
Le Burkina Faso a fortement marqué la COP 30 à Belém, au cœur de l’Amazonie au Brésil, à travers une déclaration ferme et engagée du ministre de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, qui portait la voix du président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré. L’information émane de la page Facebook dudit ministère, rendue publique ce lundi 17 novembre 2025. Dans un discours structuré autour d’une anaphore, le ministre a rappelé la dignité, la résilience et les choix souverains du peuple burkinabè face aux impacts du changement climatique.
« Je suis ici pour porter la voix d’un pays sahélien souverain dans ses choix et solidaire dans ses engagements. La voix d’un peuple digne et résilient qui, face à l’adversité, choisit toujours d’agir. La voix d’un pays pour lequel chaque arbre, chaque goutte d’eau, chaque parcelle de terre est une richesse à protéger, un héritage à transmettre et une promesse à tenir devant les générations futures », a-t-il souligné.
Le ministre a insisté sur les efforts déjà engagés par le Burkina Faso dans le cadre de l’Accord de Paris, dont la Contribution déterminée au niveau national (CDN) 3.0, vise une réduction de 30,87% des émissions d’ici 2030, pour un coût global de 7,5 milliards de dollars.
Il a plaidé pour une mobilisation accrue des financements climatiques afin de soutenir le volet conditionnel des engagements nationaux, tout en rappelant les initiatives nationales. Ces initiatives sont notamment le reboisement massif à travers l’initiative « l’Heure Patriotique » (avec plus de cinq millions d’arbres plantés en une heure en 2025), la mise en place de 89 bosquets à plantes médicinales, le développement des énergies renouvelables, les mécanismes REDD+, les systèmes d’alerte précoce.
Roger Baro a affirmé que « l’Afrique n’a pas à mendier son adaptation », soulignant que la justice climatique exige des financements plus importants, accessibles et majoritairement en subventions. Pour lui, les pays historiquement responsables des émissions doivent « tripler leur effort financier » sans considérer cela comme une aide, mais comme un devoir moral et historique.
Pour le ministre, maintenir le cap de +1,5°C n’est pas une ambition, mais un devoir moral envers l’humanité. Son discours s’est conclu sur un appel à l’action collective, fidèle à l’esprit de Thomas Sankara, invitant les nations à dépasser les grandes déclarations pour s’engager dans un « courage climatique » concret. Aux côtés de l’AES, du Groupe Afrique et du G77+Chine, le Burkina Faso a réaffirmé sa vision d’un nouvel ordre climatique fondé sur la souveraineté, l’équité et la justice.
Hamed Nanéma
Lefaso.net
Source : Ministère de l’Environnement
Source: LeFaso.net

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