

« Pr Balima est un maître, c’est l’Ancien Testament, parce qu’avec lui, c’est la rigueur. C’est un homme de vision qui nous a accompagnés depuis la licence jusqu’à la thèse. Il a toujours été à nos côtés en termes d’accompagnement, en termes de conseils, pour la gestion même et la gouvernance de l’institut. Il a toujours su nous relancer lors des moments difficiles, lors des moments où la machine ronronnait ou était relativement en panne. Donc, c’est un homme qui sait toujours trouver les mots pour créer le déclic. Mais au-delà de tout cela, je crois que je vais retenir les valeurs qu’il nous a léguées en termes d’héritage, parce que c’est cela qui peut nous permettre d’aller de l’avant et qui nous permet de déplacer les montagnes. La sacralité du travail a été au quotidien lorsqu’il nous encadrait. Et c’est avec ce travail bien fait, ce goût du travail bien fait, cette vision, cette rigueur personnelle que l’on essaie aujourd’hui de développer un monde où parfois la jeunesse est en perte de repère. »


Farida Thiombiano

Lefaso.net

Source: LeFaso.net